L’établissement de rapports sur les gaz à effet de serre sera bientôt beaucoup plus simple

Grâce aux nouvelles fonctionnalités du logiciel Collect Earth de la FAO, les pays pourront accéder aux données sur l’utilisation des terres et les interpréter pour établir leurs inventaires de gaz à effet de serre

©FAO/Giulio Napolitano

L’accord s’appuie sur les efforts constants déployés par la FAO en vue d’utiliser de nouveaux outils et des technologies novatrices, comme Google Earth, pour mettre au point des logiciels à même d’aider les pays aux ressources limitées à progresser plus rapidement vers la réalisation des objectifs de développement durable

©FAO/Giulio Napolitano

23/03/2022

Rome – La communication de données relatives aux émissions et absorptions de gaz à effet de serre, tâche difficile à laquelle les pays doivent s’atteler dans le contexte de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), va bientôt être simplifiée grâce à une initiative menée en collaboration par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et des partenaires clés.

Dans le cadre d’un nouvel accord signé ce mois-ci, la FAO travaille avec l’Équipe spéciale pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en vue de connecter Collect Earth, un système libre et gratuit de visualisation et d’interprétation d’images obtenues par satellite, au logiciel d’inventaire du GIEC, afin de donner la possibilité à tous les pays signataires de la CCNUCC de rassembler des données plus précises sur les émissions et les absorptions anthropiques dans les secteurs de l’agriculture, des forêts et des autres utilisations des terres.

«Il ne s’agit pas uniquement d’une avancée technique, mais d’une innovation inclusive», a déclaré M. Eduardo Mansur, Directeur du Bureau du changement climatique, de la biodiversité et de l’environnement de la FAO. «Il s’agit de donner à un plus grand nombre de pays les outils et les capacités qui leur permettront d’établir des inventaires nationaux précis des émissions de gaz à effet de serre, ce qui nous aidera à résoudre collectivement la crise climatique tout en donnant à ces pays davantage de moyens d’accéder au financement de l’action climatique.»

Cette initiative est le fruit d’un accord de contribution entre organismes des Nations Unies signé par la FAO, le GIEC et l’Organisation météorologique mondiale (OMM). L’accord s’appuie sur les efforts constants déployés par la FAO en vue d’utiliser de nouveaux outils et des technologies novatrices, comme Google Earth, pour mettre au point des logiciels à même d’aider les pays aux ressources limitées à progresser plus rapidement vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). 

Les données au cœur du problème

Les pays rencontrent souvent des difficultés pour établir leurs inventaires de gaz à effet de serre (GES), la production de ces rapports étant une obligation à laquelle sont tenus les signataires de l’Accord de Paris sur le changement climatique. Les pays les moins avancés, en particulier, sont confrontés à plusieurs défis qui les empêchent de répondre aux exigences en matière de quantité et de qualité des données recueillies. Beaucoup d’entre eux ne disposent pas de systèmes de gestion de données et sont dans l’incapacité d’établir des inventaires nationaux de GES complets et précis.

L’actuel logiciel d’inventaire du GIEC aide à établir des inventaires de GES précis, complets, cohérents et donc comparables, mais il ne résout pas les problèmes de disponibilité des données, qui se posent principalement pour les données sur le changement d’affectation des terres, par exemple la déforestation aux fins de l’urbanisation, de la création d’établissements humains, de l’expansion de l’agriculture ou du développement des pâturages.

Les nouvelles fonctionnalités du logiciel Collect Earth de la FAO permettront d’accéder aux séries d’images en libre accès, et ce avec un simple ordinateur et une connexion internet standard. Ainsi, les opérateurs, dont beaucoup connaissent déjà les outils élaborés en collaboration par la FAO et Google, pourront s’en servir sans avoir besoin de beaucoup de conseils ni de connaissances techniques.

«L’intégration des logiciels existants, qui fournissent déjà un accès instantané à des données à très hautes résolutions spatiale et temporelle grâce aux technologies de Google, dans un cadre simple permettra aux pays de compiler les inventaires de gaz à effet de serre sans systèmes informatiques coûteux ni compétences spécialisées», a déclaré M. Danilo Mollicone, qui a dirigé l’équipe technique de la FAO qui a créé Collect Earth et s’emploie à mettre au point le nouveau logiciel.

Cette version actualisée du logiciel d’inventaire du GIEC intégrera les données précises du logiciel Collect Earth de la FAO sur le changement d’affectation des terres, ce qui aidera les pays à rassembler et à communiquer leurs données nationales d’émissions de gaz à effet de serre, et leur permettra ainsi d’établir des représentations cohérentes de l’utilisation des terres dans le cadre des approches méthodologiques 2 et 3 du GIEC.

Les rapports nationaux d’inventaire des GES permettront de renforcer la confiance dans les mesures prises par les pays pour atteindre leurs objectifs climatiques dans le cadre de l’Accord de Paris. Les pays pourront également accéder plus facilement aux financements d’institutions telles que le Fonds vert pour le climat.

Une utilisation en hausse

Plus de 30 pays utilisent déjà le logiciel Collect Earth de la FAO pour gérer et évaluer l’utilisation des terres et le changement d’affectation des terres, et communiquer les données à ce sujet conformément à l’Accord de Paris.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’un des pays qui abrite la plus grande diversité naturelle au monde, a récemment effectué sa toute première évaluation complète de l’utilisation des terres, du changement d’affectation des terres et de la foresterie au moyen de cet outil. Au Kirghizistan et en Tunisie, les autorités forestières nationales utilisent également Collect Earth pour établir des inventaires précis.

La version bêta initiale du logiciel sera prête en juin, et une version officielle sera lancée en octobre. Plus de 100 pays signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques devraient adopter le nouveau logiciel d’inventaire de GES de la FAO et du GIEC dans les deux à trois prochaines années.

Contacts

Nicholas Rigillo FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]