La science, la technologie et l’innovation sont les clés de la transformation des systèmes agroalimentaires

Tel est le message adressé par le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, lors du Sommet du Groupe des 77 et de la Chine, à Cuba

©FAO/Max Valencia

Le Représentant régional de la FAO pour l’Amérique latine et les Caraïbes, M. Mario Lubetkin, a prononcé un discours au nom du Directeur général de la FAO lors du Sommet du Groupe des 77 et de la Chine (G77+Chine)

©FAO/Max Valencia

16/09/2023

La Havane - Les innovations en matière de science et de technologie joueront un rôle capital dans la transformation de nos systèmes agroalimentaires de telle sorte à les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables. C’est le message que M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a adressé au Sommet du Groupe des 77 et de la Chine (G77+Chine), qui s’est tenu à La Havane.  

Le discours a été prononcé au nom du Directeur général par M. Mario Lubetkin, Représentant régional de la FAO pour l’Amérique latine et les Caraïbes.  

Selon M. Qu, «[n]os systèmes agroalimentaires subissent une pression énorme pour produire davantage et satisfaire la demande croissante de denrées alimentaires, tout en réduisant au minimum les incidences sur l’environnement». Dans ce contexte, la FAO «investit considérablement dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation pour que la transformation des systèmes agroalimentaires mondiaux soit efficace». 

La rencontre organisée à La Havane intervient dans le sillage d’un nouveau rapport de la FAO, intitulé Suivi des progrès des indicateurs des ODD liés à l’alimentation et à l’agriculture 2023, qui pointe le retard pris au niveau mondial au regard de l’action menée pour éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et toutes les formes de malnutrition d’ici à 2030.  

Selon le rapport, en 2022, près de 783 millions de personnes souffraient de la faim et plus de 3,1 milliards n’avaient pas les moyens de s’alimenter sainement et les objectifs de développement durable (ODD) fixés dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 (Programme 2030) ne pourront pas être atteints au rythme actuel. 

À cet égard, la Stratégie de la FAO en matière de science et d’innovation revêt une importance cruciale. La Stratégie, qui joue un rôle clé dans la mise en œuvre du Cadre stratégique de la FAO pour 2022‑2031, s’appuie sur trois piliers: i) renforcer la prise de décisions fondées sur des données scientifiques et factuelles; ii) soutenir l’innovation et les technologies aux niveaux régional et national; iii) renforcer les capacités de la FAO afin de mieux servir ses membres. De plus, deux facteurs de réussite majeurs font partie intégrante de ces trois piliers, à savoir: les partenariats porteurs de transformation et les financements novateurs. 

«La science et l’innovation peuvent changer la donne, mais le savoir ne peut à lui seul porter le changement – une gouvernance orientée vers la transformation et le renforcement de l’interface science-politiques-société sont indispensables pour réussir», estime M. Qu. 

En effet, l’adoption de technologies et d’innovations à grande échelle nécessite trois éléments clés: des systèmes d’innovation agricole cohérents et intégrés, des investissements pour la recherche agronomique et des approches participatives en matière de partage et de transfert de connaissances. 

Science, technologie et innovation en action 

La science, la technologie et l’innovation appliquées aux systèmes agroalimentaires concernent tous les aspects du cycle de production, à tous les niveaux de la chaîne de valeur. Elles englobent tout un éventail de technologies, d’innovations et d’approches agricoles durables, notamment les biotechnologies, les technologies numériques et les technologies liées aux énergies renouvelables, pour ne citer que celles-ci. 

Par exemple, on peut tirer parti des progrès accomplis en matière de biotechnologies pour améliorer génétiquement des végétaux et des animaux en vue d’accroître les rendements, pour améliorer la santé des sols, pour dépister rapidement des maladies et pour mettre au point des vaccins. 

La télédétection et les informations obtenues par satellite, ainsi que l’utilisation de drones, offrent d’énormes possibilités de collecte de données en temps réel, lesquelles permettent de surveiller les conditions météorologiques, la situation des cultures, des organismes nuisibles et des maladies et l’état des sols.  

Les technologies, notamment les systèmes d’irrigation automatisés, les robots agricoles et les technologies numériques au service de l’inclusion financière, contribuent à atténuer et à résoudre les problèmes liés au développement.  

L’action menée par la FAO en la matière comprend plusieurs volets. 

Ainsi, l’initiative «1 000 villages numériques» vise à convertir des villages en pôles numériques pour favoriser l’accélération de la transformation rurale. Dans le cadre d’un autre projet, à savoir la Plateforme géospatiale Main dans la main, la FAO fournit des informations détaillées concernant une douzaine de domaines, dont la sécurité alimentaire, les espèces cultivées, les sols, l’eau, le climat, la pêche, l’élevage et les forêts. Enfin, les outils numériques conçus par la FAO servent à améliorer les dispositifs d’alerte précoce, la prévision des risques, la détection rapide, la biosécurité et les mesures d’atténuation des menaces sanitaires dans le cadre de l’approche «Une seule santé»

Les technologies numériques connaîtront un avenir prometteur grâce, entre autres, aux avancées de l’intelligence artificielle et des mégadonnées, ce qui se traduira par une baisse des coûts et une augmentation des capacités des applications de traitement de données.  

M. Qu a estimé que «toutefois, afin que la transformation numérique soit inclusive, nous devons créer des environnements qui conviennent aux acteurs de la chaîne de valeur agroalimentaire et aux prestataires de services connexes». 

Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire tout particulièrement, on constate un décalage entre les technologies et les innovations qui existent et leur accessibilité et leur utilisation à l’échelon local. Par conséquent, la transformation doit s’effectuer de manière à ne pas creuser davantage le fossé technologique entre les économies et les secteurs, ainsi qu’entre les acteurs dotés de capacités plus ou moins grandes quant à l’adoption d’innovations.  

La FAO mettra en lumière le rôle de la science, de la technologie et de l’innovation à l’appui de la transformation des systèmes agroalimentaires lors de son Forum 2023 de la science et de l’innovation, qui se tiendra du 16 au 20 octobre au siège de la FAO, à Rome, sous l’égide du Forum mondial de l’alimentation

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Nicholas Rigillo FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]

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