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Interview avec l’ambassadeur Hans Hoogeveen, Président du Comité du programme


31/05/2018

Q: Monsieur l’ambassadeur, comment le Comité du Programme a jugé la contribution de la FAO en vue d’éradiquer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition lors de sa dernière session?

L’ambassadeur Hoogeveen: Je pense que le Comité du Programme a été plus que clair à propos du rôle crucial joué par la FAO lorsqu’il s’agit des efforts déployés en vue d’éradiquer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Il est clair que pendant les discussions du Comité du Programme, nous avons été d’accord pour dire, que plus que jamais, nous étions confrontés à des problèmes énormes en vue de réaliser les Objectifs de développement durable, en particulier dans le secteur de la sécurité alimentaire. Et à cet égard, le Comité du Programme a souligné le rôle crucial joué par la FAO au sein des Nations Unies afin d’aider les pays à mettre en œuvre les ODD ainsi que le travail effectué en collaboration avec ses partenaires afin de réaliser les ODD.

Q:  Comment lutter contre la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutritiondans un contexte de migration et de conflits?

L’ambassadeur Hoogeveen: Lorsque nous discutions des rapports de 2016 et 2017 sur la mise en œuvre du programme, tous les membres du Comité du Programme se sont montrés clairs au sujet du message. Le message est le suivant : nous devons intensifier nos efforts visant à parvenir à une certaine sécurité alimentaire et certains faits jouent contre nous car l’année dernière, nous avons constaté une hausse du nombre de personnes souffrant de la faim – elles étaient près de 38 millions – et que les principales raisons de cette hausse sont le changement climatique et les conflits.

Je pense que le Conseil de sécurité de l’ONU, en adoptant la Résolution la semaine dernière de manière unanime à New York, a également émis un message clair : celui qui dit que nous devons considérer la faim dans le cadre des conflits et du changement climatique. Nous devons lutter contre la faim, ensemble, à travers nos efforts, et trouver une solution aux conflits et au changement climatique.

Bien sûr, la question qui suit est, comment le faire ? Lorsque vous parlez de lutter contre la migration, la seule manière de progresser est d’investir dans des pratiques agricoles durables et dans des initiatives destinées à améliorer la résilience face au changement climatique. Cela signifie non seulement investir dans les petits agriculteurs – au nombre de 550 millions à travers le monde – mais également investir dans les chaînes de valeur, dans l’innovation, dans l’accès aux financements et de travailler en étroite collaboration avec les acteurs non-gouvernementaux, en particulier dans le secteur privé.

Je pense que le résultat tout à fait positif du Comité du Programme est que nous nous sommes tous mis d’accord par le biais du consensus et qu’il s’agissait d’un travail d’équipe qui a permis de parvenir à des conclusions dans un climat sain et constructif. Ce coup de pouce, cette stimulation était essentielle, non seulement pour les membres de la FAO mais surtout pour ceux qui ont le plus besoin d’aide.

Q: Quels sont les points clés du Comité en ce qui concerne l’application des Cadres de programmation nationaux (CPP)?

L’ambassadeur Hoogeveen: Je pense que tous les membres ont souligné le rôle crucial joué par les CPP qui aident les pays à mettre en œuvre les ODD. Ils ont également souligné que nous devions renforcer les CPP en se basant sur les leçons apprises – ce qui est d’ailleurs fait actuellement mais qui peut être amélioré. Je pense qu’au niveau de ce qui peut être amélioré, il s’agirait surtout de la dimension de suivi et des mécanismes de contrôle de manière à voir des résultats clairs. Je pense que ce qui a été aussi clairement souligné par le Comité du Programme est que nous devions renforcer le rôle des représentants régionaux de la FAO en aidant les pays à élaborer de solides Cadres de programmation nationaux.

Q. Et que dire du potentiel des CPP en tant qu’outil pour mobiliser des ressources ?

L’ambassadeur Hoogeveen : Je pense que si vous un CPP qui est solide – et je pense qu’il est important que les gouvernements impliquent non seulement le ministre de l’agriculture mais aussi d’autres ministres et des acteurs non-gouvernementaux issus par exemples du secteur privé ou encore des ONG – et si vous pouvez prouver, en se basant sur les CPP que non seulement vous avez un programme excellent mais que vous avez également des résultats, alors oui, il s’ agit d’un des meilleurs outils pour mobiliser des ressources. Pas seulement pour mobiliser des ressources au sein des membres de la FAO ou auprès des donneurs mais je pense aussi pour mobiliser des ressources en provenance du secteur privé, que ce soit de compagnies ou de fondations internationales. En tant que tel, le CPP est un outil très utile pour mobiliser des ressources. Bien sûr, nous avons besoin de davantage de ressources et de toutes les parties, si nous voulons résoudre les questions pressantes que sont les conflits, la faim, le changement climatique et la migration.

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