Maroc

Marrakech a abrité les travaux d’un Side-Event sur le Nexus « Eau-Energie-Alimentation » qui a vu la participation de près d’une centaine d’éminents praticiens

©FAO/Lina Touri
24/11/2021

Le monde fait face à une date d'échéance qui approche à grands pas : 2030 est l'année ou les États membres des Nations Unies se sont engagés à mettre fin à la faim, à garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable ou encore à garantir l’accès à des services énergétiques fiables à des coûts abordables, dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD). 

Cet engagement bénéficie d’un intérêt particulier de la part de certains pouvoirs publics et est au centre des préoccupations des politiques économiques de plusieurs pays. Ces efforts, cependant, ne représentent que la première étape sur la voie d'un monde libéré de la faim et de la malnutrition, garantissant un accès universel et équitable à l’eau potable et produisant une énergie propre. Le succès dépend du suivi des engagements par des actions concertées qui produisent des résultats mesurables et durables. 

Jusque-là, les preuves montrent que les réserves mondiales de nourritures, d’eau et d’énergie sont plus sollicitées qu’à aucun autre moment de l’histoire de l’humanité, sous les effets conjugués du changement climatique, de la croissance démographique et économique rapide. Ces réalités – et la conviction que le changement d’une approche purement sectorielle vers des solutions qui adoptent une perspective intersectorielle, cohérente et intégrée - ont été l'impulsion et la toile de fond d'un Side-event sur le Nexus "Eau-Energie-Alimentation" - organisée par la FAO à Marrakech le 24 novembre 2021.

Lors de cette rencontre qui s’est tenue en marge de la 5ème conférence régionale africaine de la Commission Internationale de l'Irrigation et du Drainage (CIID), près d’une centaine d’éminents décideurs, praticiens et autres parties prenantes de différents pays—des gouvernements, des ONG, de la société civile, des organismes de recherche et du secteur privé—se sont réunis pour discuter des dépendances et des vulnérabilités partagées entre les trois secteurs, en prenant l’exemple du bassin de Souss-Massa au Maroc et d’autres pays de la région. La discussion a aussi invoqué la manière avec laquelle l’approche du Nexus « Eau-Energie-Alimentation » pouvait être adoptée et institutionnalisée dans les structures de gouvernance nationales, et ce, afin de garantir la gestion durable des ressources en eau, en énergie et en alimentation.

Quelle est la valeur ajoutée de ce Nexus ? Comment passer de la théorie à la pratique ? Quel modèle de gouvernance possible pour ce Nexus ? Répondre à ces questions était le principal défi des organisateurs—composés de l’équipe du projet régional « pour l’implémentation de l’agenda 2030 pour l’amélioration de l’efficience et de la productivité de l’eau et de sa durabilité dans les pays du proche orient et de l’afrique du nord » (WEPS-NENA) ainsi que d’éminents spécialistes de l’eau—auxquels ils s’y sont donnés à cœur joie durant toute une après-midi.

Dans un large éventail d'allocutions, de présentations et de discussions, Mme Domitille Vallée, Conseillère technique du projet FAO-WEPS, M. Lahcen Kenny, Professeur à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II et consultant FAO, M. Abdelhamid Echihabi, Spécialiste dans le domaine de l’eau au sein de la Représentation de la FAO au Maroc ainsi que plusieurs représentants du Souss-Massa, notamment de la Région, de l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole, des Directions Régionales de l’Agriculture, de l’Environnement et de Transition Energétique, de l’Agence de Bassin Hydraulique, et de la Banque Mondiale et l’ANAFIDE, ont partagé, devant une assistance multipartite et engagée, des enseignements tirés de l’expérience sur la gestion de l’interdépendance entre les trois (3) secteurs et ont exploré les opportunités d'étendre les actions et les innovations réussies au Royaume du Maroc comme dans d’autres pays.

Cette activité est réalisée dans le cadre du projet régional de la FAO (WEPS-NENA) pour « la mise en œuvre de l’agenda 2030 pour l’efficience, la productivité de l’eau et de sa durabilité dans les pays du proche Orient et de l’Afrique du Nord », financé par l’agence suédoise de développement et de la coopération internationale.