FAO in Madagascar, Comoros, Mauritius and Seychelles

La FAO apporte son soutien technique à Madagascar pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens et pour encourager une meilleure utilisation de ces produits

FAO, 2022
15/04/2022

"Notre capacité à nourrir une population en expansion dépend de la façon dont nous protégeons nos systèmes alimentaires contre les menaces grandissantes. Cela est particulièrement vrai concernant la résistance aux antimicrobiens, laquelle s’impose rapidement comme l’une des plus grandes menaces qui pèsent sur la vie, les moyens d’existence et les économies. La résistance aux antimicrobiens met en péril les progrès accomplis au titre des objectifs de développement durable, car de plus en plus de producteurs agricoles risquentd’avoir du mal à prévenir et à combattre des infections" a déclaré le Représentant de la FAO, Charles Boliko durant son intervention pour l'ouverture d'un atelier national de plusieurs jours dédié aux antimicrobiens à Madagascar. 

D'après le plan-cadre de coopération des Nations Unies pour le développement durable traitant de la résistance aux antimicrobiens (RAM) , la RAM représente actuellement l’une des plus graves menaces pour le monde. Elle entraîne des millions de décès, des handicaps de longue durée et une augmentation des coûts des soins de santé. Elle a également de graves répercussions sur les moyens de subsistance, menace la sécurité alimentaire et entraîne la perte de vies animales. L’augmentation des niveaux de RAM entravera les progrès vers la réalisation de nombreux objectifs de développement durable (ODD), en particulier ceux axés sur la santé et le bien-être, la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, l’environnement et la croissance économique. 

Compte tenu de l’interdépendance de la santé humaine et animale, de la production végétale, de la sécurité alimentaire et de l’environnement au regard de l’évolution du problème de la RAM et des solutions à ce problème, il faudra prendre des mesures concertées dans tous les secteurs, en appliquant l’approche « Une seule santé », pour lutter efficacement contre la résistance aux antimicrobiens. Le système des Nations Unies a un rôle clé à jouer dans l’appui à l’action multisectorielle de lutte contre la RAM.

 

L’intensification et la spécialisation del’agriculture se traduisent déjà par des infections de plus en plus difficiles à traiter. Les déchets d’origine humaine et animale, les eaux usées des hôpitaux et des cliniques, et les rejets provenant des sites de production pharmaceutique, qui sont contaminés par des microorganismes résistants et par des agents antimicrobiens, peuvent également pénétrer dans l’environnement. Ces facteurs vont accélérer l’apparition et la propagation des résistances, à moins que des actions immédiates ne soient menées pour réduire et maîtriser la résistance aux antimicrobiens en améliorant les pratiques. 

Pour le Minisre de l'agriculture et de l'élevage, Harifidy Ramilison, "Il est impoartnt d'accroître la sensibilisation, de renforcer la surveillance et la recherche, de favoriser les bonnes pratiques, de promouvoir l’utilisation responsable des antimicrobiens, de renforcer la gouvernance et de pérenniser les moyens pour faire face à ce fléau grandissant". 

Des résultats concrets en matière de lutte contre la RAM relatifs à l’amélioration des données, de la coordination, de la réglementation ou de la prévention pourraient être ajoutés aux résultats les plus pertinents dans les domaines de l’approche « Une seule santé », de la santé, des systèmes alimentaires durables et de l’environnement. Le plan-cadre de coopération devrait appuyer la prise en compte de la RAM dans les plans nationaux de développement et permettre de mieux rationaliser et intégrer les activités de lutte contre la RAM dans le renforcement de l’ensemble des systèmes.

Il est essentiel d’adapter les interventions de lutte contre la RAM aux situations et aux capacités particulières du pays, y compris dans les environnements dont les ressources sont limitées, et dans lesquels il est difficile de les mettre en œuvre. Les personnes qui se trouvent dans de tels environnements ont toujours plus de risques de mourir parce qu’elles n’ont pas accès aux antimicrobiens lorsqu’elles en ont besoin, plutôt qu’en raison de l’augmentation des niveaux de RAM. Le point d’entrée le plus important et le plus pragmatique est peut-être le renforcement des systèmes de prévention et de traitement des infections, par exemple en élargissant la couverture vaccinale, en appliquant une gestion intégrée des ressources en eau, notamment par des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène, en encourageant des achats durables et en améliorant l’accès aux antibiotiques pour ceux qui en ont besoin.