Bureau régional de la FAO pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord

Priorité 4 : Renforcer la résilience face aux crises prolongées et aux situations d’urgence

Le programme de résilience de la FAO dans la région NENA vise à renforcer les cinq capacités de résilience interdépendantes : capacité d’anticipation, de prévention, d’absorption, d’adaptation et de transformation, par le biais de cinq domaines d’action stratégiques.

Domaine d’action stratégique 1 : comprendre les risques multiples

Des informations fiables et des évaluations complètes des risques multiples sont des conditions préalables essentielles à la gestion holistique des risques multiples dans et à travers les systèmes agroalimentaires, en fournissant un suivi des risques ainsi qu’une alerte précoce liée à des actions anticipées ou précoces, ainsi qu’en informant les politiques axées sur les risques, les actions de mobilisation et de programmation.

Les principales actions de ce domaine d’action stratégique sont les suivantes :

  • Aider les pays à établir, mettre en œuvre et institutionnaliser des systèmes d’information fonctionnels sur les risques agro-climatiques, les catastrophes et les crises, et à prendre des décisions et des mesures fondées sur les risques ;
  • Soutenir les pays et les acteurs régionaux concernés, par le biais du renforcement des capacités et du partage des connaissances, dans l’établissement/le renforcement de systèmes d’alerte précoce multi-aléas liés à des actions d’anticipation ;
  • Renforcer et soutenir la capacité des pays à évaluer la vulnérabilité aux pertes et dommages immédiats, à mesurer la résilience et à analyser les risques et conflits sociaux, économiques et environnementaux.
Domaine d’action stratégique 2 : renforcer la gouvernance en matière de risques de catastrophes et de crises

Des politiques, des institutions et des mécanismes de coordination solides en matière de réduction et de gestion des risques de catastrophes sont essentiels à une gouvernance efficace pour faire face aux risques multiples et souvent contradictoires et aux crises en cascade, au sein des secteurs et des systèmes et entre eux.

Les principales actions relevant de ce domaine d’action stratégique sont les suivantes :

  • Soutenir les pays par le biais d’un renforcement des capacités, d’un soutien technique et d’un partage des connaissances dans l’élaboration/la mise à jour des politiques, plans et règlements nationaux/sectoriels de réduction et de gestion des risques de catastrophe (RRC/G), en mettant l’accent sur la construction de systèmes agricoles et alimentaires résilients ;
  • Développer les capacités institutionnelles nationales et régionales pour intégrer les considérations de genre et d’âge dans la réduction/gestion des risques de catastrophes.
  • Contribuer au programme régional de résilience en collaborant avec les organisations régionales et les coalitions thématiques.
Option stratégique 3 : réduire les risques et les vulnérabilités

Investir dans la réduction des risques et des vulnérabilités est essentiel à la mise en place de systèmes agroalimentaires résilients. Des mesures telles que les pratiques et technologies de RRC et d’agriculture intelligente face au climat, ainsi que des mécanismes de protection sociale et d’assurance adaptés aux risques et aux chocs, réduisent l’impact économique des catastrophes.

Les principales actions relevant de ce domaine d’action stratégique sont les suivantes :

  • Soutenir les pays pour adopter/étendre diverses interventions de réduction des risques et de la vulnérabilité au niveau des exploitations agricoles, des paysages et de la chaîne de valeur alimentaire ;
  • Soutenir les pays dans le développement et le renforcement des mesures de réduction des risques et de la vulnérabilité au niveau institutionnel, y compris les systèmes de protection sociale sensibles aux chocs, aux risques, au genre et à la nutrition ; et les systèmes de transfert des risques tels que l’assurance des cultures et du bétail ;
  • Soutenir l’intégration de multiples mesures de réduction des risques et de la vulnérabilité dans les programmes de la FAO, en mettant l’accent sur la programmation de la résilience dans les zones touchées par les conflits.
Domaine d’action stratégique 4 : Renforcer l’approche « Une seule santé » contre les menaces biologiques

L’approche Une seule santé (One Health) est une approche coordonnée, collaborative, multidisciplinaire et intersectorielle pour faire face aux risques qui trouvent leur origine à l’interface animal-homme-écosystème. Cette approche nécessite une forte collaboration régionale et multipartite étant donné la nature transfrontalière des maladies animales et zoonotiques et des ravageurs et maladies des plantes. La science, la technologie et l’innovation jouent un rôle important dans cette approche.

Les principales actions relevant de ce domaine d’action stratégique sont les suivantes :

  • Soutenir la collaboration régionale sur les ravageurs et les maladies transfrontaliers ;
  • Aider les pays à élaborer/mettre à jour des stratégies, des plans et des plates-formes « Une seule santé », et à élaborer des stratégies régionales ;
  • Soutenir les pays dans le renforcement de la recherche sur les zoonoses émergentes, notamment sur le COVID-19 et le rôle des animaux ;
  • Soutenir la mise en œuvre de normes de quarantaine pour lutter contre les maladies animales transfrontalières et les parasites et maladies des plantes ;
  • Soutenir les pays dans l’établissement/le renforcement des mesures et des protocoles de sécurité alimentaire.

Domaines d’action stratégiques 5 : Améliorer les actions d’anticipation, la préparation et la réponse aux situations d’urgence

La prévention des crises alimentaires évitables est une priorité mais, dans le même temps, elle ne doit pas compromettre l’importance des objectifs de résilience et de durabilité à moyen et long terme. Les secours humanitaires, les programmes de développement et la consolidation de la paix doivent être mis en œuvre simultanément et doivent être complémentaires.

Les principales actions relevant de ce domaine d’action stratégique sont les suivantes :

  • Soutenir les pays dans le renforcement de la préparation aux urgences pour une réponse efficace et des capacités de réponse par le biais d’une planification d’urgence efficace et de mécanismes permettant de fournir des actions anticipées ;

  • Renforcer la qualité des programmes d’intervention d’urgence en soutenant et en renforçant les capacités d’application des principes d’humanitaire-développement-paix et de responsabilité envers les populations touchées, de programmation fondée sur des preuves, et d’intégration de la nutrition, du genre et de l’inclusion ;

  • Intégrer le renforcement de la résilience à plus long terme dans les activités humanitaires.

Faits et chiffres
  • La région n’est pas en bonne voie pour atteindre la cible de l’ODD « Faim zéro », car le nombre de personnes souffrant de la faim dépassera 75 millions d’ici 2030 si les tendances récentes se poursuivent.
  • En 2022, trois pays de la région NENA touchés par des conflits figurent parmi les dix premiers pays confrontés aux pires crises alimentaires.
  • La région NENA compte également plus d’un quart des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays par les conflits et la violence dans le monde.
  • La région NENA se caractérise par la rareté de l’eau et des terres productives :
    • Seulement 17 % de terres hautement productives
    • 0,3 hectare de terres agricoles par habitant
    • 10 % de la disponibilité moyenne mondiale en eau
  • 43 % de la population de la région vit dans des zones rurales, qui accueillent 70 % des pauvres de la région, lesquels dépendent largement de l’agriculture
  • L’agriculture pluviale représente 70 % de la production alimentaire de la région