La transformation des systèmes agroalimentaires dessinera l’avenir, dixit le Directeur général de la FAO lors du Forum économique mondial

M. Qu Dongyu intervient dans le cadre de l’Agenda de Davos, qui appelle à la solidarité, à l’action et à une innovation inclusive

En haut, à partir de la gauche :Steve Sedgwick, Modérateur de la CNBC, Carlos Alvarado Quesada, Président du Costa Rica, QU Dongyu, Directeur général de la FAO, Wiebe Draijer, Président de la Rabobank, Ramon Laguarta, Président Directeur général de Pepsico, Agnes Kalibata, envoyée spéciale de l’ONU.

©Photo: ©FAO/Giuseppe Carotenuto

27/01/2021

 27 janvier 2021, Rome - M. Qu Dongyu, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a appelé aujourd'hui à prendre des mesures conjointes et coordonnées et à mener une «action mondiale qui repose sur des synergies», pour transformer les systèmes agroalimentaires, «avant qu'il ne soit trop tard».

Il faut opérer des changements selon une approche holistique si l'on veut s'attaquer à des questions telles que le changement climatique, la production agricole, la démographie, les exigences des consommateurs, la biodiversité, la nutrition, les organismes nuisibles, ou encore les technologies du secteur alimentaire. C'est ce qu'a expliqué M. Qu lors d'une table ronde qui a rassemblé des experts de haut niveau à l'occasion de la réunion annuelle du Forum économique mondial habituellement organisée à Davos, qui se déroule en ligne cette année.

Le Forum, qui rassemble plus de 1 500 dirigeants d'entreprises, chefs de gouvernements et acteurs de premier plan de la société civile issus de plus de 70 pays, permet des échanges de vues au sujet des défis économiques, environnementaux, sociaux et technologiques qui se font jour dans le contexte de la pandémie de covid-19. Cette année, la réunion, qui dure une semaine, porte sur le thème «2021, une année décisive pour rétablir la confiance». L'ordre du jour est axé sur les systèmes alimentaires, un domaine qui fera l'objet d'un important sommet organisé par les Nations Unies, plus tard dans l'année.

Lors d'une table ronde consacrée à l'importance de transformer les systèmes alimentaires et l'utilisation des terres, M. Qu a pris la parole en compagnie de M. Carlos Alvarado Quesada, Président du Costa Rica, Mme Amina Mohammed, Vice-Secrétaire générale de l'Organisation des Nations Unies (ONU), Mme Agnès Kalibata, Envoyée spéciale des Nations Unies pour le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, M. Wiebe Draijer, Président du conseil d'administration du groupe Rabobank, et M. Ramon Laguarta, Président-Directeur général de PepsiCo.

La terre constitue le fondement sur lequel reposent la vie humaine et la biodiversité, elle sert de «pilier à l'économie, à la société et à l'environnement» et elle est «indispensable pour assurer la productivité et la durabilité des systèmes agroalimentaires», a déclaré le Directeur général de la FAO, pour qui l'utilisation efficace et la gestion durable des terres sont des questions qu'il faut traiter de toute urgence si l'on veut porter la productivité agricole à son maximum tout en réduisant au minimum les effets négatifs sur l'environnement.

Selon lui, ces facteurs expliquent en partie pourquoi les systèmes agroalimentaires, qui sont au cœur des travaux menés par la FAO, sont bien plus complexes que les systèmes alimentaires.

«Il faut faire preuve de solidarité, agir de toute urgence, être responsable, innover et prendre des mesures concrètes», afin de garantir un approvisionnement alimentaire durable pour les quelque 10 milliards de personnes qui devraient peupler la planète d'ici à 2050, a ajouté M. Qu, rappelant que le Programme d'intervention et de redressement de la FAO face au covid-19 faisait appel à la science, à la technologie, aux données, ainsi qu'au dynamisme et à la créativité des êtres humains pour reconstruire en mieux. «Nous savons que les ressources - intellectuelles, financières et matérielles - ne manquent pas pour stimuler l'innovation et transformer les systèmes agroalimentaires», a-t-il poursuivi.

L'innovation est la clé

Le Directeur général a poursuivi en faisant observer que l'innovation, en particulier numérique, avait connu un véritable essor dans le contexte des restrictions liées à la pandémie, ce qui a entraîné certains changements, qui feront probablement partie intégrante de tous les secteurs et en deviendront des caractéristiques permanentes à long terme.

La FAO a déployé un éventail d'outils novateurs qui ne cesse de s'agrandir, notamment la Plateforme de données géospatiales de l'Initiative Main dans la main, le Laboratoire de données pour l'innovation statistique et Earth Map, un outil mis au point en collaboration avec Google qui fournit de précieuses données en temps réel afin d'appuyer la prise de décisions stratégiques. «Une FAO numérique a été créée plus rapidement qu'on aurait pu l'imaginer», a-t-il affirmé.

En fin de compte, l'objectif est de renforcer les moyens d'existence des agriculteurs et des petits producteurs de façon concrète, ce qui est possible grâce à des initiatives pouvant prendre la forme de plateformes en ligne destinées au commerce électronique, aux services de livraison et à la commercialisation, ainsi qu'aux chaînes de blocs permettant d'améliorer la traçabilité et la sécurité sanitaire des aliments.

Le Directeur général de la FAO a souvent signalé que la fracture numérique demeurait trop profonde car, trop souvent, les familles de petits agriculteurs en milieu rural font face à plusieurs problèmes: connectivité insuffisante, aversion au risque, informations insuffisantes, manque d'argent, faibles compétences numériques et faible niveau d'instruction. Il a appelé à mener une action concertée pour aider les pays et les régions à résorber leur fracture numérique. «Créons un monde numérique», a-t-il déclaré.

Relevant que d'autres intervenants avaient abordé le rôle du commerce et des subventions, il a ajouté que l'innovation devait englober tous les domaines. «Nous devons innover dans quatre domaines: les politiques, les modèles économiques, le financement et les technologies, nous pourrons alors transformer les systèmes agroalimentaires.»

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