Efficacité, productivité et durabilité de l'eau dans la région NENA

Maroc

Au Maroc, le projet WEPS est mis en œuvre en collaboration avec le Ministère de L'Agriculture, de la Pêche, du Développement Rural, de L'Eau et des Forêts et est piloté par l'équipe multidisciplinaire de l'Initiative sur la Rareté de l'Eau qui rassemble les principaux acteurs intéressés par les questions d'eau (voir Équipe de pays et partenaires)

Contexte et Historique

Le Maroc, est un pays d'Afrique du Nord-Ouest situé sur la côte méditerranéenne, et compte 33 millions d'habitants. La superficie cultivée (cultures annuelles et permanentes) est estimée à 9,4 millions d'hectares en 2012. Le domaine forestier couvre 9 millions d'hectares, dont environ 5,1 millions d'hectares sont boisés. La part de l'agriculture dans le PIB représente 14,6% du PIB total en 2012. Cependant, sa contribution au PIB et le PIB lui-même ont subi des fluctuations importantes en raison des aléas climatiques. Le secteur agricole contribue aux exportations à hauteur de 10,5% et aux revenus ruraux jusqu'à 65%. Il emploie 23,5% de la population active au niveau national, mais il reste dominant dans les zones rurales où la part de la population active non agricole est encore très faible.

L'eau joue un rôle essentiel pour faire face à la variabilité et à la rareté des ressources. Les ressources en eau renouvelables totales sont estimées à 29 km3/an dont les deux tiers sont des eaux de surface –réparties irrégulièrement sur le territoire - et un tiers d'eaux souterraines. Seuls 22 km²/an sont considérés comme techniquement gérables. En 2010, les prélèvements d'eau se sont élevés à 10 580 millions de m3 dont 2 322 millions de m3 d'eaux souterraines, 7 millions de m3 d'eau dessalée et 8 251 millions de m3 d'eau de surface, auxquels il faut ajouter 70 millions de m3 d'eaux usées traitées utilisées directement. Cependant, les besoins en eau pour l'année 2010 se sont élevés à 14,649 millions de m3, dont 90 % pour l'irrigation. La comparaison entre les ressources en eau mobilisées et les demandes en eau des différents secteurs montre que les besoins ne sont pas satisfaits et qu'il existe un déficit en eau partiellement couvert par la surexploitation des eaux souterraines. En particulier, les besoins en eau d'irrigation ne sont pas entièrement satisfaits, réduisant ainsi la production agricole dans les zones équipées.

En 2017, le programme conjoint de la FAO et du gouvernement marocain a piloté le cadre pour l'Alimentation et L'Agriculture Durables" (SFA). L'étude diagnostique SFA-Maroc, validée et publiée en 2017, a identifié des enjeux/objectifs prioritaires pour la durabilité de l'agriculture au Maroc. Une version locale de l'analyse a été faite au niveau régional Souss-Massa qui a permis de recueillir des informations sur quelques questions clés identifiées. Le débat organisé le 31 octobre 2017 s’est focalisé sur les éléments préliminaires d'une étude commandée à une équipe nationale pour vérifier les politiques et instruments du point de vue de leurs effets combinés sur l'eau. Les recommandations ont cité entre autres l'importance d'évaluer la durabilité de l'utilisation de l'eau en agriculture dans le cadre d'une analyse Nexus, d'évaluer la réalité de l'exploitation des eaux souterraines et les secteurs d'utilisation.

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