FAO in Madagascar, Comoros, Mauritius and Seychelles

Les cultures maraîchères pour vaincre le « sakave »

Photos : AINA, 2016 – Boutique d’intrants

Fiacrine Jaonanirina est une épicière qui vit à Ampagnarena Vohitsoa, un petit village situé à 8 km de Vangaindrano, dans la région Sud-Est de Madagascar. A 36 ans, elle est la mère de six enfants qui vont presque tous à l’école, le dernier étant encore trop jeune.

Elle était une épicière comme les autres, vivant au rythme des soudures et des récoltes avant d’avoir pu bénéficier des appuis du projet AINA.

En effet, elle gagnait 80.000 Ariary par mois grâce à la vente en temps de récolte mais n’obtenait que 50.000 Ariary par mois en temps de soudure ou « sakave » dans le dialecte local. La plupart de ses clients achètent à crédit dans ces moments-là. Quant à la vente des maniocs qu’elle cultivait, elle ne pouvait en obtenir que 70.000 Ariary. Cet argent était exclusivement dédié à l’achat de fournitures scolaires et de PPN. La famille ne se nourrit alors que du fruit du jacquier. La situation de la famille de Fiacrine n’était pas vraiment idéale non plus en temps de récolte car elle ne mangeait que du manioc au petit-déjeuner et au déjeuner. Ce n’était que le soir qu’elle pouvait se permettre de manger du riz.

Au mois d’août 2014, elle assiste à une réunion d’information organisée par les techniciens du projet. Ils cherchaient à implanter un point d’approvisionnement en semences améliorées et en intrants agricoles. Les villageois l’ont unanimement désigné comme candidate idéale pour ce rôle et les techniciens ont pu constater qu’elle remplissait les critères nécessaires.

 

De son côté, Fiacrine Jaonanirina a accepté car elle espérait que cela leur apporterait du bien. « J’ai pensé que cette opportunité aiderait ma famille mais aussi tout un chacun dans le village. » a déclaré l’épicière.

Sa boutique a été dotée d’un lot initial de semences et de matériels agricoles mais Fiacrine a réalisé le reste des opérations sans aide. En plus d’une formation pour gérer sa boutique, elle a été initiée aux techniques de cultures maraîchères. Convaincue de leurs avantages, elle s’est mise à cultiver des tomates, des aubergines, mais aussi de l’igname et des patates douces. Son mari, Lazasy, était d’abord sceptique sur cette nouvelle production mais a fini par en être convaincu en voyant les résultats. En effet, grâce au programme AINA, Fiacrine a pu gagner 80.000 Ariary durant le « sakave » et plus du double en période de récolte. Désormais, Lazasy s’occupe diligemment des terres pour cultiver les produits maraîchers.

« Aujourd’hui, on peut se permettre d’acheter des fournitures scolaires pour nos enfants et d’avoir le ventre plein. » a-t-elle déclaré avec joie.

 

Le projet AINA a permis à Fiacrine Jaonanirina et sa famille d’avoir des repas plus variés et d’avoir une source de revenu stable avec la boutique.

 

(Co-auteurs : WHH, FAO)