Marchés et commerce

Comment les chaînes de valeur mondiales peuvent-elles favoriser le développement agricole durable?

12/07/2022
- 12/07/2022
Rome
Centre Cheikh Zayed et plateforme Zoom

Au cours des trois dernières décennies, une part croissante de la production agricole a été commercialisée par le biais de chaînes de valeur mondiales. Selon les estimations présentées dans l’édition 2020 du rapport phare de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) intitulé La situation des marchés des produits de agricoles (SOCO), près d’un tiers des exportations alimentaires et agricoles mondiales sont commercialisées dans le cadre d’une chaîne de valeur mondiale. Cette croissance a permis de créer des emplois, de générer des revenus et, dans de nombreux cas, d’améliorer l’accès aux marchés, aux intrants, à l’expertise et aux technologies dans les zones rurales. Toutefois, les chaînes de valeur mondiales peuvent également avoir des effets négatifs sur les communautés locales et sur l’environnement.

Afin de tirer le meilleur parti des avantages que présentent les chaînes de valeur pour le développement, tout en réduisant au maximum les risques qui y sont associés, la FAO et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont lancé en 2016 le Guide OCDE-FAO pour des filières agricoles responsables, qui propose un cadre commun visant à aider les entreprises agroalimentaires et les investisseurs à contribuer au
développement durable, en recensant, en gérant et en réduisant les risques d’effets négatifs.

Récemment, plusieurs États ont adopté une législation visant à atténuer les incidences négatives des chaînes d’approvisionnement en produits agricoles aux niveaux environnemental et social, en obligeant les entreprises à instaurer des systèmes de diligence raisonnable fondés sur l’analyse des risques. Ces exigences portent également de plus en plus sur les incidences des activités commerciales sur le climat, et ce en raison de la nécessité urgente de réduire rapidement et de manière radicale les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans tous les secteurs, ainsi que l’a récemment confirmé le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). 

Si ces initiatives diverses en matière de réglementation sont censées soutenir le développement agricole durable, les fournisseurs des pays en développement, en particulier les petits exploitants agricoles et les petites et moyennes entreprises, peuvent rencontrer des difficultés à s’y adapter et à répondre aux exigences des entreprises et des clients en aval. En outre, les incidences négatives de la pandémie de covid-19 et de la guerre en Ukraine, notamment la flambée des coûts de l’énergie, des intrants et des transports et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, plongent les producteurs agricoles dans une situation difficile qui entrave leur capacité à relever ces défis. À cet égard, il est indispensable de fournir un appui adéquat aux producteurs et aux commerçants agricoles pour leur permettre d’adopter des systèmes de diligence raisonnable fondés sur l’analyse des risques ainsi que des pratiques commerciales responsables qui les aideront à accroître leur résilience et leur durabilité.