Forum mondial de l’alimentation: la science, la technologie et l’innovation comme moteurs de l’action climatique dans les systèmes agroalimentaires

Ouverture de la deuxième édition du Forum de la science et de l’innovation au siège de la FAO à Rome

La deuxième édition du Forum de la science et de l’innovation s’est ouverte au siège de la FAO à Rome avec pour thème «La science et l’innovation au service de l’action climatique».

©FAO/Giuseppe Carotenuto

18/10/2023

Rome – La deuxième édition du Forum de la science et de l’innovation du Forum mondial de l’alimentation s’est ouverte mercredi au siège de la FAO. Elle est axée sur une meilleure accessibilité des technologies climatiques les plus adéquates et les plus actuelles, des pratiques innovantes et des savoirs locaux dans les systèmes agroalimentaires, aux fins de l’adaptation et de la résilience face au changement climatique et de l’atténuation de ses effets. 

Cette rencontre, dont le thème est «La science et l’innovation au service de l’action climatique», se déroule sous forme hybride jusqu’au 20 octobre. Elle permettra à des milliers de partenaires du monde entier d’exposer leur point de vue au cours d’une série de tables rondes et de groupes de discussion. 

Au nombre des orateurs éminents qui se sont succédé à la tribune lors de l’ouverture du Forum, citons M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO; Mme Ameenah Gurib Fakim, ancienne Présidente de Maurice, ainsi que des responsables gouvernementaux du Honduras, du Liban et de la Slovaquie. 

«La science, la technologie et l’innovation peuvent s’avérer un moteur puissant pour éliminer la faim et la malnutrition, ainsi que pour stimuler l’action climatique, mais les savoirs ne sauraient à eux seuls induire le changement. Une gouvernance orientée vers la transformation et un renforcement de l’interface science-politiques-société sont indispensables», a déclaré le Directeur général dans son allocution d’ouverture. 

Mme Gurib-Fakim, qui est également spécialiste de la biodiversité, a évoqué la nécessité d’investir davantage dans les nouvelles technologies, tant de la part du secteur privé que du secteur public, et a mis l’accent sur le potentiel agricole de l’Afrique, largement inexploité. 

M. Abbas Hajj Hassan, Ministre de l’Agriculture du Liban, a déclaré qu’il fallait donner la priorité à la mise en réseau et au renforcement des capacités entre les nations, et a fait remarquer que de nombreux agriculteurs de son pays restaient tributaires des usages traditionnels.  

Mme Laura Suazo, Ministre de l’agriculture et de l’élevage du Honduras, a insisté sur la nécessité de mettre les avantages de la science et de la technologie à la disposition de tous.  

M. Martin Kovac, Secrétaire d’État au Ministère de l’agriculture et du développement rural de Slovaquie, a été invité à partager l’expérience de son pays en matière de gestion de l’eau. 

Ont également apporté leur contribution aux débats M. Chavonda Jacobs-Young, scientifique en chef au Département de l’agriculture des États-Unis, qui a appelé à une action immédiate sur des solutions spécifiques aux différents contextes, et M. Sun Qixin, professeur à l’Université chinoise d’agronomie de Beijing, qui a donné un aperçu des efforts que déploie la Chine dans l’utilisation de la technologie et de l’innovation en réponse au changement climatique, y compris certaines solutions innovantes qu’apportent de nouvelles techniques d’agriculture et de sélection animale.  

Le Forum a ensuite accueilli une deuxième manifestation intitulée Future Forward: Advancing Climate Solutions through Science, Innovation and Technology (L’avenir en marche: faire progresser les solutions climatiques grâce à la science, l’innovation et la technologie), au cours de laquelle des chercheurs, des responsables gouvernementaux, des acteurs du secteur privé et des innovateurs d’organisation non gouvernementales ont échangé des exemples scientifiques d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets, d’avancées technologiques et de solutions innovantes répondant aux besoins des acteurs du système agroalimentaire. Il s’agit notamment des technologies pionnières que sont l’intelligence artificielle, les chaînes de blocs et la biotechnologie, ainsi que les Perspectives sur les technologies et l’innovation dans les systèmes agroalimentaires 

Au nombre des orateurs ayant participé à cette manifestation figuraient le Directeur général de la FAO; le Ministre de l’agriculture et des ressources animales du Rwanda, M. Ildephonse Musafiri; le Ministre de l’agriculture et du développement rural du Cameroun, M. Gabriel Mbairobe; Mme Christina Gravert, professeur d’économie comportementale à l’Université de Copenhague; et l’ambassadeur du Zimbabwe pour la science, M. Sicelo Dube.  

Regarder la réalité en face 

Au cours des trois journées du Forum, des dizaines de rencontres se sont tenues pour faciliter l’échange d’expériences et d’enseignements tirés de l’application de solutions concrètes tournées vers une intensification de l’action climatique, le but étant d’aider les Membres à accélérer les efforts visant la concrétisation des objectifs de développement durable (ODD) et les quatre améliorations de la FAO, en ne laissant personne de côté. 

L’édition de cette année du Forum de la science et de l’innovation, élément central du Forum mondial de l’alimentation, lui-même événement phare du calendrier de la FAO, se tient à un moment préoccupant. 

À l’échelle du globe, on estime à 735 millions le nombre de personnes confrontées à la faim chronique en 2022, tandis que 3,1 milliards de personnes ne pouvaient se permettre une alimentation saine en 2021. Pendant ce temps des millions d’enfants de moins de 5 ans continuent de souffrir de malnutrition. 

Bien que l’agriculture soit la pierre angulaire de nombreuses économies dans le monde, elle continue d’absorber 26 pour cent des dommages et pertes causés par les catastrophes, en particulier les sécheresses et les inondations. Les agriculteurs, les pêcheurs, les populations tributaires des forêts et les éleveurs pastoraux sont les premiers à en subir les répercussions. 

Parallèlement, les systèmes agroalimentaires produisent un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce qui aggrave les effets du changement climatique. 

Les buts du forum 

Dans ce contexte, la FAO voit dans la science et l’innovation, notamment les innovations issues des savoirs traditionnels et de ceux des peuples autochtones, autant de facteurs susceptibles de changer la donne. Le défi consiste à définir et à élaborer des solutions reposant sur des éléments probants.  

La FAO travaille déjà avec ces solutions pour augmenter la productivité, freiner les émissions de méthane, accroître l’efficience des chaînes de valeur, réduire les pertes et le gaspillage de nourriture et restaurer les écosystèmes, parmi de nombreuses actions importantes.  

L’Organisation a récemment organisé deux conférences mondiales, sur la transformation de l’élevage dans une optique de durabilité et sur la mécanisation agricole durable, ainsi que le Dialogue de Rome sur l’eau. Par le biais de ces manifestations, la FAO fournit une plateforme professionnelle à tous les acteurs de toutes les régions, afin de mettre en lumière les connaissances disponibles et de permettre à tous d’accéder équitablement aux dernières informations et innovations. 

Pour la FAO, l’objectif fondamental du Forum de la science et de l’innovation 2023 est d’explorer les applications de la science et des technologies innovantes qui accéléreront la transformation des systèmes agroalimentaires pour les rendre mieux à même de résister et de s’adapter à la crise climatique, ainsi que d’en atténuer les effets. 

Les partenaires sont invités à partager leurs expériences scientifiques et les enseignements qu’ils en ont tirés, et à proposer des solutions fondées sur des données scientifiques et probantes en vue de futures actions concrètes. 

Contacts

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]

Nicholas Rigillo FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]