La transformation durable des systèmes alimentaires reste un défi crucial pour atteindre le développement durable, la sécurité alimentaire et la création d’emplois pour les jeunes en Afrique, notamment dans le contexte de la pandémie Covid-19 et du conflit en Mer Noire. Selon des estimations récentes, la pandémie de Covid-19 a fait passer cinq millions de travailleurs supplémentaires et leurs ménages sous le seuil de pauvreté extrême. Les jeunes hommes et femmes, qui travaillent souvent dans des conditions formelles ou précaires, ont été particulièrement touchés. Le nombre de personnes sous-alimentées sur le continent a atteint 248 millions, et le PIB a diminué de plus de deux pour cent en 2020. Le conflit entre la Russie et l'Ukraine pourrait compromettre davantage la sécurité alimentaire sur le continent. La FAO estime que le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde pourrait augmenter de 8 à 13 millions de personnes en 2022/23 – les augmentations les plus prononcées auraient lieu en Asie-Pacifique, suivie de l'Afrique subsaharienne, du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord. En même temps, le changement climatique et l'épuisement des ressources naturelles exigent un changement de paradigme pour « produire plus avec moins ».

Dans ce contexte, il est essentiel de stimuler les investissements responsables dans l'agriculture et les systèmes alimentaires pour augmenter la production nationale et garantir la sécurité alimentaire, créer des opportunités d'emploi décent, en particulier pour les jeunes, et contribuer au développement durable. En 2015, la FAO, le FIDA et le PAM ont estimé qu’un investissement supplémentaire annuel de 118 millions USD dans l'agriculture et le développement rural était nécessaire pour éradiquer la faim et la pauvreté sur le continent africain. Compte tenu des multiples chocs ayant des répercussions sur la sécurité alimentaire survenus depuis 2020, le déficit d'investissement risque d'être nettement plus élevé que celui estimé en 2015. En même temps, il est crucial de renforcer les politiques et stratégies de promotion et de facilitation des investissements à travers un meilleur ciblage, afin de s'assurer que les investissements contribuent effectivement au développement durable des pays du continent. Les dix Principes du Comité de la sécurité alimentaire mondiale pour un investissement responsable dans l'agriculture et les systèmes alimentaires (CSA-IRA) fournissent des orientations concrètes sur les processus, les pratiques et les normes auxquels les investisseurs publics et privés devraient adhérer.

Une gouvernance inclusive et efficace est essentielle pour stimuler une augmentation des investissements tout en veillant à la qualité de ceux-ci ainsi qu’à la minimisation des risques d'impacts négatifs. Il s’avère ainsi crucial de soutenir les processus inclusifs qui contribuent à une compréhension commune du type d'investissements nécessaires et de leurs impacts souhaités, et de définir des objectifs communs entre le gouvernement, la société civile et le secteur privé sur la meilleure manière de promouvoir et de faciliter ces investissements. Ces objectifs doivent être transformés en politiques cohérentes et prévisibles qui sont essentielles pour que les investisseurs puissent opérer dans un environnement stable, que les communautés puissent défendre leurs droits et que les gouvernements puissent réaliser le potentiel des zones rurales.

Par ailleurs, il est essentiel que les politiques de promotion des investissements et les régimes d'incitation soient renforcés non seulement à travers un meilleur ciblage des investissements, mais également à travers un ciblage plus diversifié des investisseurs. Au-delà de l'attraction des investissements à grande échelle, les régimes de promotion des investissements sont également des outils importants pour stimuler les investissements des acteurs locaux qui peuvent avoir un impact transformateur sur les systèmes alimentaires, le bien-être des personnes et les communautés. En particulier, davantage d'efforts sont nécessaires pour donner aux jeunes femmes et aux jeunes hommes, qui sont l'avenir de l'agriculture et des zones rurales, les moyens de s'engager dans l'agriculture et les systèmes alimentaires.

La FAO, l’ITOCA et ses partenaires ont depuis longtemps fourni un soutien aux responsables politiques, aux parlementaires, aux fonctionnaires techniques, aux jeunes agri-entrepreneurs, aux ONG et aux OSC sous le programme-cadre «Soutenir l'investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires».

L'événement: «Dynamiser l'investissement responsable dans l'agriculture et les systèmes alimentaires en Afrique - Les bonnes pratiques pour #reconstruireenmieux».

Cet événement est organisé par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Centre africain de formation et de vulgarisation de l'information (ITOCA). L'événement réunira des acteurs clés du gouvernement, des organisations non gouvernementales et des entreprises agroalimentaires du Libéria, de la Mauritanie, de la Sierra Leone, du Sénégal et de la Tunisie.

Les objectifs de cet événement sont:

• identifier, présenter et discuter des bonnes pratiques qui stimulent l'investissement responsable dans l'agriculture et les systèmes alimentaires en Afrique;
• contribuer à l'échange de connaissances entre experts et praticiens de différents pays africains, et encourager l'émergence d'une communauté de praticiens;
• encourager l'engagement des parties prenantes à contribuer à la promotion des investissements responsables dans les systèmes agroalimentaires et à l'application des principes du CSA-IRA.

L'événement se tiendra les 29 et 30 juin à Dakar, au Sénégal. Certaines sessions de l'événement seront également transmises en ligne. Les langues de travail de cet événement sont l'anglais et le français (des services d'interprétation seront fournis).

L'événement est organisé avec le soutien généreux du Ministère fédéral allemand de l'alimentation et de l'agriculture.

Agenda des sessions en ligne
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La facilitation de l'événement sera dirigée par Chiara Nicodemi, Fonctionnaire chargée du renforcement des capacités, FAO, et Gracian Chimwaza, Directeur exécutif, ITOCA, avec le soutien d'Andrew Nadeau, Fonctionnaire principal chargé du renforcement des capacités, FAO, Yannick Fiedler, Fonctionnaire chargé de programmes, FAO, et Teresa Lamas Menéndez, spécialiste du plaidoyer IRA, FAO.