Maroc

Initiative régionale sur Ia pénurie de l'eau dans la Région du Proche-Orient et de I'Afrique du Nord

22/07/2014

La Région du Proche-Orient et de I'Afrique du Nord doit aujourd’hui répondre à un large éventail de questions complexes et étroitement associées à la gestion des ressources naturelles, en particulier Ia terre et l'eau, afin d’assurer l'approvisionnement en nourriture pour une population croissante.

En vue de contribuer à relever ces défis, la FAO a lancé en 2013 une “Initiative régionale sur Ia pénurie de l'eau“. Ainsi, au Maroc, un groupe de travail national composé du Ministère de l'agriculture et de la pêche maritime, du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification, du Ministère délégué chargé de l'eau, de l'Office National de l'Electricité et de l'Eau Potable et du Haut commissariat au plan ont pu réexaminer les politiques et identifier les meilleures pratiques de gestion de l'eau agricole afin de contribuer de manière significative à accroître Ia productivité agricole, améliorer la sécurité alimentaire et assurer la durabilité des ressources en eau.

  1. Contexte
  2. Evaluations
  3. Premieres recommandations
  4. Définitions

 

Contexte

Le Maroc fait partie d’une des régions au monde qui est caractérisée par une situation de pénurie dite physique de l’eau, avec une partie de l’Asie de l’Australie et de l’Amérique du Nord.

Lors de son intervention à l'atelier organisé le 22 juillet à Rabat, S.E. Mme Charafat Afilal, Ministre déléguée auprès du ministre de l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement chargée de l’eau, a souligné que « le Maroc avait connu plusieurs séquences sèches durant les trois dernières décennies notamment durant les années 80 et 90. Au cours de cette année, notre pays a également connu un déficit allant de 20 à 70% en termes de précipitations. ».

Mme la ministre avait également ajouté que cette rencontre relevait d’ “une grande importance” puisqu’elle venait “clore une phase importante de cette initiative au niveau national à travers la présentation du rapport national d’évaluation.”.

D’après les études récentes de plusieurs institutions, il est possible de faire face, à l’échelle globale, d’ici 2050 à l’accroissement de la demande alimentaire de la population mondiale (des 9 milliards de personnes à l’horizon 2050) en :

  • mobilisant le potentiel des terres arables en Afrique Sub-Saharienne,
  • augmentant la productivité de l’eau agricole (verte et bleue),
  • s’appuyant sur les bio-technologies pour améliorer en matière de la résistance des variétés et, (iv)
  • réduisant les pertes alimentaires tout au long des filières agro-alimentaires.

Evaluation

Si le Maroc a lutté efficacement ces dernières années contre la prévalence de la sous-nutrition, les carences alimentaires et pour la sécurité alimentaire, il reste des efforts importants à faire concernant la volatilité de la production agricole, le PIB par tête en parité de pouvoir d’achat et les dépenses publiques affectées à la recherche agronomique.

Ces évaluations s’appuient sur trois instruments d’analyse :

  • La comptabilité de l’eau
  • L’élaboration des courbes des coûts d’approvisionnement en alimentation.
  • L’analyse des écarts

Comptabilité de l'eau : L'étude rappelle que malgré les efforts, les ressources en eau mobilisables par habitant vont diminuer de 15% d’ici à 2030 et de 20% d’ici 2040.

Dans ce contexte, il y a lieu d’actualiser les bilans d’irrigation par bassin hydrique en tenant compte de la réutilisation des pertes dites « récupérables ».

Les résultats de cette actualisation préliminaire montrent que l’efficience de l’utilisation de l’eau à l’échelle des bassins hydriques serait de l’ordre de 90%, alors que l’efficience à l’échelle des systèmes d’irrigation varierait entre 60 et 75%.

Courbe des coûts : Elle fournit les indicateurs qui permettent de comparer les options de production domestique entre elles et avec les options d’approvisionnement externe. En les classant des plus efficientes aux moins efficientes on obtient une courbe ce qui permet calculer des probabilités de viabilité économique des projets de sécurisation alimentaire qui synthétisent l’ensemble de ces variables et des incertitudes qui leur sont associées.

Analyse des écarts : Dans le contexte du Maroc, plusieurs études font état des ‘’écarts de productivité’’ importants :

  • En amont des bassins avec une érosion active qui réduit la fertilité et la productivité des sols,
  • dans les exploitations agricoles qui maintiennent des techniques et pratiques d’irrigation induisant des pertes d’eau sous forme d’évaporation non productive et de consommation non productive aux plantes.
  • à l’aval des nouveaux barrages, en raison des retards d’équipement en irrigation, et les contraintes qui bloquent l’introduction d’innovations dans l’agriculture pluviale (gestion conservatoire, semis direct, irrigation d’appoint).

 

Premières recommandations

  • Aménagement des bassins versants

L’objectif des aménagements des bassins versants en situation de pénurie est double : d’une part, il s’agit de réduire les pertes dues à l’érosion, à l’envasement et aux dégâts des crues. Il s’agit, également, d’accroître la productivité de l’eau agricole en amont des bassins.

  • Agriculture pluviale

Il est nécessaire de développer des projets axés sur la diffusion des techniques d’agriculture durable (agro-écologie, semis direct, agriculture en pente, etc..) et des formules ‘’simplifiées’’ d’accès au foncier.

  • Gestion de la sécheresse et de la pénurie d’eau

Les risques de sécheresse et de pénurie d’eau doivent être pris en compte dans toute politique de gestion de l’eau aussi bien au niveau de l’agriculture pluviale qu’irriguée. Le pays a besoin d’approches structurelles, aussi bien techniques que réglementaires et institutionnelles, d’adaptation efficiente et durable à intégrer dans les textes en préparation et les programmes futurs.

 

Définitions

  • Pénurie de l'eau

La pénurie économique est provoquée par le manque d’investissement en eau ou le manque de capacité humaine pour satisfaire les demandes en eau. La grande partie de la pénurie provient de la manière dont les institutions fonctionnent, favorisant un groupe au détriment d’un autre et n’écoutant pas les voix des divers groupes, particulièrement celles des femmes.

  • Eau verte et Eau bleue

L'eau provenant des précipitations et présente naturellement dans le sol est appelée "eau verte".
L'eau d'irrigation dérivée des eaux superficielles ou souterraines est appelée "eau bleue".

  • Sécurité alimentaire

La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active’.

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