Nouvelle version d’un outil de pointe pour la surveillance des forêts et des terres, qui aidera à inverser la tendance à la déforestation et à lutter contre le changement climatique

La FAO lance la deuxième phase de sa plateforme innovante SEPAL.

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L'interface multi-fenêtres de la plateforme SEPAL présentant quatre thèmes différents pour un site de l'Amazonie brésilienne.

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18/11/2021

Rome – Il sera désormais encore plus facile de produire des données fiables sur les forêts et l’utilisation des terres, grâce à la nouvelle phase du déploiement de la plateforme de pointe pour la surveillance des forêts et des terres de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), SEPAL

La deuxième phase du projet SEPAL – Système d’accès, de traitement et d’analyse des données d’observation de la Terre – aidera directement les États Membres de la FAO dans les efforts qu’ils déploient pour générer des données géospatiales transparentes, exactes et cohérentes, ce qui est essentiel pour réduire la déforestation et la dégradation et pour accélérer la restauration. Elle permettra aussi de prévenir les répercussions les plus graves du changement climatique, d’empêcher la perte de biodiversité et de préserver les nombreux avantages que procurent les forêts aux êtres humains et à la nature.

«À la COP26, plus de 140 pays, représentant plus de 90 pour cent des forêts du monde, se sont engagés à travailler ensemble pour stopper et inverser la perte forestière et la dégradation des terres d’ici à 2030, en signant la Déclaration des dirigeants réunis à Glasgow sur les forêts et l’utilisation des terres», a expliqué Mme Mette Wilkie, Directrice de la Division des forêts de la FAO. «Pour tenir les engagements pris dans cette déclaration, il sera essentiel de disposer d’informations transparentes et exactes sur l’état des forêts et sur l’utilisation des terres, ainsi que sur l’évolution de ces deux points. Le lancement d’une nouvelle phase de la plateforme de pointe pour la surveillance des forêts et des terres de la FAO, SEPAL, ne pouvait donc pas mieux tomber.»

Projet multidonateurs de 15 millions d’USD, cette deuxième phase est dotée d’une contribution initiale de 10 millions d’USD de l’Initiative internationale pour le climat et les forêts (NICFI) de la Norvège.

«J’ai le plaisir d’annoncer l’octroi de 90 millions de couronnes norvégiennes à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Ce projet permettra aux pays abritant des forêts tropicales de tirer le meilleur parti de l’accès aux données satellitaires, qui ne cesse de s’améliorer, ce qui les aidera à mettre en œuvre des politiques ambitieuses concernant l’utilisation durable des terres, afin de protéger les forêts», a déclaré M. Espen Barth Eide, Ministre norvégien du climat et de l’environnement.  

L’outil a été présenté officiellement mercredi en marge du sommet Geo for Good, une conférence organisée chaque année par Google à l’intention des organisations à but non lucratif, des scientifiques, des organismes publics et des autres acteurs du changement qui souhaitent tirer parti de la technologie géospatiale pour avoir un impact positif dans le monde. 

Nouvelles fonctionnalités

Conçu en 2015, l’outil SEPAL est devenu une plateforme dotée d’une communauté d’utilisateurs active et dynamique de plus de 7 000 personnes, dont un grand nombre travaillent au sein d’organismes publics de pays forestiers. SEPAL combine des infrastructures de données géospatiales, telles que Google Earth Engine, avec de puissants logiciels libres de traitement de données, comme R, ORFEO ou GDAL, et place le tout dans un environnement de supercalculateur auquel les utilisateurs ont immédiatement accès partout dans le monde, même depuis leur téléphone portable. La plateforme permet d’utiliser et de traiter facilement des images satellitaires à haute résolution pour établir des rapports et prendre des décisions éclairées.

La deuxième phase renforcera encore la production de données à haute intégrité sur les forêts et l’utilisation des terres, ce qui permettra aux pays d’attirer des financements publics et privés pour lutter contre les émissions de carbone et atténuer le changement climatique grâce aux forêts.

«SEPAL aide déjà les États Membres de la FAO à produire des données exactes, ouvertes et transparentes sur les forêts en vue de renforcer les actions et de revoir les ambitions à la hausse concernant les forêts et le climat. La phase II permettra de poursuivre le développement de la plateforme pour qu’elle soit encore plus facile à utiliser, en intégrant les nouvelles données planétaires de la NICFI, en vue d’une utilisation indépendante pour des applications critiques de surveillance des forêts et des terres», a expliqué M. Julian Fox, chef d’équipe de la FAO pour le suivi des forêts au niveau national.

Pour cette nouvelle phase, on s’appuiera aussi sur les sources toujours plus nombreuses de données obtenues par télédétection, parmi lesquelles celles de l’Administration américaine pour l’aéronautique et l’espace (NASA) et de l’Agence spatiale européenne (ESA) ainsi que les images à hautes résolutions spatiale et temporelle mises à disposition par le programme Planet de la NICFI

Au cours de cette phase, l’objectif principal sera d’aider les pays dans les efforts qu’ils déploient pour mettre un terme à la déforestation et à la dégradation des forêts tropicales. Il ressort de données récentes de la FAO que c’est toujours dans les forêts tropicales humides que l’on enregistre les taux de déforestation les plus élevés. 

Éliminer les obstacles à l’accès aux données 

Au cours de cette deuxième phase, la FAO appliquera des méthodes innovantes de renforcement des capacités pour atteindre les 64 pays inclus dans le programme Planet de la NICFI, afin de permettre une utilisation indépendante de la plateforme pour répondre à des besoins clés en matière de surveillance des forêts et des terres. 

Elle développera en outre de nouvelles applications conviviales dans les modules SEPAL afin d’améliorer l’intégrité des données sur les forêts pour ART/TREES et d’autres normes, ce qui permettra aux pays d’attirer les financements publics et privés indispensables aux mesures à prendre pour protéger les forêts et lutter contre le changement climatique. En outre, de nouveaux modules seront développés pour le suivi de la restauration des forêts et des écosystèmes, les tourbières et les mangroves, les systèmes d’alerte précoce et la surveillance des incendies et des risques d’incendie. Les nouvelles applications permettront également l’intégration de données géospatiales pour les forêts et l’agriculture. Autant d’éléments importants pour atteindre l’objectif de développement durable no 15 (Vie terrestre).

L’innovation numérique dans le secteur forestier

SEPAL s’inscrit dans le cadre de l’initiative Open Foris de la FAO, qui fournit des biens publics numériques ouverts, mis au point en collaboration avec plus de 70 pays et partenaires, et utilisés dans de nombreuses applications de surveillance des forêts et des terres. Les solutions techniques d’Open Foris ont permis de générer et de fournir des données pour plus de 70 pour cent des 54 pays ayant communiqué un niveau de référence pour les forêts à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), représentant une superficie forestière de 1,4 milliard d’hectares et près de 80 pour cent de la déforestation mondiale.

Contacts

Irina Utkina FAO Actualités et Médias (Rome) +39657052542 [email protected]

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]