Soutenir les investissements responsables dans l'agriculture et les systèmes alimentaires

Les parlementaires gabonais poursuivent leur formation sur les investissements responsables dans les systèmes agroalimentaires

04/03/2022

A la suite de la formation organisée les 3 et 4 novembre dernier, un atelier de renforcement des capacités des parlementaires gabonais sur les investissements responsables dans l’agriculture et les systèmes alimentaires s’est tenue du 2 au 4 mars 2022.

La rencontre qui a réuni les députés et sénateurs était organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Institut International de Développement Durable (IISD), sous l’égide de l’Alliance Parlementaire Gabonaise de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (APGSAN).

Dans son discours d’ouverture, le 5e Vice-président de l’Assemblée Nationale, l’Honorable Jean-Pierre Oyiba, a souligné l’importance de cet atelier de formation. « Face aux enjeux de développement durable, notamment l’objectif numéro 2, le rôle des parlementaires étant catalyseur, nous devons justifier d’un niveau hautement élevé de capacités de matière de connaissance des lois ou des politiques publiques relatives aux investissements responsables dans l’agriculture ».

Le Coordonnateur Sous-régional de la FAO pour l’Afrique Centrale et Représentant de la FAO au Gabon, Hélder Muteia, dans son allocution a réitéré le rôle essentiel des parlementaires en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle « L’Agenda 2030 reconnaît le rôle essentiel que jouent les parlements nationaux du fait de leurs fonctions législatives et budgétaires et du contrôle qu’ils exercent sur l’application effective des engagements. Les parlementaires sont les dépositaires des engagements pris par leur pays envers le développement durable, du fait qu’ils ont pour mandat de transformer ces engagements en instruments législatifs et en politiques publiques à long terme ».

Ces activités de formation ont porté sur le Guide pratique à l'intention des parlementaires et des conseillers parlementaires sur les investissements responsables dans l'agriculture et les systèmes alimentaires développé par la FAO et l’IISD. Ce guide propose des orientations aux parlementaires sur leur rôle dans la création d’«environnements politiques favorables» fiables, cohérents et transparents pour assurer des investissements durables et responsables dans l’agriculture et les systèmes alimentaires.

Selon les priorités identifiées lors de l’atelier d’analyse des besoins en formation qui s’est déroulé en novembre, la formation s’est axé sur trois thématiques notamment: évaluer la pertinence du cadre législatif national pour les investissements responsables dans l’agriculture et les systèmes alimentaires, plaider en faveur de réformes des lois existantes et/ou de l’adoption de nouvelles lois et assurer un contrôle parlementaire efficace en vue de veiller à l’application des lois et réglementations.

La stimulation des investissements par et pour les jeunes à travers de mesures spécifiques pour susciter les vocations dans l’agriculture et la protection de l’environnement et des ressources naturelles en connexion aux investissements agricoles ont fait aussi l’objet de discussions approfondies.

Clôturant les travaux, la Vénérable Marie Julie Bilogo-Bi-Nzendong, 3e Vice-président du Sénat, a déclaré « à l’endroit de vous mes collègues parlementaires, c’est le lieu de vous feliciter, mais surtout de vous exhorter à faire bon usage des prescriptions sorties de cette rencontre du donner et du recevoir pour le bien-être de nos populations ».

Au terme de l’atelier, les parlementaires ont adopté une déclaration par laquelle ils s‘engagent à accélérer la mise en œuvre des actions prioritaires identifiées au cours de l’atelier, pour promouvoir les investissements responsables dans l’agriculture et les systèmes alimentaires au Gabon.

Liens connexes

Principes pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires

Déclaration de Malabo sur la croissance et la transformation accélérées de l'agriculture en Afrique pour une prospérité partagée et de meilleures conditions de vie

 

DECLARATION

Nous, Membres du Parlement de la République Gabonaise,

Reconnaissant le rôle important que peuvent jouer l'agriculture et les systèmes alimentaires pour la croissance et la transformation économique et sociale de notre pays;

Considérant le Plan stratégique Gabon Émergent, le Plan national d’investissement agricole et de sécurité́ alimentaire et nutritionnelle 2017-2023 et la politique Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle 2017-2025, qui visent à faire de l’agriculture un secteur moteur de la croissance, un levier de diversification de l’économie, un gisement d’emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes;

