FAO in Madagascar, Comoros, Mauritius and Seychelles
Photos : AINA, 2017 – Madame Hanitriniaina Estelle, Présidente de l’AUE et Présidente du groupement des mères CAEM

Dans la Région Amoron’i Mania, entre octobre et mars, période de soudure, la plupart des ménages a du mal à accéder aux denrées alimentaires. Les personnes les plus vulnérables, à l’instar des enfants de moins de 2 ans et des mères allaitantes, sont les plus touchées par la malnutrition durant cette période. Cette situation est principalement observée dans les zones rurales enclavées, au niveau desquelles la communauté ne peut bénéficier des appuis et services tes que le suivi de la croissance et la récupération nutritionnelle délivrés par les centres de santé de base (CSB).

C’est ainsi que le projet AINA à travers AIM, a mené des actions portant sur l’amélioration de la situation nutritionnelle de la communauté, et du système d’exploitation des producteurs. Ceci afin d’assurer la disponibilité alimentaire au niveau local. Cette amélioration est concrétisée, entre autres, par la mise en place de Centres d’Accueil des Enfants et des Mères Malnutris (CAEM) avec la pleine collaboration/participation de la communauté. Les producteurs font également l’objet d’un accompagnement dans la valorisation des terroirs, à travers l’irrigation et l’adoption d’un système de rotation des cultures. Ceci afin d’assurer l’étalement des périodes des récoltes tout au long de l’année.

La réussite d’un tel processus repose sur l’implication active des bénéficiaires. Cette motivation est d’autant plus forte lorsque les actions développées répondent aux réelles aspirations de la communauté.

Mme Hanitrinaina Estelle, 42 ans, habitante du village d’Ambalakininina, fokontany d’Ambatomenaloha, Commune Rurale d’Ambatofinandrahana, figure parmi celles qui ont bénéficié de ces appuis. Son engagement démontre l’intérêt des bénéficiaires dans la consolidation des acquis du projet. Elle est membre de l’association des usagers des petits périmètres irrigués et aménagés grâce à AINA au niveau de son fokontany.

Elle a été le fer de lance de la dynamique de mobilisation des bénéficiaires. Les activités d’appui consistaient à l’élaboration et au développement du schéma d’aménagement du territoire, basé sur l’exploitation des infrastructures hydro agricoles mises en place, et la diversification des cultures qui y sont pratiquées (culture maraîchères en contre- saison, artémisia, ...). En tant que présidente de l’association des usagers de l’eau, elle a également assuré la mobilisation des apports ou contributions des membres, et la mise en pratique des formations reçues sur l’entretien et la maintenance des ouvrages.

Fortement convaincue de l’importance du suivi de la croissance et de la situation nutritionnelle des enfants, c’est sans hésitation qu’elle a accepté de présider le Groupement de Mères autour du CAEM d’Ambatomenaloha. Estelle a su rassembler les mères autour de l’opérationnalisation de ce centre.  Au terme du projet, le CAEM d’Ambatomenaloha sera l’un des 44 centres capables de se prendre en main et ainsi, de prendre, en toute autonomie, le relais des activités de suivi de la croissance des enfants et de poursuivre les initiatives de récupération nutritionnelle par l’utilisation des produits locaux (farine de manioc, maïs etc.). Ce groupement dirigé par Estelle exploite actuellement ses propres parcelles pour la production des aliments nécessaires au fonctionnement du centre. A ce titre, ce CAEM a été doté d’un broyeur artisanal destiné à produire localement la farine pour les enfants malnutris, sur la base des acquis de formation dispensées dans le cadre du projet.

L’engagement et le dévouement de Mme Hanitriniaina Estelle sont exemplaires. Elle a su démontrer qu’une femme est capable de déclencher autour d’elle des changements bénéfiques pour l’ensemble de la communauté.

(Co-auteurs : AIM, FAO)