L'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes est l'un des 17 objectifs de développement durable, mais fait également partie intégrante de toutes les dimensions du développement durable et inclusif.  Dans le cadre du projet "Water Efficiency, Productivity, and Sustainability", financé par l'ASDI et mis en œuvre dans huit des pays de l'ANR, l'égalité des sexes est au cœur de la vision du projet visant à améliorer l'accès équitable des populations aux ressources en eau, et donc à atteindre la sécurité alimentaire et le développement rural. 

Évaluations de l'eau tenant compte du genre :

Comme toutes les autres ressources, l'eau est profondément liée aux systèmes culturels, sociaux et économiques, où le genre et les relations de pouvoir influencent les différentes façons d'accéder à l'eau, de la conserver, de la contrôler et de la gérer. La reconnaissance de la relation entre le genre et l'eau est cruciale pour réaliser des progrès en matière de sécurité et d'égalité des sexes, et pour atteindre les objectifs de développement durable de 2030. L'accès physique à l'eau et le contrôle de l'eau étant étroitement liés aux normes sociales et aux valeurs culturelles, les évaluations de l'eau ne peuvent être significatives que dans une perspective de genre, en identifiant les facteurs qui contribuent à l'inclusion ou à l'exclusion des individus, et en indiquant ce qui doit changer et comment le changement peut être apporté pour assurer l'égalité et la justice sociale pour les femmes, les hommes, les filles et les garçons.

La note méthodologique sur l'évaluation de l'eau en fonction du sexe permet d'intégrer une analyse de genre dans les évaluations de l'eau et de l'agriculture, et fournit des orientations claires sur la manière de le faire :

a.       Recueillir des données ventilées par sexe : pour comprendre les différences et les similitudes entre les différents groupes d'agriculteurs et les membres des communautés rurales.

b.      Collecter et analyser les informations qualitatives et quantitatives sur le genre : pour comprendre la vie et les expériences des femmes et des hommes, des filles et des garçons, ainsi que leurs circonstances, besoins, rôles, opportunités, barrières, et les relations de genre et de pouvoir dans lesquelles ils opèrent, afin d'informer les futures interventions équitables et durables dans le domaine de l'eau et de l'agriculture.

c.      Utiliser des outils et des méthodes de recherche sensibles au genre : pour ajouter une optique de genre au champ d'application des travaux et aux méthodes de recherche.

d.      Entreprendre une cartographie des parties prenantes tenant compte de la dimension de genre : pour aider à la coordination et aux partenariats futurs qui soutiennent les interventions tenant compte de la dimension de genre.

La note méthodologique est mise en œuvre pour la première fois dans la région, ce qui permet une approche d'apprentissage par la pratique en pilotant l'évaluation en Égypte, puis dans les autres zones du projet, notamment en Tunisie, en Palestine et au Liban, grâce à un certain nombre d'experts de terrain en matière de genre et d'agriculture.