FAO in Madagascar, Comoros, Mauritius and Seychelles

La place des innovations dans les pratiques de production encore très traditionnelles du Sud malagasy

©FAO, 2021. Miza SOALAVITRA et ses deux enfants, Fokontany Mandrare, Commune Tanandava, District Amboasary, Région Anosy, Madagascar
30/04/2021Porter le jugement sur une innovation semble facile, cependant les contextes entre deux hameaux d’une même région peuvent présenter des contrastes, aussi une pratique banale pour l’une peut être une découverte pour l’autre. Prenons l’exemple de Miza SOALAVITRA, jeune maman célibataire de 22 ans. Elle a mis au monde son petit garçon le 6 juin 2014, et sa fille le 6 aout 2017. Dès lors qu’elle n’avait que 15 ans, Miza a dû faire face à la rudesse de la vie. Pour survivre, elle avait dû vendre de l’eau qu’elle allait chercher à plusieurs kilomètres de son village, et cela ne lui rapportait au maximum que 3 000 Ariary par jour (0,75 USD environ). Depuis 2019, grâce à PRO-ACTING, elle s’est reconvertie dans le maraîchage (carotte sur la photo, mais ses cultures sont diversifiées) qui lui rapporte à chaque récolte environ 400 000 Ariary (soit un peu plus de 100 USD). Les récoltes sont planifiées presque par mois sur la parcelle que son père a bien voulu lui prêter pour qu’elle puisse travailler. Dans deux ans, elle compte acheter son propre terrain, et devenir plus indépendante. Pour Miza, les innovations par rapport à ce qu’elle a toujours vu en terme de pratique par son père et ses voisins sur les terres environnantes concernent : « cette manière d’aménager le champ, cette méthode de culture plus organisée, ces plates-bandes qui ont été créées, cette pépinière à mettre à l’abri du soleil, cette manière de disposer les plants sur les plates-bandes qui facilite effectivement la circulation au niveau du champ pour désherber et arroser, ces heures fixes d’arrosage, ce calendrier qu’il faut respecter, cette solution à base de feuilles et de graines de neem qui semble être efficace pour éloigner les parasites, etc. Je suis chanceuse, et les voisins envient mes récoltes », nous confie-t-elle. Miza a peu fréquenté le milieu scolaire, mais elle a pu suivre la formation en « économie du ménage » organisée par le projet. Depuis, elle arrive à mieux gérer son budget : couvrir les dépenses mais aussi se constituer une épargne pour investir dans l’achat de semences, de terre, de main d’œuvre quand elle ne pourra plus travailler seule sur une surface plus étendue de terrain. Un peu plus tard, elle souhaite « placer ses enfants à l’école pour qu’ils aient des diplômes et qu’ils travaillent dans l’Administration pour ne pas subir les mêmes souffrances qu’elle a vécues ». Pour suivre les actions du PRO-ACTING, abonnez-vous à la page https://www.facebook.com/ProactingMadagascar