COP28 à Dubaï: saisir l'occasion pour parvenir à la sécurité alimentaire mondiale et à une nutrition durable et saine

Alors que nous nous préparons à accueillir la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP28) à Dubaï, il est essentiel de souligner l'importance de cette plateforme mondiale pour faire avancer le programme de développement durable dans la région arabe et dans le monde entier. La conférence offre aux décideurs politiques, aux scientifiques et aux chefs d'entreprise une occasion unique de relever les défis environnementaux les plus pressants. L'un des défis fondamentaux consiste à élaborer une stratégie visant à diversifier et à renforcer les systèmes agroalimentaires afin d'améliorer la sécurité alimentaire mondiale et de promouvoir une nutrition durable et saine. Cet objectif est au cœur de la stratégie des « quatre améliorations » de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture pour la période 2022-2031. Cette stratégie appelle à « accélérer les progrès vers les Objectifs de développement durable en développant des systèmes agroalimentaires plus efficaces, inclusifs, résilients et durables pour (1) une meilleure production, (2) une meilleure nutrition, (3) un meilleur environnement et (4) une meilleure vie pour tous », comme indiqué par le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

La FAO propose un éventail de solutions créatives et innovantes pour atteindre ces objectifs, comme son initiative mondiale « Main dans la main ». Lancée en 2019, cette initiative se concentre sur la mise en œuvre de programmes ambitieux, menés au niveau national, pour accélérer la transformation des systèmes agroalimentaires, visant à éradiquer la pauvreté (ODD1), à éliminer la faim et la malnutrition (ODD2) et à réduire les inégalités (ODD10). La priorité est accordée aux pays et aux régions présentant des taux élevés de pauvreté et de faim, des capacités nationales limitées ou des défis opérationnels découlant de crises naturelles ou d'origine humaine. La République du Yémen et la République du Soudan font partie des pays de la région où l'initiative est mise en œuvre.

En septembre 2021, la FAO a introduit le programme « Un pays, un produit prioritaire » (OCOP), qui aide les pays à tirer parti de leur potentiel agricole pour identifier des produits agricoles spéciaux qui correspondent aux systèmes de production agro-écologiques et au patrimoine national ou culturel. Cette approche garantit un meilleur accès à des marchés stables et à la création d'emplois, servant de point d'entrée clé pour atteindre les priorités identifiées. La FAO vise à élargir la portée de ces deux initiatives et d'autres programmes à travers des plateformes internationales majeures, telles que la COP28, en mettant l'accent sur des solutions locales durables qui réduisent la dépendance aux importations de denrées alimentaires. Compte tenu de la diversité de sa présence internationale, la conférence constitue une excellente tribune pour défendre ces stratégies.

Les pays du Conseil de coopération du Golfe, dont les Émirats arabes unis, pays hôte, jouent un rôle actif à cet égard. Malgré leur capacité à importer régulièrement des denrées alimentaires, ces nations sont confrontées à des défis tels que des taux élevés d'obésité et des problèmes de santé liés à la nutrition. Toutefois, leurs stratégies efficaces, qui vont de l'exploitation des technologies agricoles avancées à la promotion de régimes alimentaires sains, s'alignent sur l'appel de la FAO en faveur d'une amélioration de la production et de la nutrition et seront pertinentes à l'échelle mondiale lors de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique.

Les Émirats arabes unis, connus pour leurs solutions environnementales innovantes, sont en phase avec la vision de la FAO pour de meilleures conditions de vie. Leurs investissements substantiels dans les technologies agricoles, la désalinisation de l'eau et les énergies renouvelables indiquent des méthodes viables pour une production alimentaire durable dans les climats arides. Les enseignements tirés des Émirats arabes unis pourraient s'avérer inestimables pour d'autres régions confrontées à des défis environnementaux similaires.

L'adaptation au changement climatique et la gestion durable des terres arides sont cruciales et s'alignent sur l'objectif de la FAO pour un meilleur environnement. Les zones arides, qui comptent parmi les régions les plus vulnérables au climat, sont confrontées à des problèmes tels que la pénurie d'eau, la dégradation des sols et l'accès limité aux marchés, qui entraînent une insécurité alimentaire et une malnutrition sévères. La COP28 a le potentiel de dynamiser l'action collective mondiale pour renforcer ces écosystèmes par la recherche, le partage des connaissances et le renforcement des capacités. Le Bureau régional de la FAO pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord a élargi son réseau de partenaires dans le cadre de l'Initiative régionale sur la pénurie d'eau à 30 organisations régionales et internationales jusqu'à présent. Les connaissances obtenues sont utilisées pour échanger des savoirs, des politiques et des technologies qui soutiennent des réformes innovantes et globales dans la gouvernance et la gestion de l'eau, en renforçant l'efficacité des institutions concernées et en améliorant leur responsabilité au niveau national.

La réduction des pertes et du gaspillage alimentaires est une autre question urgente. Selon la FAO, environ un tiers de tous les aliments produits dans le monde pour la consommation humaine est perdu ou gaspillé, ce qui représente une inefficacité considérable et une occasion manquée d'améliorer la production et la nutrition.

La COP28 offre une occasion unique pour aborder ces questions à l'échelle mondiale. La conférence offre également la possibilité de renforcer la coopération internationale, de mettre en avant des solutions innovantes et de faire progresser l'engagement mondial en faveur des « quatre améliorations » de la FAO.

Alors que l'attention du monde se tourne vers Dubaï, nous disposons d'un immense potentiel pour façonner l'avenir de la sécurité alimentaire mondiale et de la nutrition durable, ne laissant personne de côté. Les résultats de cette conférence pourraient orienter les pays du monde entier vers un avenir plus durable et plus sûr sur le plan alimentaire, en aidant la FAO à remplir sa mission d'amélioration de la production, de la nutrition, de l'environnement et de la qualité de vie à travers une coopération et des partenariats élargis avec toutes les parties prenantes.

*Mohamed Alhashimi compte plus de 22 ans d'expérience en matière de planification et de communication stratégiques, d'élaboration de politiques et de recherche à travers les Émirats arabes unis (EAU) et au sein d'organisations multinationales opérant dans la région. En 2017, il est devenu le premier Émirati à figurer sur la liste des Nations Unies, en tant que responsable régional de la gestion des connaissances et de la communication à l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Avant son rôle à l'ONU, la carrière de Mohamed incluait des postes de présentateur de télévision et de rédacteur en chef dans divers médias aux Émirats arabes unis et dans la région. Il est titulaire d'un diplôme d'études supérieures en politique et gestion de la culture de l'Université de Warwick au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, ainsi que de deux diplômes d'études supérieures en technologie de la communication et en recherche scientifique. Outre ses activités professionnelles, Mohamed a divers centres d'intérêt, dont l'écriture créative, le webcasting, le podcasting et une passion pour le football international.