FAO, 2018

COMMUNIQUE DE PRESSE CONJOINT

Réunion du 1er Comité de pilotage du Programme régional de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PRESAN)

Antananarivo, 19 juin 2018 : Le Comité de pilotage du PRESAN, composé des représentants des Etats membres de la COI – Comores, Madagascar, Maurice, France/Réunion, Seychelles – ainsi que de la FAO s’est réuni pour la première fois le 19 juin dans la capitale malgache, au siège de l’Unité de coordination du programme.

Le PRESAN est le fruit d’une initiative de la Commission de l’océan Indien (COI) dont les Etats membres ont élevé la sécurité alimentaire et nutritionnelle au rang de priorité politique. Ce programme ambitieux est conçu pour les producteurs, les consommateurs, le secteur privé et plus globalement pour augmenter et améliorer les échanges de produits agricoles et alimentaires de l’espace COI en réduisant les déficits commerciaux et nutritionnels.

« Ce Comité de pilotage symbolise le fait que nous entrons de plein pied dans la phase d’action du PRESAN avec le Plan de travail de l’Unité régionale de coordination (URSAN) », a indiqué Hamada Madi, Secrétaire général de la COI. Appelant à l’implication concrète et significative des Etats, il s’est félicité de la proposition de mise à disposition par le Département de La Réunion d’un expert qui pourra assurer la direction de l’URSAN.

« Pour que le commerce inter-îles de l’océan Indien soit profitable à tous, la productivité, la production et la compétitivité des filières agricoles doivent être promues » a souligné le Représentant de la FAO, Patrice Talla Takoukam. Et de préciser : « Il faudra améliorer la production agricole alimentaire en quantité et en qualité ainsi que les revenus des exploitants agricoles familiaux, élargir la couverture des besoins alimentaires par les productions locales et régionales océan Indien, équilibrer la balance commerciale agricole dans l’ensemble de l’Indianocéanie tout en générant des bénéfices aussi bien pour les économies des iles importatrices que pour celles des iles exportatrices, et promouvoir finalement l’équilibre alimentaire et nutritionnel des populations ».

En écho à ce propos, le Secrétaire général de la COI a prévenu : « si l’on veut développer le commerce intra-régional de biens alimentaires il est clair que les Etats devront aussi se livrer à un exercice d’analyse des vertus et limites de leurs réglementations nationales qui ont parfois été conçues comme autant de châteaux forts. Le PRESAN peut être un outil très utile au service de cette convergence. » Datakarran Goburdhun, ambassadeur de Maurice à Antananarivo, a abondé dans ce sens en rappelant que « la qualité des produits consommés à Madagascar ne pose aucun problème à ceux qui viennent dans la Grande Ile si bien qu’il convient effectivement de réfléchir aux voies et moyens pour mettre en place des normes nationales et régionales qui ne constituent pas des obstacles non-tarifaires ».

Suivant le plaidoyer du vice-président du Conseil départemental de La Réunion, Daniel Gonthier, il a été convenu de mettre l’accent sur le changement de mentalité de la société sur les métiers de l’agriculture, en particulier chez les jeunes « car dans un monde qui compte de plus en plus d’habitants, donner à manger à tous, en quantité et en qualité, est un défi à relever ». Les membres du Comité ont également souligné de façon unanime l’importance des circuits courts pour acheter et consommer local et durable. C’est d’ailleurs dans cet esprit que le PRESAN participera à la Foire agricole de La Réunion en mai 2019. L’ambassadeur des Comores à Madagascar, Caabi Elayachroutu Mohamed, a également souhaité que la dimension éducative soit bien prise en compte dans les activités du PRESAN et ce dès les premiers cycles à travers des projets d’éducation à l’environnement et à la culture de la terre à l’instar des « jardins pédagogiques ».

Le premier Comité de pilotage, qui a approuvé le programme de travail de l’URSAN, a décidé d’actions concrètes. Un comité technique, dont seront membres les experts nationaux et le CIRAD, a été créé pour apporter son expertise à l’URSAN. Celle-ci est, par ailleurs, chargée de lancer des études sur la planification des actions en rapport avec les produits déficitaires, sur les besoins et opportunités dans les secteurs connexes comme le tourisme, sur les points de blocage aux échanges régionaux et sur la mise en place d’une stratégie d’intégration régionale prenant en compte les facilités de mobilité et de communication pour encourager les entreprises régionales de l’agroalimentaire. Pour Daniel Gonthier, l’objectif final du PRESAN est de parvenir un jour à créer « un marché commun agricole de l’Indianocéanie ».

Sur un plan plus politique, le Comité de pilotage du PRESAN a suggéré que la sécurité alimentaire et nutritionnelle constitue l’un des piliers d’un prochain Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la COI et que cette question soit débattue au prochain Conseil des ministres de l’organisation. Il a également été décidé de présenter officiellement le PRESAN et les résultats de ce premier Comité de pilotage lors d’une réunion du Groupe de travail « Développement rural » des bailleurs et partenaires techniques, dont l’Union européenne assure la présidence à Madagascar.

Enfin, les membres du Comité de pilotage ont été informés par le représentant de la FAO de la prochaine signature d’un protocole d’accord FAO-COI dans le cadre du SAMOA Pathway, stratégie des Nations unies pour le développement durable des Petits Etats insulaires en développement.

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Sur le PRESAN…
Le PRESAN contribue à l’initiative interrégionale de l’océan Indien et de l’océan Atlantique pour la mise en œuvre du Programme d’action mondial (GAP) pour l’amélioration de la sécurité alimentaire et la nutrition dans les Petits Etats insulaires en développement (PEID). Il répond également au Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine (PDDAA) du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), et contribue à la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations unies, en particulier l’Objectif n°2 visant l’élimination de la faim et de la malnutrition.

Contacts :
Volantiana Muriel RAHARINAIVO (FAO)
+261 32 04 708 19
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Gilles RIBOUET (COI)
+230 402 61 00
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