FAO in Madagascar, Comoros, Mauritius and Seychelles
Photo : AINA, 2016 – Brazza présente fièrement ses tomates

Comme toutes les régions de la côte Est de Madagascar, la Région Atsimo Atsinanana est parmi les plus touchées par les aléas climatiques  affectant les moyens de subsistance des familles dans la zone, les rendant encore plus vulnérables à l’insécurité alimentaire durant les longues et difficiles périodes de soudure qui peuvent durer trois mois.

Brazza, 46 ans, marié, père de sept enfants qui sont tous encore à sa charge, habite Vohilengo, un petit village calme dans une commune rurale à 50 km au Nord de Farafangana. Il vit principalement de l’agriculture et de l’élevage.

Le changement climatique n’a pas épargné la famille de Brazza, le déficit en pluie a conduit, au fil des ans, à une diminution du peu de récoltes qu’elle avait. Leurs besoins fondamentaux, surtout durant les périodes de soudure (de Février à Avril et de Septembre à Octobre) ainsi qu’après le passage des cyclones et inondation dans son village ne sont pas couverts par ses récoltes qui n’assuraient qu’un mois ou deux tout au plus. « Je me souviens des temps où la période de soudure était vraiment très dure, quand il n’y avait pas encore de barrage. Il n’y avait pas assez d’eau et la récolte était vraiment très faible. Des fois, il y avait des inondations et des cyclones qui engloutissaient toutes nos cultures. Il ne nous restait alors plus rien. Tout le monde se ruait sur les patates douces… On souffrait beaucoup, on ne mangeait que ce qu’on trouvait car on n’avait pas le choix. On essayait quand même d’acheter du riz le soir pour nous donner un peu de force. On était très fatigué» raconte-t-il.

En 2002, la Welthungerhilfe Madagascar (WHH) a commencé à travailler sur le barrage, et en 2014, le projet AINA a permis de concrétiser l’infrastructure et la rendre opérationnelle. Brazza a pu bénéficier d’appuis techniques et matériels qui l’ont aidé au fil des années à améliorer ses rendements agricoles en les intensifiant et en les diversifiant. Cela a grandement contribué à des surplus de production que Brazza capitalise et investit pour son activité agricole et l’avenir de ses enfants. Très fier, Brazza présente son fils aîné qui est en train de passer son baccalauréat cette année, soutenu par les revenus agricoles cela fût et sera possible pour ses autres enfants dit-il. « Le projet a apporté un grand changement dans ma vie. Petit à petit, je suis sorti de la misère. Je peux fournir de la nourriture et des fournitures scolaires pour mes enfants. Je peux vraiment les appuyer pour qu’ils soient comme tous les autres. Ils ont de beaux cahiers ! »

Brazza est un homme qui a soif de connaissances. Cette année, il a été parmi ceux qui ont été choisi pour représenter la Welthungerhilfe à travers le projet AINA à l’édition 2016 de la Foire Internationale de l’Economie Rurale à Madagascar (FIERMADA). Ceci a été une opportunité de plus pour s’ouvrir sur de nouveaux horizons grâce aux rencontres avec d’autres producteurs agricoles provenant d’autres régions ainsi qu’avec les différents opérateurs économiques. « Les perspectives de développement et d’expansion d’activité sont palpables. Mes échanges avec les autres m’ont permis d’enrichir mes connaissances et me donnent envie de toujours m’améliorer» s’est-il exprimé.

Avec l’appui du projet AINA et des précédents projets de Welthungerhilfe dans sa zone, Brazza pratique diverses cultures vivrières avec des variétés de riz améliorés et à cycle court, différentes sortes de légumineuses, les plantes à tubercules comme l’igname résistants et adaptés aux conditions d’inondation de ses parcelles, la patate douce à chaire orangée. L’apiculture a aussi été une activité appuyée et développée avec AINA. Devenu leader dans ce domaine, Brazza est un producteur leader encouragé par le projet pour partager et disséminer les techniques apicoles modernes dans toute sa région. 

Persévérant et engagé à toujours mieux subvenir aux besoins de son ménage, Brazza est toujours en quête d’idées nouvelles technologies adaptées à l’amélioration de son rendement et la valorisation de sa petite parcelle de moins de deux hectares. Il a toujours été ainsi reconnu et apprécié par la communauté par sa curiosité et sa volonté de partager ses acquis avec les autres ménages pour mieux avancer ensemble.

(Co-auteurs : WHH, FAO)