Le tourisme peut être une chance pour les écosystèmes de montagne et leurs habitants

Les auteurs d’un nouveau rapport de l’ONU et de partenaires apportent des données sur le tourisme en montagne et formulent des recommandations.

© Chun Chang Wu/Dreamstime.com

Le tourisme s'est avéré être une bouée de sauvetage pour de nombreuses communautés dans les régions de montagne et peut jouer un rôle de premier plan dans la protection des moyens de subsistance adaptés à ces écosystèmes fragiles.

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26/04/2023

Rome – Le tourisme en montagne, s’il est géré dans le respect du développement durable, peut permettre d’augmenter les revenus des populations locales et contribuer à préserver leurs ressources naturelles et leur culture. Toutefois, les populations manquent de données et de connaissances sur le sujet pour saisir pleinement les possibilités qui s’offrent à elles. 

Un rapport publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) et le Partenariat de la montagne vise à apporter des réponses et permettre une meilleure compréhension du sujet. Les auteurs définissent des tendances et formulent un ensemble de recommandations dans l’optique de mieux mesurer le tourisme en montagne, notamment en ce qui concerne l’utilisation des mégadonnées et des nouvelles technologies pour améliorer les statistiques officielles. 

Les montagnes abritent environ 1,1 milliard de personnes, dont certaines comptent parmi les plus pauvres et les plus isolées du monde.  

Les montagnes attirent aussi depuis longtemps les passionnés de randonnée, d’escalade et de sports d’hiver. Elles plaisent aux visiteurs pour leurs paysages grandioses, leur riche biodiversité et leur patrimoine culturel.  
 
Et pourtant, d’après le rapport intitulé Understanding and quantifying mountain tourism, qui vise à expliquer et à chiffrer le tourisme en montagne, en 2019, année pour laquelle nous disposons des chiffres les plus récents, les 10 pays les plus montagneux en termes d’altitude moyenne n’ont accueilli que 8 pour cent des touristes internationaux.  

«Il est crucial de commencer par mesurer le nombre de visiteurs accueillis dans les montagnes. Avec des données pertinentes, nous pourrons mieux gérer les flux de visiteurs, faciliter la planification, mieux connaître les tendances en matière de fréquentation, construire une offre durable qui réponde aux besoins des consommateurs et élaborer des politiques adaptées qui iront dans le sens du développement durable et feront en sorte que le tourisme profite aux populations locales», déclarent le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, et le Secrétaire général de l’OMT, M. Zurab Pololikashvili, dans l’avant-propos du rapport. 

De nombreuses populations montagnardes vivent du tourisme. Le secteur peut jouer un rôle de premier plan dans la préservation de moyens de subsistance adaptés à ces écosystèmes fragiles, qui vivent sous la menace permanente du changement climatique et de la surexploitation. Le choc sans précédent causé par la pandémie de covid-19 offre l’occasion de repenser le tourisme en montagne et son impact sur les ressources naturelles et les moyens de subsistance, d’améliorer la gestion du secteur et de mettre le tourisme au service d’un avenir plus résilient, plus inclusif et plus durable. 

Pour avoir une vision à long terme et mieux gérer le tourisme en montagne, il faut mieux connaître le poids du secteur, ainsi que ses répercussions économiques, sociales et environnementales. Actuellement, il y a très peu de données sur le sujet.  

Chiffres et recommandations 

En s’appuyant sur une nouvelle méthodologie, les données disponibles et des enquêtes sur mesure, les auteurs de l’étude cherchent à combler un manque en dressant un état des lieux aussi précis que possible des tendances dans le tourisme de montagne aux niveaux mondial et régional, en Afrique, en Amérique, en Asie-Pacifique, en Europe et au Moyen-Orient. 

L’étude, qui fait suite à la publication commune de 2021 de la FAO et de l’OMT intitulée Mountain Tourism – Towards a More Sustainable Path (tourisme de montagne: prendre une direction plus durable), ne porte pas sur tous les pays. Les pays retenus pour estimer le volume mondial et régional du tourisme en montagne ont été sélectionnés sur la base de leurs plus hauts sommets et de leurs chaînes de montagnes les plus marquantes. Au total, 46 pays ont été étudiés.  

Sur la base de la méthodologie adoptée dans l’étude, on estime qu’en 2019 (date des dernières données disponibles), le tourisme en montagne représentait entre 9 et 16 pour cent du tourisme mondial, soit entre 195 et 375 millions de touristes. Le manque de données relatives au tourisme national n’a pas permis d’estimer son poids.  

Le rapport fournit également des exemples d’approches innovantes pour mesurer le tourisme en montagne, l’organiser et maîtriser son impact.  

Les auteurs recommandent une mobilisation collective de tous les acteurs publics et privés de la filière pour améliorer la collecte, la normalisation et la publication des données. L’objectif est d’avoir une meilleure vue d’ensemble du tourisme en montagne en termes de volumes et de répercussions afin de mieux comprendre le secteur et de le faire évoluer dans le sens des objectifs de développement durable.  

Les auteurs appellent également à travailler de concert pour sensibiliser à l’importance socioéconomique du tourisme dans les montagnes et demandent des politiques ciblées pour créer des emplois, soutenir les petites et moyennes entreprises et attirer des investissements verts dans les infrastructures et la transition numérique des services touristiques.  

Le rapport a été publié le jour de la cérémonie organisée à Rome, au siège de la FAO, en l’honneur de la clôture de l’Année internationale du développement durable dans les régions montagneuses (2022). Parmi les intervenants se trouvaient le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. António Guterres, le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, le Secrétaire général de l’OMT, M. Zurab Pololikashvili, ainsi que des représentants de l’Andorre, de l’Italie, du Kirghizistan, du Pérou et de la Suisse. 

Contacts

Nicholas Rigillo FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]