FAO in Madagascar, Comoros, Mauritius and Seychelles

La FAO, en appui au gouvernement de Madagascar, appelle à la mobilisation pour éviter une crise de plus

(c) FAO, 2021/C. Constant
10/09/2021

Ceci est une relance de l’appel d’urgence à l’attention des partenaires techniques et financiers afin de pouvoir rapidement intervenir contre la forte résurgence acridienne

 

10 septembre 2021, Antananarivo – Madagascar est confrontée à une forte résurgence du Criquet migrateur malgache constatée depuis le mois d’avril. Le Grand-Sud de Madagascar se trouve dans l’Aire grégarigène du Criquet migrateur malgache et est directement menacé par une recrudescence acridienne qui, si elle n’est pas maîtrisée, aura de graves répercussions sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance du pays. 

 

Afin de répondre à cette situation, le Ministère de l’agriculture et de l’élevage (MINAE) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont préparé conjointement un Plan d’actions, qui sera mis en œuvre et coordonné par l’Établissement chargé de la lutte antiacridienne (IFVM) rattaché au MINAE, et la FAO. L’objectif principal du Plan d’actions est de contribuer à la sauvegarde de la sécurité alimentaire des populations rurales les plus vulnérables de Madagascar en maîtrisant la situation acridienne. Les actions prévues visent à enrayer les moteurs de la forte résurgence du Criquet migrateur malgache tout en renforçant les capacités nationales de gestion acridienne.

Le budget prévisionnel nécessaire à la mise en œuvre de la prochaine campagne (2021/22) de lutte antiacridienne est estimé à 6,8 millions d’USD. Les interventions doivent démarrer en novembre 2021 pour se terminer en mai 2022, en fonction de l’évolution de la situation acridienne. Environ 400 000 hectares seront traités, en favorisant les interventions rapides contre les bandes larvaires, afin de limiter l’augmentation des effectifs acridiens et empêcher l’apparition de nouveaux foyers.

 

Il est crucial de mettre en œuvre cette campagne dès l’arrivée des premières pluies et de pouvoir la mener à terme. En effet, si les ressources ne sont pas mobilisées à temps, les prospections et interventions de lutte contre la première génération du Criquet migrateur malgache ne pourront être menées. L’absence de prospections conduira à une méconnaissance de la situation acridienne et des effectifs qui constitueront la deuxième génération, compromettant considérablement la réussite de la campagne de lutte. Une absence d’interventions pourrait impliquer (en fonction des conditions climatiques) la multiplication des effectifs acridiens et la présence d’une importante deuxième génération. Sachant que le développement de la deuxième génération coïncide avec celui des deux principales cultures du sud malgache, le riz et le maïs, les dégâts sur les cultures pourraient être considérables.

 

La situation acridienne actuelle n’est pas sans rappeler celle de 2010. En effet, en 2010, seul 50 % des besoins nécessaires pour stopper la résurgence avait été réuni, rendant nécessaire le financement de la campagne suivante (2011/12). Pour cette dernière, seul 26 % du budget avait été réuni, ce qui a conduit à une reproduction incontrôlée des criquets, et en avril 2012, à une invasion acridienne. Il convient de rappeler que lors de cette invasion, deux-tiers du pays étaient infestés et la sécurité alimentaire de 13 millions de personnes était mise en cause. Le Programme triennal (2013-2016), pour venir à bout de l’invasion, a coûté 37 millions d’USD, une somme bien supérieure à celle qui avait été nécessaire pour mener les deux campagnes de lutte en 2010-2012.

 

Des mesures immédiates sont nécessaires pour éviter qu’une situation similaire ne se reproduise. « Pour l’instant, l’appel au financement de cette campagne qui doit démarrer prochainement est resté sans réponse formelle de la part des partenaires techniques et financiers. La FAO, en collaboration étroite avec le gouvernement, est à cheval pour mettre à disposition les informations techniques à jour, et pour mobiliser les ressources. Nous espérons que les institutions entendront cet appel et réagiront à temps, sans quoi nous courons vers une nouvelle catastrophe » s’est exprimé le Représentant de la FAO, Charles BOLIKO. Il n’a pas manqué de saluer les efforts entrepris par le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage qui poursuit sa lancée dans l’intensification durable de la production agricole afin de permettre au pays le retour à l’autosuffisance alimentaire.

 

Pour que la campagne 2021/22 soit un succès, toutes les ressources nécessaires doivent être mobilisées et pré-positionnées avant le début de la saison des pluies.