Maroc

Mise en application des concessions forestières au Maroc : quels résultats escomptés et quelles opportunités ?

©FAO/Lina Touri
02/03/2023

Pour des millions de personnes, les ressources forestières et arborées fournissent de la nourriture, du combustible pour la cuisine et le chauffage, des médicaments, un abri et des vêtements ; elles servent aussi de système de sécurité en cas de crises et de catastrophes.

Cela dit, afin que les forêts puissent dispenser la plénitude de leurs bienfaits socioéconomiques et environnementaux, il est essentiel de promouvoir la gestion durable des forêts (GDF), fondée sur les meilleures pratiques connues.

Cependant, malgré des progrès certes limités sur la voie de la GDF, le couvert forestier mondial est en recul constant. Le double défi de la préservation des forêts et de la généralisation de leur gestion durable, mentionné dans les ODDs à l’horizon 2030, implique d’accorder à la production forestière toute l’attention qu’elle mérite.

Malgré tout, bien qu’elle soit souvent associée à la déforestation et à la dégradation des forêts, la production forestière peut lorsqu’elle est gérée durablement avoir un impact positif sur les stocks de biomasse, et générer des recettes qui peuvent accroître la valeur des forêts sur pied et, ce faisant, favoriser un recul de la déforestation. Et ce qu’on appelle « les concessions forestières » peuvent davantage accentuer ces effets positifs.

Alors, quels types d’activités sont prévus dans le cadre des concessions forestières ? Quel est le principal objectif des concessions forestières ? Quels sont les résultats escomptés de la conception et la mise en application des concessions forestières ? comment identifier les priorités pour la réalisation des conditions requises pour le développement de concessions forestière performantes au Maroc?

Ces questions ont été l'impulsion et la toile de fond d’un atelier sur les concessions forestières organisé par la FAO en étroite collaboration avec l'Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) à Rabat les 1er et 2 mars 2023.

Lors de cette rencontre, près d’une trentaine de responsables et cadres du corps forestier marocain se sont réunis pour discuter des directives volontaires de la FAO sur les concessions forestières et explorer les différentes façons dont les concessions forestières peuvent être utilisées pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).

Dans un large éventail d'allocutions, de présentations et de discussions, Mme Thaís Linhares-Juvenal et M. Daniele Lenci, experts en la matière à la FAO ont partagé, devant une assistance multipartite et engagée, les directives volontaires de la FAO pour la gestion durable des forêts par le biais de concessions forestières ainsi que les enseignements tirés des concessions forestières dans le monde (études de cas). Les débats ont aussi couvert les approches de gestion participative des concessions pour permettre la réalisation d’une application contextualisée au cas marocain.

Cet atelier a été un grand succès, offrant une occasion unique de renforcer les capacités des membres de l'administration forestière marocaine en matière de gestion des concessions forestières. Cela leur permettra de mieux gérer les forêts du Maroc, de les préserver pour les générations futures, et de contribuer aux objectifs mondiaux de développement durable.

Ceci cadre parfaitement avec la Stratégie ‘Forets du Maroc 2020-2030’, adoptée par le Maroc en 2020 pour rendre le secteur forestier plus compétitif et moderne pour la préservation des ressources forestières et le développement socioéconomique des populations. La mise en œuvre de cette stratégie repose sur 4 axes de programmes d’actions ciblés pour une transformation du secteur. Un des points essentiels du deuxième axe vise à développer le partenariat productif sur 120.000 ha d’Eucalyptus et de Pin avec les concessions forestières privées, à l’horizon 2030.

Pour rappel, la FAO a mis en place depuis novembre 2021 le projet d’Appui technique à la mise en œuvre de la stratégie “Forêts du Maroc 2020-2030“. Cette assistance permettra à l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) de s’acquérir des approches techniques modernes de production, de gestion et de valorisation des ressources forestières afin d’améliorer la filière sylvicole.