Rencontre du G20 consacré aux entreprises: la FAO appelle à accroître et à améliorer les investissements dans le secteur agroalimentaire pour lutter contre la faim

Rome – Il est nécessaire d’avoir des systèmes agroalimentaires transformés et inclusifs pour éliminer la faim dans le monde et relever d’autres défis comme la crise climatique, a déclaré le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. Qu Dongyu, vendredi, devant les grands acteurs mondiaux du secteur privé, lors du sommet des affaires «Business 20» (B20).

M. Qu a rappelé que la pandémie de covid 19 n’avait épargné aucune activité économique dans le monde et qu’elle avait contribué à la plus forte aggravation de la faim dans le monde observée dans une seule année, 161 millions de personnes s’étant ajoutées à celles qui souffraient déjà d’insécurité alimentaire. 

«Les effets les plus destructeurs de la covid 19 sur la sécurité alimentaire et la nutrition s’expliquent par l’ampleur sans précédent des ralentissements économiques», a-t-il affirmé, avant de mettre en garde au sujet du grave risque de «rythme inégal de la reprise», étant donné que le taux d’insécurité alimentaire et nutritionnelle devrait rester élevé dans certains pays après 2021.

Le Directeur général s’exprimait pendant la séance de clôture du B20, rencontre de deux jours qui visait à repenser l’avenir, à vaincre la pandémie, à réduire la pauvreté et à promouvoir l’égalité femmes-hommes. Il était entouré de Mme Pramila Patten, Directrice exécutive par intérim d’ONU Femmes, de M. Seth Berkley, Directeur exécutif de l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI), et de M. Michael Kremer, prix Nobel d’économie en 2019, qui a contribué aux efforts menés par la FAO pour passer des résultats aux impacts. 

Créé en 2010 pour servir de lieu de dialogue entre le G20 et les entreprises du monde entier, le B20 se compose de représentants de plus de 6,5 millions d’entreprises, notamment de grandes multinationales, et a pour objectif d’élaborer des propositions de politiques fondées sur le consensus, à l’intention du G20 et des organisations et institutions internationales. 

Au cours de la réunion , la Présidente du B20, Mme Emma Marcegaglia, a confié la déclaration finale à M. Mario Draghi, Président du G20 et Premier Ministre italien, qui a prononcé le discours de clôture aux côtés du Président indonésien, M. Joko Widodo. 

Questions abordées

M. Jeff Bezos, créateur de l’entreprise Amazon, a également pris la parole par liaison audiovisuelle lors de la réunion du B20. Il a fait observer que les technologies avaient apporté des améliorations notables à la vie humaine, tout en mettant en avant la nécessité de restaurer la nature.

«Nous avons davantage de solutions pour relever les défis», a admis le Directeur général, avant de souligner qu’il était important d’avoir une stratégie intergouvernementale de long terme clairement définie et d’agir au niveau national. «Il faut que toutes les parties prenantes travaillent ensemble», a-t-il ajouté.

M. Qu a précisé que, s’agissant des systèmes agro-alimentaires, il fallait s’assurer que les producteurs, les intermédiaires et les consommateurs soient associés aux processus de prise de décision portant à une transformation durable. Il a déclaré que les systèmes agroalimentaires étaient incontournables dans l’optique des objectifs de développement durable et qu’il fallait les rendre «plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables». 

Plus tôt dans la journée, le Directeur général de la FAO, M. Qu, avait pris la parole au septième sommet des présidents de parlement du G20 (P20), au Sénat italien à Rome, où il avait insisté sur le pouvoir de transformation important dont disposent les parlementaires s’agissant de relever les défis mondiaux en adoptant des politiques et instruments juridiques appropriés.