Bureau régional de la FAO pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord

Faire face au changement climatique dans les systèmes agroalimentaires

Les projections climatiques prévoient que la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord deviendra plus chaude, plus sèche et plus vulnérable aux événements climatiques extrêmes. Des températures plus élevées et des précipitations réduites augmenteront la fréquence des épisodes de sécheresse. Les zones côtières basses et densément peuplées en Égypte, au Koweït, en Libye, au Qatar, en Tunisie et aux Émirats arabes unis sont particulièrement menacées par l'élévation du niveau de la mer et l'intrusion d'eau salée dans les terres agricoles.

L'agriculture contribue à 14 pour cent du produit intérieur brut (PIB) de la région (à l'exception des pays riches en pétrole) et emploie 38 pour cent de la population active, économiquement. Ces secteurs seront particulièrement exposés au changement climatique et la production agricole et animale devrait décliner selon tous les scénarios relatifs au changement climatique. Cela menace la sécurité alimentaire et exacerbe la rareté de l’eau et la dégradation des terres.

Les ressources halieutiques et aquacoles sont également menacées par le changement des températures et de la salinité de l'eau dans la mer arabique, la Méditerranée et le long des côtes.

Au travers des récentes analyses des contributions déterminées au niveau national de la FAO, les stratégies d'adaptation priorisées par les pays du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord vont de la conservation des terres et des sols et du déploiement de variétés de cultures et de bétail résistantes à la sécheresse et à la chaleur, à des mesures visant l’amélioration de la résilience des élevages des petits exploitants et des populations vulnérables. Ces pays explorent également le potentiel d'atténuation de certaines pratiques agricoles, telles que les pratiques améliorées d'alimentation et d'élevage, la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires et la mise en œuvre de solutions communes eau-énergie-alimentation dans les chaînes agroalimentaires.

La lutte contre le changement climatique nécessite des mesures sur l’ensemble de la chaîne de valeur du système agroalimentaire, y compris l'approvisionnement agricole, en minimisant, par exemple, les pertes et le gaspillage alimentaires dans une région où les importations alimentaires sont parmi les plus élevées dans le monde. Prendre en compte les quantités d'eau virtuelle utilisées dans les importations de denrées alimentaires et d'intrants agricoles est également important pour calculer le véritable coût de l'eau.

L'adoption d'approches agricoles intelligentes face au climat et de pratiques de gestion des terres et des ressources hydriques sont considérées comme des actions d'adaptation nécessaires pour l'agriculture et l’élevage dans la région. En ce qui concerne les mesures d'atténuation, l'optimisation des puits de carbone forestiers par le boisement, le reboisement, la gestion durable des forêts, les mesures d’atténuation spécifiques à l’élevage et les stratégies intégrées culture-élevage-pêche et aquaculture sont considérées les plus importantes dans la région.

La FAO œuvre pour combattre le changement climatique et ses impacts dans la région Proche-Orient et Afrique du Nord

La FAO fournit des conseils techniques, des données et des outils pour mettre en œuvre des mesures d'adaptation et d'atténuation pour les secteurs agricoles et créer des synergies entre les deux, en vue d’appuyer la réalisation des objectifs climatiques nationaux dans chaque pays membre.

La FAO fournit un appui technique et un soutien à la mise en œuvre des projets sur le climat, y compris les projets du Fonds vert pour le climat (FVC), les projets de préparation ainsi que ceux du Fonds pour l'environnement mondial (FEM).

Ces projets soutiennent la transition vers des systèmes agroalimentaires plus efficients, inclusifs, résilients au climat, à faibles émissions et durables pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD), en particulier l'ODD2 et l'ODD13.

  • La région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord est l'une des plus touchées par le changement climatique dans le monde, avec des augmentations de température de 1,7 à 3 °C prévues dans la plupart des régions et jusqu'à 5 °C dans certaines régions intérieures.
  • Les zones particulièrement vulnérables au stress hydrique comprennent la vallée du Nil, le sud-ouest de la péninsule arabique et le nord de la Corne de l'Afrique.
  • 80 pour cent des pays du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord s’attendent à une insécurité alimentaire et une malnutrition dans le cadre du changement climatique, en particulier parmi les petits agriculteurs et les communautés pastorales.
  • Les zones d’agriculture pluviale et irriguée (qui couvrent 22 pour cent de la superficie de la région) et d'élevage (33 pour cent de la région) seront exposées à une vulnérabilité modérée à élevée, due au changement climatique, avec des prévisions de baisse de la production de 20 pour cent au moins.
  • Bien que l'eau, la salinisation et les pertes de productivité soient des priorités en termes de stratégies d’adaptation, le financement à destination des secteurs de l'eau, de l'assainissement et de l'agriculture, la foresterie et les autres affectations des terres (AFAUT) est 5 à 7 fois inférieur à celui dédié aux secteurs de l'énergie, des transports, du stockage, de l'industrie, des banques et de la finance.