Institutionnaliser le droit à l’alimentation dans les programmes et stratégies à l’échelon sous-national
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Contraintes communes dans la prise en compte de la sécurité alimentaire et du droit à l’alimentation à l’échelon des districts

Absence ou inopérance des comités sur la sécurité alimentaire

Dans bon nombre de pays, il n’existe pas de comités sur la sécurité alimentaire au niveau des districts et, lorsqu’ils existent, il n’a pas été possible de déterminer leur degré de fonctionnement. Ces comités tendent surtout à se concentrer sur les interventions d'urgence à court terme sur la base d'évaluations rapides de la situation alimentaire plutôt que sur les solutions à plus long terme du problème.

Financement des plans des gouvernements locaux (GL)

Le principal écueil des politiques de décentralisation est l’incapacité des gouvernements locaux à collecter une quantité adéquate de revenus pour financer la prestation de services. Les gouvernements locaux continus de dépendre des subsides du gouvernement central ou de partenaires du développement pour financer leur budget. D’une manière générale, les transferts monétaires intergouvernementaux sont subordonnés à de strictes conditions qui limitent la capacité des GL d’adapter les dépenses aux contextes propres à leur localité.

Manque de personnel au sein des gouvernements locaux

L’incapacité des gouvernements locaux, en particulier dans les zones plus éloignées, d’attirer et de retenir un personnel suffisant limite sérieusement la prestation efficace des services.

Information inadéquate en matière de sécurité alimentaire

Le plus souvent, les gouvernements locaux ne possèdent pas les ressources humaines et financières suffisantes pour obtenir l’information requise en matière de sécurité alimentaire et de nutrition qui leur permettrait de déterminer les mesures à prendre pour attaquer les facteurs qui sous-tendent la situation d’insécurité alimentaire. De plus, le manque d’information et de connaissances sur les groupes vulnérables, leur localisation et les raisons de leur insécurité alimentaire compromet sérieusement la possibilité d’appliquer des interventions ciblées.

Participation inadéquate de la société civile

Il s’avère difficile de réaliser une planification et une budgétisation suffisamment participative et inclusive, en particulier des conseils locaux de moindre hiérarchie. Dans certains districts à forte densité d’ONG, on observe une surdose de consultations qui fait que certains espèrent recevoir une rémunération pour participer à la planification publique.

Difficulté à tenir les gouvernements responsables de leur action

Les personnes ne valorisent pas leurs droits à responsabiliser les gouvernements de leur action. En outre, la société civile a rarement connaissance des politiques, des programmes et des budgets des gouvernements et n’est pas dotée des instruments nécessaires pour superviser ces derniers. Enfin, les mécanismes de responsabilisation et de plaintes sont souvent inexistants ou difficilement accessibles.