Marchés et commerce

Les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2023-2032 recensent les principales évolutions en matière de production, de consommation et de commerce

06/07/2023
- 06/07/2023
Italy
Rome/Paris
Rome/Paris

Rome/Paris - Sous l’effet d’un fléchissement des courbes démographiques, la production agricole et alimentaire mondiale devrait poursuivre sa progression au cours des dix prochaines années, mais à un rythme plus lent que durant la décennie précédente, selon un rapport publié aujourd’hui par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Les Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2023-2032 constituent la principale référence mondiale pour les projections à moyen terme des marchés des produits agricoles. En dépit de l’incertitude croissante, créée par des tensions géopolitiques, des évolutions climatiques défavorables, des maladies animales et végétales et la volatilité accrue des prix des principaux intrants agricoles, la production mondiale des secteurs de l’agriculture, de l’élevage et des pêches devrait croître à un taux annuel moyen de 1,1 pour cent au cours de cette période, soit un rythme deux fois inférieur à celui qui avait été enregistré dans la décennie se terminant en 2015. La consommation alimentaire globale devrait connaître une progression annuelle de l’ordre de 1,3 pour cent jusqu’en 2032, en corrélation avec une augmentation de la part de production agricole destinée à alimentation.

Ces projections reposent sur l’hypothèse d’une sortie rapide des pressions inflationnistes récentes, de la prévalence de conditions météorologiques normales, de l’absence de réorientation majeure des politiques publiques et d’une évolution des préférences des consommateurs conforme aux tendances observées. L’éventualité d’une persistance des pressions inflationnistes fait peser des risques de dégradation sur la demande et la production alimentaires mondiales.

Dans une étude consacrée aux prix des principaux intrants agricoles, qui ont augmenté de manière sensible au cours des deux dernières années, les Perspectives calculent que chaque augmentation de 10 pour cent des prix des engrais entraîne une augmentation de 2 pour cent des coûts alimentaires, ce fardeau pesant sur les pauvres le plus lourdement, car ceux-ci consacrent une part plus importante de leur budget à l’alimentation. Dans un contexte général marqué par l’incertitude, les Perspectives soulignent l’importance des politiques conçues pour assurer une efficience et une résilience accrues.

«Les grandes tendances exposées dans ce rapport vont dans la bonne direction, mais doivent être accélérées», a déclaré le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu. «En favorisant une transition plus rapide vers des systèmes agroalimentaires durables, on obtiendra de nombreux effets bénéfiques et on contribuera à améliorer les conditions de vie de tous, sans laisser personne de côté.»

«La flambée des prix des intrants agricoles observée ces deux dernières années a ravivé les inquiétudes concernant la sécurité alimentaire mondiale», a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, M. Mathias Cormann. «Des investissements dans l’innovation, de nouveaux gains de productivité et une production aux émissions de carbone de moindre sont nécessaires pour jeter les bases de la sécurité alimentaire, de la capacité financière et de la durabilité à long terme.

Les Perspectives offrent des projections décennales pour les céréales, les huiles végétales, les produits laitiers, la viande, le sucre, le poisson, ainsi que le coton, les fruits tropicaux, les légumineuses et la production agricole destinée à la fabrication de biocarburants. On y trouvera également projetées les tendances régionales futures en matière d’émissions de gaz à effet de serre provenant de l’agriculture et, pour la première fois, des analyses préliminaires du poids des pertes et gaspillages alimentaires.