Ministres de l’agriculture du G20: Selon le Directeur général de la FAO, «les systèmes agroalimentaires doivent faire partie intégrante de la solution apportée aux crises liées à la biodiversité et au climat»

M. Qu Dongyu s’exprime lors de réunions organisées à Hyderabad sur des sujets ayant trait à la sécurité alimentaire et à la biodiversité

© FAO

Le Directeur général de la FAO a déclaré devant les ministres de l’agriculture du G20 que la biodiversité mondiale s’appauvrissait à un rythme alarmant, compromettant la sécurité alimentaire et la nutrition, l’éradication de la pauvreté, la prévention des catastrophes naturelles et l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ses effets.

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16/06/2023

Hyderabad (Inde) – M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a déclaré, lors d’une réunion des ministres de l’agriculture du G20 que les systèmes agroalimentaires devaient faire partie de la solution apportée à l’appauvrissement de la biodiversité et à la crise climatique dont souffre notre planète.

«Malgré les progrès accomplis, aujourd’hui, nous faisons face à une biodiversité qui s’appauvrit à un rythme alarmant, ce qui compromet la sécurité alimentaire et la nutrition, l’éradication de la pauvreté, la prévention des catastrophes naturelles et l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ses effets», a affirmé M. Qu dans un discours prononcé à l’occasion de la réunion ministérielle de haut niveau sur le thème La préservation de la biodiversité et des services écosystémiques en faveur de la sécurité alimentaire, qui s’est tenue à Hyderabad en Inde.

Avec pas moins de 828 millions de personnes souffrant de la faim en 2021 et 3,1 milliards de personnes ne pouvant pas se permettre une alimentation saine, «l’urgence est évidente», a-t-il poursuivi.

Le Directeur général de la FAO a souligné ce qui suit: «Nous avons besoin de diversité génétique pour adapter les systèmes agroalimentaires au changement climatique, aux organismes nuisibles et aux agents pathogènes d’apparition récente et à l’évolution des conditions écologiques; nous avons besoin de diversité des espèces pour produire des aliments variés; et nous avons besoin d’écosystèmes en bonne santé pour fournir de l’eau, réguler le climat et faire preuve de résilience face aux catastrophes.»

Or, bon nombre des facteurs qui contribuent à l’appauvrissement de la biodiversité sont liés à des pratiques agricoles inadaptées.

«Mon message est clair: les systèmes agroalimentaires doivent faire partie intégrante de la solution apportée aux crises liées à la biodiversité et au climat», a indiqué M. Qu.

Il a poursuivi en expliquant que cela supposait de promouvoir de meilleures pratiques, capables de favoriser les arbitrages, de préserver les écosystèmes, d’améliorer la qualité des terres et des sols, de réduire l’utilisation d’intrants et de renforcer la résilience et la capacité d’adaptation des systèmes agricoles face aux phénomènes météorologiques extrêmes associés au changement climatique.

Élaborer des solutions

Le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, récemment adopté, reconnaît les liens étroits qui existent entre la sécurité alimentaire et la biodiversité et ouvre une voie ambitieuse vers un monde qui vivrait en harmonie avec la nature. Plus de la moitié de ses 23 objectifs à l’horizon 2030 concernent directement les systèmes agroalimentaires, qui englobent l’ensemble des produits agricoles alimentaires et non alimentaires, de la production à la consommation.

Les ministres de l’agriculture présents au G20 ont donc été encouragés par M. Qu à veiller activement à ce que leurs engagements en matière de biodiversité «soient mis en œuvre de manière globale, en prenant en compte la dégradation de l’environnement, les incidences sociales et les perspectives économiques offertes aux secteurs agricoles».

La FAO œuvre déjà avec ses membres et ses partenaires pour renforcer les pratiques respectueuses de la biodiversité dans la production végétale et animale, les forêts, la pêche et l’aquaculture, grâce à sa Stratégie relative à l’intégration de la biodiversité dans tous les secteurs de l’agriculture.

Le soutien de la FAO prend la forme de guides pratiques, d’outils et d’autres instruments normatifs ou politiques visant à mettre en œuvre l’approche écosystémique des pêches et de la production aquacole, la gestion durable des forêts, les méthodes de diversification, la gestion intégrée des organismes nuisibles et l’agroécologie.

La FAO codirige également la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes avec le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), s’associant pour prévenir et enrayer la dégradation des écosystèmes sur tous les continents et dans tous les océans, et d’inverser la tendance actuelle.

Discours en séance plénière

Lors de sa participation au G20, le Directeur général de la FAO s’est également exprimé en séance plénière sur l’agriculture durable au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition.

À cette occasion, M. Qu a rappelé à son auditoire les multiples défis auxquels se heurtaient les efforts déployés pour nourrir durablement une population mondiale toujours plus nombreuse. Parmi eux figurent les conflits et les difficultés économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes (fortes précipitations, tempêtes tropicales, cyclones, inondations et sécheresses), ainsi que la hausse des prix des denrées alimentaires, des carburants et des engrais.

«Pour transformer nos systèmes agroalimentaires et les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables, nous devons accélérer et renforcer les actions et accroître les investissements dans le secteur agricole», a fait observer le Directeur général.

Pour cela, la FAO a mis au point deux stratégies majeures: la Stratégie relative au changement climatique (en anglais) et la Stratégie en matière de science et d’innovation.

«Leur mise en œuvre devrait nous rapprocher de l’objectif Faim zéro», a indiqué M. Qu.

Par ailleurs, l’Organisation, qui accueille le Pôle de coordination des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, élabore une feuille de route visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des activités agricoles afin d’atteindre l’objectif de 1,5 °C, fixé par l’Accord de Paris, tout en permettant au secteur de relever le défi de l’éradication de la faim.

«Pour atteindre l’objectif Faim zéro avec un réchauffement climatique en deçà de 1,5 °C, il faudra des investissements considérables et la FAO s’emploie, dans le cadre de son Initiative Main dans la main, à accélérer les investissements en faveur de la transformation des systèmes agroalimentaires», a expliqué le Directeur général.
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