Axée sur le renforcement de la relation entre l’homme et la nature, la 10ᵉ Conférence mondiale sur la restauration écologique s’est tenue à Darwin, en Australie, du 26 au 30 septembre 2023. La conférence a mis l’accent sur le rôle de la restauration dans le rétablissement et l’amélioration de cette relation. La valeur des connaissances traditionnelles et locales a été particulièrement soulignée lors de la conférence, organisée par la Société pour la Restauration Écologique (SER) et SER-Australasia, ainsi que par d'autres partenaires dans le Territoire du Nord de l'Australie, une région traditionnellement détenue par le peuple Larrakia. Avant le début de la conférence (24-26 septembre), la première réunion du conseil consultatif de la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes (Décennie des Nation Unies) a été l’occasion de discuter avec les membres du conseil des principales réalisations des deux groupes de travail de la Décennie des Nations Unies sur le Suivi et Les meilleurs pratiques, menée par la FAO. Plusieurs membres du Conseil se sont engagés à promouvoir les produits développés par les équipes spéciales dirigées par la FAO et é jouer un rôle d’ambassadeurs. Un plan d’action a été approuvé pour 2024/2025. 

Au cours de la conférence et dans le cadre de la Décennie des Nations unies et de son groupe de travail sur les meilleurs pratiques, de l’Initiative internationale pour le climat (IKI) et de l’initiative de restauration (TRI) le Mécanisme pour la Restauration des Forêts et des Paysages (FLRM) de la FAO a organisé les sessions suivantes: 

Deux sessions ont été organisé par le Groupe de Travail sur les Meilleurs Pratiques de la Décennie des Nations Unies: la première session a débuté par un aperçus des progrès réalisés dans le contexte de la Décennie des Nations Unies, présenté par Tiina Vähänen, Directrice adjointe de la Division des forêts de la FAO. Le point saillant de la session a été le lancement de la version préliminaire des Normes de pratiques pour guider la restauration des écosystèmes, développés en partenariat avec le SER et la Commission sur la Gestion des Écosystèmes de l’Union internationale pour la conservation de la nature, et en collaboration avec 25 organisations.  

Les normes fournissent plus de 300 pratiques recommandées pour aider les praticiens de la restauration à développer des projets qui reflètent les Principes pour la restauration des écosystèmes afin de guider la Décennie des Nations Unies. Elles on fait l’objet d’une série de processus consultatifs, y compris une consultation ciblée avec les peuples autochtones. Par conséquence, la publication souligne l’importance cruciale de l’implication significative des peuples autochtones, ainsi que les meilleurs pratiques pour les impliquer, dans des encadrés et dans le texte principal pour chaque composante du processus de restauration. La version officielle sera disponible en ligne en décembre 2023 et un outil pour soutenir l’adoption des normes sera développé en 2024. Une deuxième session a été consacrée au plan d’action sur les Capacités, les Connaissances et l’apprentissage pour la Décennie des Nations Unies, élaboré pour combler les lacunes en matière de capacités identifiées lors d’une évaluation mondiale. Le plan d’action propose huit initiatives de développement des capacités adaptées à tous les groupes d’acteurs concernés par la restauration. La session a abordé les efforts en cours et les opportunités de collaboration dans la mise en œuvre du plan d’action, qui débutera en 2024. 

Dans le but de partager les expériences et les leçons tirées à la fois de l’amélioration de l’environnement favorable à la RPF et de la mise en œuvre effective sur le terrain, plusieurs projets de restauration soutenus par la RPF ont été présentés au cours de deux session: la première session a réuni des représentants des pays des îles du Pacifique qui ont reçus le soutien de l’Initiative Internationale pour le climat (IKI) pour transformer l’ambition de restauration en résultats à la fois au niveau national et régional. Il s’agit des Philippines (îles de Bohol et bassin versant de Bataan), des Fidji (îles Mamanuca et Yasawa) et du Vanuatu, un pays où l’IKI a soutenu le développement de la stratégie nationale de restauration des forêts et des paysages. La deuxième session a permis aux représentants du Pakistan, du Kenya, de la République démocratique du Congo et du Cameroun de présenter l’état d’avancement des projets dans le cadre de le TRI.

Dans les deux sessions, les représentants des pays ont introduit et discuté des exemples d’outils et d’approches techniques variés pour planifier (par le biais des politiques), mettre en œuvre (à travers des interventions de restauration) et surveiller la restauration en conjonction avec les connaissances locales qui permettent de transformer l’ambition de restauration en résultats concrets et efficaces sur le terrain.  

Christophe Besacier, Benjamin DeRidder, Andrea Romero (FAO)