En quelle mesure l’investissement agricole responsable est-il lié au droit à l’alimentation et à la réalisation des ODD de manière générale ? Comment cela se reflète-t-il dans les responsabilités des États ? Ce furent quelques-unes des principales questions abordées lors d’une session interactive organisée par des experts de la FAO à l’Université LUISS Guido Carlo le 15 février dans le cadre du programme de master de l’Université en droit alimentaire.

La session visait à familiariser les étudiants avec la justification, le contexte et le contenu des Principes pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires (CSA-RAI) qui ont été approuvés par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale en 2014. Les CSA-RAI « ont pour objectif de promouvoir des investissements responsables dans l’agriculture et les systèmes alimentaires qui contribuent à la sécurité alimentaire et à la nutrition, et qui favorisent donc la réalisation progressive du droit à une alimentation adéquate dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale.»

Bien que ces principes soient volontaires et non-contraignants, ils sont basés sur des obligations existantes relevant du droit international, y compris la réalisation progressive du droit à une alimentation adéquate, une obligation reconnue par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (article 11), a expliqué Emma McGhie (FAO).

Réaliser le droit à une alimentation adéquate – et donc éradiquer la faim – est également le deuxième Objectif de développement durable (ODD) de l’Agenda 2030. Or, augmenter les investissements agricoles responsables est l’une des stratégies les plus efficaces pour éradiquer la pauvreté et la faim a fait valoir Yannick Fiedler (FAO). Selon les estimations de la FAO, l’éradication de la pauvreté (ODD 1) et de la faim (ODD 2), nécessiterait des investissements annuels supplémentaires de 140 milliards de dollars des États-Unis dans l’agriculture et le développement rural.

Puisque les paysans, dont la plupart sont des petits exploitants et des agriculteurs familiaux (SOFA 2012), sont les principaux investisseurs dans l’agriculture primaire, il est primordial de renforcer leurs capacités de réaliser et de bénéficier des investissements agricoles. Cette priorité est reconnue dans les CSA-RAI, qui tiennent compte des besoins et intérêts particuliers des petits exploitants, soulignant par ailleurs que l’investissement agricole responsable par d’autres parties prenantes est également nécessaire afin de renforcer les investissements de ceux-ci.

Les experts de la FAO ont également présenté des exemples concrets d’activités réalisées par la FAO dans le contexte du Programme cadre « Soutenir les investissements responsables dans l’agriculture et les systèmes alimentaires.»

Cette intervention fait partie d’un accord récemment signé entre la FAO et l’Université LUISS, qui comprend, parmi ses objectifs principaux, l’intégration des étudiants de la LUISS en tant que stagiaires au sein de la FAO et l’utilisation des programmes d’apprentissages numériques de la FAO dans les programmes de Master. Parmi ceux-ci, on compte notamment le cours en ligne sur les CSA-RAI, disponible en anglais, français et espagnol sous le lien suivant : http://www.fao.org/elearning/#/elc/en/courses/RAI

Pour plus d’informations:

Principes pour l'investissement responsable dans l'agriculture et les systèmes alimentaires
Aperçu du programme-cadre de la FAO pour des investissements responsables dans l'agriculture et les systèmes alimentaires