Les organisations internationales intensifient leur lutte contre une maladie mortelle du bétail

La FAO et l’OMSA lancent la prochaine phase de leur stratégie visant à débarrasser le monde de la peste des petits ruminants et publient un ouvrage sur l’éradication de la peste bovine

©FAO

L'impact économique mondial de la peste des petits ruminants, une maladie virale également connue sous le nom de peste ovine et caprine, est estimé à 2,1 milliards USD.

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04/11/2022

Rome – Des experts vétérinaires du monde entier se sont réunis aujourd’hui au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à Rome, à l’occasion d’une manifestation consacrée à la publication d’un ouvrage célébrant l’éradication de la peste bovine et au lancement de la prochaine phase de la lutte mondiale contre la peste des petits ruminants (PPR), également connue sous le nom de «peste des ovins et des caprins».

L’éradication mondiale de la peste bovine, une maladie virale qui touchait principalement les bovins et les buffles, a été proclamée en 2011. Réalisé conjointement par la FAO et l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA, fondée en tant qu’OIE), l’ouvrage en question met en lumière les compétences et les activités scientifiques qui ont abouti à l’éradication de la maladie après plusieurs décennies d’efforts, les contributions apportées par un grand nombre d’organismes des Nations Unies et d’autres organisations internationales, ainsi que le rôle majeur des services vétérinaires nationaux.

L’ouvrage, intitulé Rinderpest and its eradication, livre par ailleurs des leçons importantes pour la lutte contre la PPR, maladie que les Nations Unies ambitionnent d’éradiquer d’ici à 2030. Il montre notamment qu’il est nécessaire de pouvoir compter sur une direction mondiale forte, de coopérer sur la base d’un dialogue continu entre les partenaires à tous les niveaux et d’utiliser des outils techniques et de communication de l’information normalisés, et souligne le rôle d’appui des réseaux, notamment des laboratoires, des services de vaccination et des équipes de surveillance. L’engagement et la contribution financière des pays participants constituent d’autres facteurs de réussite primordiaux.

La PPR est une maladie virale à propagation rapide qui atteint et tue les petits ruminants (principalement des ovins et des caprins) dans plus de 66 pays d’Afrique, du Proche-Orient et d’Asie. Ses conséquences économiques à l’échelle mondiale sont estimées à 2,1 milliards d’USD. Plus de 300 millions de familles rurales parmi les plus pauvres de la planète subsistent grâce aux petits ruminants. Le taux de mortalité imputable à la PPR peut grimper jusqu’à 80 pour cent, comme cela a été le cas au Kenya entre 2006 et 2008 dans des troupeaux non vaccinés. Néanmoins, il est possible d’éradiquer la maladie en utilisant les vaccins actuels. Les outils nécessaires sont déjà disponibles. Il existe des tests diagnostiques et il y a actuellement 23 fabricants de vaccins contre la PPR en capacité de produire les doses nécessaires pour éradiquer la maladie au niveau mondial. 

«Il est techniquement possible d’éradiquer la PPR, et cela apporterait une contribution majeure à la réalisation des objectifs du développement durable», a déclaré le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu. «Il faut cependant que tous les partenaires collaborent, avec le soutien et le concours financier de la communauté internationale, et que nous coordonnions nos actions pour assurer l’efficience, l’efficacité et la cohérence de notre travail en commun.»

La manifestation organisée à Rome a accueilli des ministres des gouvernements nationaux, des experts en santé animale, des partenaires fournisseurs de ressources et des représentants des États membres.

Plan d’action à l’appui de l’éradication de la PPR

En 2015, la FAO et l’OMSA ont fait de l’éradication mondiale de la PPR une priorité. L’approche générale envisagée pour atteindre cet objectif est décrite dans la Stratégie mondiale pour le contrôle et l’éradication de la PPR et se compose de trois phases.

La première phase, d’une durée de cinq ans, visait à embarquer l’ensemble des pays (y compris les pays touchés par la PPR et ceux n’ayant pas obtenu la reconnaissance officielle du statut indemne de la maladie) dans le processus d’éradication de la PPR. À l’heure actuelle, 59 pays et une zone d’un pays sont officiellement reconnus indemnes de PPR. En 2022, 68 des 76 pays visés avaient élaboré un Plan stratégique national de lutte contre la PPR aux fins d’évaluer, de contrôler et, à terme, d’éradiquer la maladie. 

Le plan d’action couvre les prochaines phases du programme, à savoir la deuxième phase (de 2022 à 2026) et la troisième phase (de 2027 à 2030). La deuxième phase est supposée consolider et prolonger les réalisations de la première phase, en tenant compte des enseignements tirés de l’expérience ainsi que des nouvelles priorités et des pratiques optimales qui se font jour dans le paysage mondial du développement. 

Si l’éradication de la PPR demeure un axe majeur du programme, la mise en œuvre de ses prochaines phases sera largement guidée par la nécessité d’établir un secteur de la santé animale solide.

Bulletin
Rinderpest and its eradication
https://www.fao.org/documents/card/fr/c/cb9644en/
Contacts

Nicholas Rigillo FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]