Dans le monde globalisé d'aujourd'hui, il n'est pas inconcevable que l'on puisse boire du café de Jamaïque le matin, grignoter des noix du Brésil au déjeuner et engloutir des céréales d'Éthiopie pour le dîner. Si nous pouvons profiter de ces produits, c’est en grande partie grâce à l’utilisation accrue de produits phytosanitaires, couramment appelés --pesticides.

Chaque année, quelques millions de tonnes de produits chimiques destinés à lutter contre les parasites animaux et végétaux nuisibles aux cultures et aux produits récoltés, sont utilisés à travers le monde pour préserver la qualité et la quantité des fruits, des légumes et des céréales.

Dans certains pays, où l’augmentation de la population, l’urbanisation croissante et la croissance économique créent une demande pour produire toujours plus de nourriture –rapidement et à moindre coût – les taux d’application de pesticides sont en augmentation.

Cette tendance est encore accentuée par le recours à un nombre limité de cultures, qui nécessitent davantage de pesticides car elles ne possèdent pas la diversité génétique ou spécifique nécessaire pour limiter la propagation des agents pathogènes ou réduire leurs dommages potentiels.

Cela dit, il est essentiel de rappeler que l’utilisation abusive des pesticides peut entrainer des impacts dévastateurs sur l’environnement et la santé humaine et des répercussions néfastes sur les écosystèmes, allant de la pollution environnementale à la destruction de la faune terrestre et aquatique, en passant par la présence de résidus dans les aliments et les risques de résistances.

Au Maroc, une prise de conscience croissante des effets secondaires des pesticides a émergé au cours des dernières années. Des mesures significatives ont été prises pour mieux réguler l'utilisation de ces produits, notamment la mise en place d'un processus d'homologation rigoureux et l'adoption de mesures législatives visant à encadrer l'utilisation des matières actives, la commercialisation des pesticides, et la répression des fraudes.

Dans ce contexte, un atelier de formation sur l’expérimentation des produits phytopharmaceutiques (PPP) a été organisé par la Représentation de la FAO au Maroc du 04 au 08 septembre 2023, dans la ville de Nador, en réponse à une sollicitation officielle de l'Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA).

Rassemblant une vingtaine de cadres des Services de la Protection des Végétaux de l'ONSSA, l'objectif majeur de cet atelier était de renforcer leurs compétences techniques dans le domaine de l'expérimentation des produits phytosanitaires dans le cadre d'essais officiellement reconnus, en suivant les Bonnes Pratiques d'Expérimentation (BPE).  

S'inscrivant dans la composante 3 du projet « Élimination des pesticides obsolètes y compris les POP et mise en place d'un programme de gestion intégrée des ravageurs et des pesticides au Maroc » (GCP/MOR/041/GFF) visant à résoudre les inefficacités liées au contrôle de la qualité, au système d'inspection, et à améliorer la coordination entre les parties prenantes impliquées dans la gestion des pesticides, cet atelier était divisé en deux parties essentielles : une partie théorique, qui a offert aux participants des connaissances techniques essentielles, telles que les principes généraux de l'évaluation de l'efficacité des produits phytopharmaceutiques, les critères d'efficacité acceptables, la détermination de la dose minimale efficace ou encore l'analyse des risques de résistance ; et une partie pratique qui a permis aux participants d’appliquer leurs connaissances nouvellement acquises.

Cet atelier constitue une avancée significative vers une agriculture durable, respectueuse de l'environnement, et en conformité avec les normes internationales. Il trace la voie vers un avenir où l'agriculture prospère tout en préservant la planète. Les connaissances et les pratiques avancées qui en découlent seront bénéfiques à tous les acteurs de la chaîne alimentaire, des agriculteurs aux consommateurs.

Ensemble, nous sommes en mesure de bâtir un avenir plus vert et plus sain pour notre planète.