La Conférence de la FAO pour le Proche-Orient appelle à un cessez-le-feu à Gaza et à l'acheminement des aides

La 37e session ministérielle de la Conférence régionale de la FAO pour le Proche-Orient (#NERC37) a lancé un appel à un cessez-le-feu à Gaza pour faciliter l’acheminement des aides humanitaires et alimentaires vers l’enclave palestinienne. 

La déclaration finale de la Conférence a exprimé de profondes préoccupations face à l’aggravation des conditions humanitaires, aux déplacements forcés des habitants de la bande de Gaza et à l'utilisation de la nourriture, de l'eau et de l'énergie comme arme dans la guerre. Elle a fermement condamné les entraves à l’assistance humanitaire et la dévastation conséquente du secteur agricole, des moyens de subsistance et des infrastructures y afférentes, entraînant une niveau critique d’insécurité alimentaire et des risques de famine. 

Les participants à la session, qui s'est tenue à la capitale du Royaume hachémite de Jordanie, Amman, les 4 et 5 mars, ont souligné leur forte approbation des décisions prises par le Conseil de la FAO lors de sa 174e session sur la sécurité alimentaire de Gaza et les problèmes connexes. Ils ont exprimé leur solidarité avec la population de Gaza, qui fait face à une situation sans précédent à cause de la guerre dans l’enclave et des conflits dans d'autres pays. 

Les ministres et les chefs de délégation de la région du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord qui ont pris part à la Conférence ont réitéré l'importance capitale de promouvoir la paix dans la région, déjà en proie à la détérioration des conditions de sécurité et aux crises sévères de sécurité alimentaire et de nutrition qui en résultent, en particulier à Gaza, au Soudan, au Yémen, en République arabe syrienne et en République libanaise. 

La Conférence #NERC37 a réuni 335 participants, dont des ministres, des vice-ministres et des hauts fonctionnaires des ministères de l'agriculture, de l'eau, de l'environnement et de la santé de 23 pays, dont 21 membres régionaux. À ces présents, s'ajoutent les représentants permanents des gouvernements auprès de la FAO, le personnel de la FAO, les représentants des organisations régionales, du secteur privé, de la société civile et du monde universitaire. 

La déclaration finale a, également, fait part d’une profonde inquiétude face à la hausse des taux de faim, d’insécurité alimentaire aiguë et de malnutrition dans la région, comme le démontre le rapport de la FAO récemment publié et intitulé «Aperçu régional de la sécurité alimentaire au Proche-Orient et en Afrique du Nord». 

Ces conditions troublantes mettent en évidence les vulnérabilités structurelles de la région, exacerbées par les défis importants inhérents aux guerres, aux conflits, aux troubles sociaux, à la forte dépendance aux importations de produits alimentaires et aux crises financières et économiques ayant entraîné la flambée des prix des produits alimentaires, entre autres obstacles. Les défis que posent, en outre, le changement climatique, la pénurie d'eau, l'érosion des sols et les conditions météorologiques irrégulières exacerbent le déclin du rendement agricole. 

La déclaration a souligné l’impérativité de continuer à soutenir les États membres dans leur lutte contre la pénurie d'eau, la sécheresse et la désertification, et dans l'adoption d'approches intégrées et durables de la gestion de l'eau et de l'utilisation des ressources en eau non-conventionnelles. Elle a insisté, également, sur la nécessité d'accélérer la transformation des systèmes alimentaires et agricoles dans la région afin d'améliorer l'efficacité, l'inclusivité, la durabilité et la résilience, et ainsi relever les défis actuels et futurs et progresser vers la réalisation des Objectifs de développement durable. 

Notant le rôle pivot des petits exploitants, des femmes et des jeunes dans la transformation des systèmes agroalimentaires pour améliorer la production, la nutrition, la durabilité environnementale et les moyens de subsistance sans laisser personne de côté, la déclaration a mis l'accent sur l'importance de développer des systèmes analytiques de monitorage et de suivi de la sécurité alimentaire et d’élaborer, en conséquence, les politiques appropriées.  

Au terme de la 37e session ministérielle de la Conférence de la FAO pour le Proche-Orient, les ministres et les chefs de délégations ont réitéré leur soutien aux quatre priorités régionales de l'Organisation pour 2022-2031 qui s’alignent sur les domaines stratégiques visant à aider les pays de la région à transformer leurs systèmes alimentaires et agricoles sous le parapluie du cadre stratégique 2022-2031 de l’Organisation. 

Ces priorités portent sur des questions cruciales, dont le soutien à une transformation rurale globale, l’autonomisation des jeunes et des femmes, la lutte contre l'insécurité alimentaire et le triple fardeau de la malnutrition, la promotion du commerce et la lutte contre les causes profondes des vulnérabilités en mettant l'accent sur le changement climatique, la pénurie d'eau, la gestion durable des ressources naturelles, le renforcement de la résilience et la gestion des risques à travers des approches proactives, exhaustives et programmatiques. 

Les participants à la Conférence ont accueilli avec satisfaction les initiatives régionales de l'Organisation visant à renforcer les capacités politiques et de leadership pour transformer les systèmes agroalimentaires. Ces initiatives comprennent la création d'une académie régionale de leadership pour la transformation des systèmes agroalimentaires, d'un observatoire régional pour la sécurité alimentaire et la nutrition, d'un forum arabe pour les services de conseil rural et d'une plateforme régionale «Une seule santé». En plus, l'accent a été mis sur l'exploitation du commerce, de l'investissement, de la science, de l'innovation et de la technologie comme moteurs de la sécurité alimentaire, parallèlement à l'engagement des parties prenantes des systèmes agroalimentaires, de la société civile, du monde universitaire et du secteur privé. 

Ils ont également réitéré leur engagement envers l’intégration de l'agroécologie, des pratiques agricoles durables et autres méthodes innovantes, telles que l'agriculture intelligente face au climat et l'agriculture de conservation, dans les politiques, les stratégies et les plans d'investissement nationaux afin d'améliorer l'adoption de ces pratiques par les agriculteurs et de contribuer à la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes tout en renforçant la productivité et la résilience de l'agriculture à petite échelle. 

Les délégués de la #NERC37 ont remercié l'Égypte et les Émirats arabes unis d'avoir accueilli les 27e et 28e sessions de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27 & COP28) et d'avoir mis en avant l'agriculture et la sécurité alimentaire comme les principales questions à l'ordre du jour de ces deux événements. Ils ont également salué l'initiative des Émirats arabes unis sur le changement climatique et la sécurité alimentaire. 

La déclaration finale de la Conférence a réaffirmé le soutien du Royaume d'Arabie Saoudite à l'organisation de la 16e session de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) en décembre 2024. Elle a, également, exhorté les pays et les partenaires, y compris les institutions financières internationales, le secteur privé, la FAO et d'autres organismes des Nations Unies, à garantir des investissements supplémentaires par le biais de mécanismes de financement novateurs afin de soutenir les efforts de transformation des systèmes agroalimentaires dans la région.