FAO in Madagascar, Comoros, Mauritius and Seychelles

A travers REEFFISH, la FAO, en collaboration avec le MPEB, promeut le renforcement des aires marines protégées (AMP) et la gestion durable des ressources marines à Madagascar

(c) FAO, 2021/V. Raharinaivo
29/11/2022

REEFFISH est un projet qui a pour vocation d’améliorer les moyens d'existence, la sécurité alimentaire et la sécurité maritime en renforçant la résilience des communautés de pêcheurs qui dépendent de la pêche des récifs coralliens dans la partie africaine de l'Océan Indien 

Antananarivo, 29 novembre 2022 – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture en appui au Ministère de la Pêche et de l’Economie Bleue (MPEB) organise une série d’échanges sur deux jours pour identifier les besoins et les perspectives de renforcement de l’AMP d’Ankarea. Il s’agira également de trouver les moyens de sensibiliser de manière plus intensive les parties prenantes sur la gestion durable des ressources marines.

 

La petite pêche est menacée

A l’échelle mondiale, les données recueillies par la FAO démontrent que plus de trois milliards personnes dépendent de la pêche et des autres espèces marines comme source de protéines. Néanmoins, dans la pratique, près du tiers des ressources sont soumises à la surexploitation, tandis que les 60 pourcent restant du stock ne pourront pas survivre à une augmentation de la pression de pêche. 

La dégradation des récifs coralliens constitue également un problème. Ils couvrent 0,2 pourcent des surfaces marines mondiales, mais abritent le tiers de la faune et de la flore marine de la planète. Le bassin occidental de l’Océan Indien concentre à lui seul 15 pourcents des récifs mondiaux. Au fur et à mesure des pressions qu’ils peuvent subir, l’état écologique des récifs pourrait être modifié de manière plus ou moins irréversible.  Et pourtant, le changement climatique, la dégradation des récifs, l'extraction de sable et la surpêche menacent constamment les écosystèmes fragiles des récifs coralliens, en plus de la pêche illicite, non déclarée, non règlementée (INN).  

C’est ainsi que le projet REEFFISH, financé par le Gouvernement du Japon, est mis en œuvre depuis plus de deux ans avec l’appui et la coordination technique de la FAO dans cinq pays de l’Océan Indien qui sont : les Comores, le Kenya, Madagascar, Maurice et les Seychelles. A travers REEFFISH, le Japon et la FAO démontrent leur engagement dans la transformation bleue. L’objectif est de renforcer le rôle des systèmes alimentaires aquatiques pour nourrir la population mondiale croissante en fournissant les cadres juridiques, politiques et techniques nécessaires pour soutenir la croissance et l'innovation. Le projet adopte deux axes stratégiques, à savoir, la lutte contre la pêche INN et le renforcement de la sécurité maritime.  

 

Un engagement communautaire qui se renforce

Depuis le lancement de la mise en œuvre du projet à Madagascar en septembre 2019, les activités menées se sont focalisées sur plusieurs fronts. Des séances de sensibilisation intensives sur différentes thématiques (INN, protection des récifs coralliens, surveillance) et organisées de manière « gendérisée » (groupe hommes, groupe femmes, groupe jeunes) ont été menées à l’aide de plusieurs de types de supports (illustrations, affiches géantes, vidéos) et d’approches de développement de capacité (outils participatifs d’expression) et de communication.

Un plan d’action INN a ainsi été établi avec une importante participation des communautés. Le suivi des récifs coralliens a été renforcé. Les jeunes ont été mobilisés dans le développement des chaînes de valeur surtout au niveau du maillon de commercialisation. Ils ont été formés à l’utilisation de divers équipements mis à disposition par le projet, tels que des fumoirs, des étals de séchage, des congélateurs solaires, une machine à glace. De plus un marché est actuellement en cours d’aménagement.  

La sécurité maritime a également été renforcée grâce à des formations de formateurs à l’échelle nationale, et à la mise à disposition des équipements de sécurité pour les pêcheurs de Nosy Mitsio.  De plus, des engins de pêche ont été octroyés pour le développer une pêche durable. Une dizaine de dispositifs de concentration de poissons (DCP) seront installés dans la zone d’ici février 2023, et la délimitation de la zone de l’AMP a été renforcée.

Un bateau de surveillance des pêches est aussi maintenant disponible dans le but de renforcer la lutte contre la pêche INN au niveau de la zone d’intervention du projet.

 

Mieux gérer Ankarea

Madagascar, en particulier, est engagé dans différentes conventions et politiques visant à établir un modèle de gestion durable des ressources naturelles, dont l’écosystème marin. A Madagascar, le projet REEFFISH est mis en œuvre au niveau d’un site principal de Nosy Mitsio, localisé au sein d’une AMP et deux sites secondaires tous localisés dans la Région Diana, District d’Ambilobe.               

Les deux jours d’atelier des 29 et 30 novembre 2022 ont pour but de proposer des mesures de renforcement du plan de gestion existant de l'AMP. Des sessions d’échanges entre les acteurs permettront de :  

- Élaborer des plans de restauration des groupes d’espèces cibles identifiés lors de l’atelier de partenariats en avril 2021 et représentés par les poissons napoléons, les mérous et les concombres de mer…

- Renforcer la mise en œuvre des Directives volontaires visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale (SSF Guidelines) élaborées par la FAO et mises en œuvre au niveau de l’AMP Ankarea dans le cadre du modèle de cogestion participative en vigueur.   

A travers ces plans de restauration et mesures de gestion proposées, le plan de gestion de l’AMP Ankarea sera renforcé.