L’événement est de taille, mais que fait exactement la CGPM? Et qu’a-t-elle accompli jusqu’à présent?

Depuis sa création, la CGPM s’est progressivement imposée comme une organisation efficace au service de ses pays membres. Elle s’est appuyée sur la science et l’innovation pour devenir une autorité habilitée à adopter des recommandations contraignantes aux fins de la conservation et de la gestion des pêches et du développement de l’aquaculture dans la région.

Ces 10 dernières années, la CGPM a été plus active que jamais et a accompli de grandes avancées.

Surexploitation: inversion de la tendance

La plus importante peut-être est que, après des décennies d’efforts constants, une étape décisive a été franchie dans la lutte contre la surexploitation des ressources halieutiques vitales de la région.

Il est vrai que 75 pour cent des stocks évalués restent sujets à la surpêche, mais ce pourcentage a tout de même chuté de plus de 10 pour cent entre 2014 et 2018, et cette tendance à la baisse encourageante se poursuit. En travaillant avec ses membres en vue d’améliorer les connaissances scientifiques et les capacités techniques, la CGPM donne une base plus solide à la gestion des stocks et affronte les défis socioéconomiques et les problèmes de conservation.

Adoption d’une approche sous-régionale efficace

Les difficultés rencontrées dans la région varient, c’est pourquoi la CGPM a adopté une approche sous-régionale et a créé des unités techniques distinctes dans chaque sous-région de la Méditerranée – Méditerranée occidentale, Méditerranée centrale et Méditerranée orientale –, mais aussi en mer Adriatique et en mer Noire. Ces unités techniques sont chargées de répondre aux besoins de chaque sous-région et travaillent au niveau local afin de promouvoir la coopération et le dialogue entre les pays, les organisations intergouvernementales, les organisations non gouvernementales, les établissements universitaires et les organisations de la société civile, l’objectif étant de permettre à ces acteurs de chercher des solutions aux problèmes communs, d’apprendre de nouvelles techniques et de partager des idées novatrices.

Production de la première et seule analyse exhaustive de l’évolution de la pêche

Tous les deux ans, la CGPM met en commun les données communiquées par ses pays membres et les dernières constatations de ses organes scientifiques afin de produire l’analyse de référence de l’évolution de la pêche dans la région. Elle entretient également des bases de données sur des domaines connexes afin de faciliter l’analyse stratégique et la prise de décisions adaptive.

Promotion de l’aquaculture durable

Tout comme la pêche de capture d’espèces sauvages, le secteur de l’aquaculture est indispensable à la sécurité alimentaire, à l’emploi et aux économies. Cependant, en Méditerranée et en mer Noire, le stade de développement du secteur varie entre les pays, qui doivent tous être placés sur un pied d’égalité si l’on veut que le secteur réalise tout son potentiel. C’est là qu’intervient la CGPM, en encourageant l’investissement responsable, en diffusant les pratiques optimales et en fournissant aux parties prenantes la technologie et les données dont elles ont besoin pour développer leurs activités. Le but ultime est de créer un secteur aquacole durable qui soit productif, rentable et compétitif sur les marchés mondiaux.

Une nouvelle stratégie solide face aux difficultés à venir

La mer Méditerranée fait partie des régions où de nombreuses pressions s’exercent sur les ressources, notamment le changement climatique, la pollution par le plastique et les espèces envahissantes, autant d’éléments qui nuisent de plus en plus à l’environnement marin. Or, des mers en bonne santé sont la base même d’une pêche productive.

Ces 10 dernières années, la santé de l’environnement marin et la résilience des écosystèmes sont devenues une priorité essentielle. Avec la durabilité de la pêche, elles sont aujourd’hui la première cible de la Stratégie 2030 de la CGPM, qui énonce les priorités de la Commission pour la décennie à venir. La Stratégie repose sur des mesures pratiques et des cibles claires dans des domaines comme les pêches productives, les mers en bonne santé, la conformité et l’application, le développement de l’aquaculture, l’amélioration des moyens de subsistance et le renforcement des capacités régionales.

En savoir plus sur les 10 résultats obtenus par la CGPM au cours des 10 dernières années (en anglais)

La Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) est une organisation régionale de gestion des pêches dont le principal objectif consiste à veiller à la conservation et à l’utilisation durable des ressources biologiques marines, ainsi qu’au développement durable de l’aquaculture en Méditerranée et en mer Noire.

Créée en application de l’article XIV de l’Acte constitutif de la FAO, elle est dirigée par ses 23 parties contractantes – 19 pays de la Méditerranée, 3 pays de la mer Noire et l’Union européenne.