La protection sociale a un rôle essentiel à jouer s’agissant de réduire la pauvreté, d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de favoriser une croissance économique inclusive dans les zones rurales. Mais elle ne saurait à elle seule remédier à tous les risques et difficultés auxquels les populations vulnérables doivent faire face en milieu rural. Les interventions intégrées s’avèrent beaucoup plus efficaces que les mesures isolées faisant appel à la protection sociale ou à l’agriculture, pour aider les populations rurales pauvres à se défaire de la pauvreté, à stimuler la productivité et à améliorer leur alimentation, et elles permettent d’avancer plus vite en direction des objectifs de développement durable 1 et 2. Cette complémentarité est aussi primordiale pour renforcer la résilience des ménages face à des chocs extérieurs tels que la crise sanitaire et économique de la covid‑19.
Depuis 2016, dans le cadre du projet financé par la Russie intitulé «Renforcer les capacités pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans certains pays du Caucase et d’Asie centrale», la FAO aide le Kirghizistan à mettre la protection sociale en adéquation avec l’agriculture et le développement rural grâce au programme Cash+. Le projet pilote du programme Cash+ complète le programme national de transferts monétaires à visée sociale – versement d’une allocation mensuelle aux familles à faible revenu avec enfants (uy-bulogo komok) – par la fourniture d’intrants et de moyens de production agricole, une formation technique portant sur les pratiques agricoles biologiques et climato-intelligentes, des services de vulgarisation et l’information en matière de nutrition.
Pays à faible revenu et à déficit alimentaire, où plus de 23 pour cent de la population rurale vit en dessous du seuil de pauvreté, le Kirghizistan souffre à la fois de dénutrition et de surnutrition, tant chez les adultes que chez les enfants. Assurer la couverture de l’aide sociale – en particulier pour les ruraux pauvres – reste un défi. Les transferts monétaires à visée sociale bénéficient à à peine 4 pour cent de la population rurale et 9 pour cent des ruraux les plus pauvres. De plus, leur valeur est loin d’être suffisante, puisqu’elle ne couvre que 24 pour cent des aliments nécessaires au minimum vital.
Des dispositifs d’aide ont donc été conçus pour améliorer les conditions au plan nutritionnel des familles ainsi que leurs revenus en tenant compte de leurs besoins, de leurs difficultés et de leurs perspectives.