La rareté et la dégradation des terres, de l’eau et de l’agrobiodiversité des terres et des écosystèmes aquatiques figurent parmi les risques les plus importants pour la sécurité alimentaire, la nutrition et le bien-être de la population de la région. La pression sur les ressources naturelles et l’environnement est ressentie plus fortement dans la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord (NENA) que dans d’autres parties du monde. La région NENA est la région du monde où l’insécurité hydrique est la plus grande, avec une pénurie d’eau croissante et une détérioration de sa qualité. Les ressources en eau sont utilisées au-delà de leur capacité de reconstitution. Les terres arables

représentent moins de 5% de la superficie totale des terres de la région. Le changement climatique aura de graves répercussions dans certaines zones de la région ; il augmentera davantage la vulnérabilité et exacerbera les pertes de productivité, ainsi que la dégradation des ressources naturelles. La situation n’est pas meilleure dans les milieux aquatiques, où 672 espèces de poissons étaient menacées en 2018 et seulement 38% des stocks étaient exploités de manière durable en Méditerranée. L’utilisation abusive d’engrais et de pesticides a entraîné la pollution de l’eau et des terres, et les pressions extrêmes exercées sur les ressources naturelles ont des effets directs sur la biodiversité et la capacité d’adaptation. Près de 3000 espèces sont menacées, car les petites superficies forestières de la région se réduisent et les terres de parcours se dégradent.

La gestion efficace des terres, de l’eau et des systèmes aquatiques, des forêts, des sols et des autres ressources est nécessaire pour s’attaquer aux causes profondes et aux facteurs environnementaux pouvant influer sur la vulnérabilité et les risques pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le verdissement de l’agriculture, associée à la transformation bleue des systèmes alimentaires aquatiques, aidera la FAO à soutenir ses États membres à relever les défis de la région, qui touchent de manière disproportionnée les petits exploitants et les populations vulnérables. Souvent, les pays n’ont pas la capacité de concevoir et de mettre en œuvre une vision cohérente de l’utilisation durable et de la protection de leurs ressources naturelles. Le programme se concentre sur la gestion durable des terres et de l’eau, l’action climatique, la restauration des paysages et la gestion durable des ressources piscicoles et aquatiques.

Les interventions de la FAO viseront à : 

• Protéger et restaurer les ressources naturelles en faisant prendre conscience de leur état et de leur relation avec la fourniture d’avantages sociaux (par exemple, nourriture, revenus, services écosystémiques).
• Promouvoir l’évaluation des services écosystémiques et des externalités négatives (dégradation des ressources naturelles) dans la formulation des
• politiques relatives aux systèmes alimentaires.
• Renforcer la lutte contre la déforestation et encourager le boisement/reboisement ainsi que la préservation et l’intégration de la biodiversité dans les secteurs agricoles.
• Mettre en œuvre une gestion efficace de la pêche grâce à une transformation bleue des systèmes alimentaires aquatiques.
• Empêcher le surpâturage des terres de parcours.
• Encourager les pratiques de gestion durable des terres (GDT) qui contribuent à l’atténuation et à l’adaptation au changement climatique.
• Promouvoir des solutions fondées sur la nature, telles que l’agriculture et l’aquaculture intégrées.
• Promouvoir la connaissance, la sensibilisation et l’action en matière d’adaptation au changement climatique des secteurs agricoles et de leur potentiel d’atténuation.
• Protéger et gérer durablement les ressources en eau par l’utilisation de technologies et de politiques appropriées.
• Promouvoir l’utilisation de ressources en eau non conventionnelles.

Ces actions sont conformes aux objectifs de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes (2021-2030), pour laquelle la FAO agit en tant que co-leader avec le PNUE, visant à intensifier les efforts pour lutter contre la dégradation des écosystèmes.