FAO in Madagascar, Comoros, Mauritius and Seychelles

A vos marques, prêts, cacao !

(c) FAO
04/08/2021

 

Lancement du soutien aux producteurs de cacao de Madagascar

 

La prochaine fois que vous mordrez dans un carré de chocolat issu du commerce équitable, arrêtez-vous un instant pour réfléchir à l'origine de votre friandise. Environ six millions de personnes dans le monde dépendent de la culture du cacao pour leur subsistance.

 

L'un de ces pays producteurs de cacao est Madagascar, la quatrième plus grande île du monde. Réputée pour la richesse de sa nature, sa forêt tropicale abrite de nombreuses espèces rares dans le monde, notamment des lémuriens à queue en anneau ou makis, des grenouilles et des caméléons. C'est aussi l'une des nations les plus pauvres du monde et elle est actuellement confrontée à une sécheresse catastrophique due au changement climatique. Depuis les années 1950, Madagascar a perdu plus de 40 % de sa forêt tropicale, qui a été défrichée pour faire place à la production d'huile de palme et à l'agriculture.

 

Gagner sa vie peut être très difficile, en particulier pour les agriculteurs indigènes et les petits exploitants. Mais grâce au Syndicat des Organisations Agricoles (Réseau SOA), les choses s'améliorent. Huit organisations de producteurs agricoles et forestiers sont membres du réseau, qui couvre les districts de la région nord de Diana, les régions centrales de Bongolava et d'Analmanga, et la région est Atsinanana.

 

Les moyens de subsistance de 1 254 ménages autochtones ont été améliorés directement grâce au réseau, qui a renforcé l'esprit d'entreprise et les compétences commerciales des organisations de producteurs et les aide à adopter une agriculture intelligente face au climat.

 

L'un de ces groupes est l'Union de Coopératives Lazan'i Sambirano (UCLS) dans la région nord de Diana. L'UCLS est basée dans le district d'Ambanja et représente plus de 400 producteurs répartis dans 23 coopératives de base. Ensemble, ils cultivent près de 140 parcelles de cacao, soit l'équivalent de 240 hectares, une superficie légèrement supérieure à celle de la ville-État de Monaco en France.

 

L'UCLS a rejoint le réseau SOA en 2010 pour contribuer à défendre le prix du cacao avec d'autres petits producteurs. L'UCLS n'a cessé de progresser, triplant le volume de cacao qu'elle exporte, passant de 100 tonnes en 2019 à 200 tonnes en 2020. L'origine des fèves de cacao qu'ils produisent est désormais traçable depuis les parcelles où elles poussent jusqu'aux containeurs où elles sont stockées et ils ont pu obtenir un meilleur prix pour leurs agriculteurs, ce qui a un impact énorme sur leurs moyens de subsistance.

 

M. Anziz, 46 ans, est producteur de cacao à Marosely Ambanja et membre de la coopérative UCLS. Il a déclaré : "Pour moi, faire partie de la coopérative m'a permis de vendre mon cacao en plus grandes quantités et à de meilleurs prix. De plus, grâce au soutien du Mécanisme forêts et paysans (FFF, de l’anglais Forest and Farm Facility), nous avons pu créer des pépinières de cacao pour cette année."

 

La coopérative a fait une réelle différence pour les communautés locales. Elle a utilisé ses bénéfices pour installer un nouvel approvisionnement en eau potable dans la région et a amélioré les routes rurales dans le district d'Ambanja. Les membres de la coopérative ont également acheté un camion commun et un tracteur, ainsi que d'autres équipements agricoles pour les aider dans leur production de cacao. Pour les périodes de soudure, les membres d’UCLS ont acheté du riz blanc pour faire face aux mois les plus difficiles.

 

Avec le soutien du réseau SOA, la coopérative diversifie également ses cultures, afin de ne pas être entièrement dépendante du cacao. Cela signifie que, si la récolte de cacao venait à être anéantie, les producteurs auraient toujours une autre culture sur laquelle s'appuyer. Ils ont notamment exploré la culture de plantes aromatiques, dont le basilic, les plantes médicinales comme le vétiver, le patchouli, et la citronnelle, utilisée pour son huile essentielle. Le réseau SOA aide également les jeunes à créer leurs propres entreprises. Madagascar a une population très jeune, près de la moitié de la population ayant moins de 15 ans.

 

Le réseau SOA va maintenant recevoir un financement supplémentaire de la part du Mécanisme FFF pour poursuivre son travail de soutien aux producteurs de cacao à Madagascar. Pour cette nouvelle phase de financement, l'objectif est d'améliorer l'équilibre entre les sexes au sein de la coopérative, de renforcer leur voix collective au niveau local et national afin qu'ils puissent participer activement aux questions qui affectent la foresterie et l'agriculture, et d'aider les producteurs à améliorer leurs compétences en matière de développement commercial et d'analyse du marché. L'accent sera également mis sur le renforcement des connaissances dans les domaines pratiques de l'adaptation au climat et de l'atténuation de ses effets, et chaque organisation développera son propre plan et sa propre stratégie de résilience climatique. Les échanges de connaissances et les sessions d'apprentissage mutuel seront au cœur de ces activités, ce qui contribuera à renforcer le sentiment d'appropriation et la cohésion communautaire.