Considérant le Plan Gabon vert qui prône le bien être humain, l'équité́ sociale, la conservation environnementale pour une croissance durable et qui vise à assurer la sécurité́ alimentaire du Gabon;

S’inspirant de la Déclaration de l’Agenda 2030 qui s'engage explicitement à « ne laisser personne pour compte » et conscients de l’importante contribution que les parlementaires peuvent jouer dans la réalisation des objectifs de développement durables (ODD) et en particulier l’ODD2;

Considérant la Déclaration finale du Premier Sommet parlementaire mondiale contre la faim et la malnutrition de Madrid 2018, reconnaissant le rôle essentiel des parlementaires dans l’atteinte de la Faim zéro et la concrétisation du droit à une alimentation adéquate pour tous par l’entremise de la législation, du suivi des politiques et des allocations budgétaires ainsi que la sensibilisation sur ces enjeux et leurs causes dans nos circonscriptions politiques;

Reconnaissant qu'un grand nombre de nos compatriotes continuent d'être confrontés à l'insécurité alimentaire et à la malnutrition en raison de la faiblesse des disponibilités alimentaires, des revenus et du chômage, des risques et de la vulnérabilité;

Rappelant la mission de l’Alliance parlementaire gabonaise de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de contribuer à une meilleure formulation des politiques publiques de lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Gabon;

Réaffirmant notre engagement à la Déclaration de Brazzaville sur le repositionnement institutionnel de la nutrition comme facteur de souveraineté alimentaire et de développement de la CEEAC; 

Considérant l’engagement des gouvernements africains pris à Maputo en juin 2003 et réaffirmé à Malabo en juin 2014, d’allouer au moins 10% de leur budget annuel dans l’agriculture, stimuler la production et la productivité afin de créer les emplois d’au moins 30% des jeunes dans les chaînes de valeur agricole;

Rappelantles Principes pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires, approuvés par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale lors de sa 41ème réunion en octobre 2014 comme cadre de soutien des investissements publics et privés à petite et grande échelle;

Conscients qu’il est primordial d’augmenter massivement les investissements dans l’agriculture et les systèmes alimentaires afin de reconstruire une agriculture et des systèmes alimentaires meilleurs et plus inclusifs, durables et résilients, capables de résister aux futurs chocs;

Reconnaissant le soutien multiforme des Partenaires au Développement;

Vu le guide pratique à l'intention des parlementaires portant sur les investissements responsables dans l'agriculture et les systèmes alimentaires, développé par l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et
l’Institut international du développement durable.

Nous nous engageons à:

  1. Promouvoir et développer un environnement favorable qui s’inspire des principes d’investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires et qui garantisse des investissements conséquents et qualitatifs;
  2. Identifier des lignes budgétaires ciblées dans le budget national pour le développement agricole, la nutrition et en particulier dans les éléments qui catalysent le respect de l'environnement et la gestion durable des ressources naturelles;
  3. Accroître le soutien aux femmes et aux jeunes, et en particulier aux petits exploitants, en rendant le secteur agricole attractif et en supprimant les obstacles à une performance efficace;
  4. Procéder à l’évaluation des lois qui régissent les investissements agricoles et les systèmes alimentaires afin de procéder à des réformes idoines et assurer l’efficacité du cadre légal;
  5. Faciliterl’inclusion, la participation et la prise de décision des parties prenantes lors du traitement des lois relatives aux investissements en agriculture;
  6. Considérer larévision du cadre politique et législatif en vue de maximiser la création d’emplois verts qui se traduisent par une réduction des inégalités économiques et sociales;
  7. Veiller à l’application des engagements internationaux en matière de gouvernance des ressources naturelles;
  8. Bâtir au sein de l’Assemblée nationale et du Sénat un plan de formation continue basé sur uneapproche axée sur le développement des compétences des parlementaires;
  9. Accélérer la mise en œuvre des actions prioritaires identifiées au cours de l’atelier de renforcement des capacités sur les investissements responsables dans l’agriculture et les systèmes alimentaires.             

 

                                                  Fait à Libreville, le 4 mars 2022