Les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique prêts à montrer le véritable potentiel de leurs secteurs de la pêche et de l’aquaculture

Dans le cadre d’un programme conjoint, la FAO et ses partenaires analysent les chaînes de valeur en Côte d’Ivoire, au Guyana, aux Îles Marshall, au Sénégal et en Tanzanie.

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Les activités de la FAO dans le secteur des pêches et de l’aquaculture promeuvent la gestion efficace des ressources biologiques aquatiques et le renforcement des capacités dans l’optique de parvenir à des résultats qui bénéficient équitablement à tous. Leur

©FAO/Sia Kambou

14/03/2023
Rome - Un programme clé de développement de la pêche et de l’aquaculture mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a montré qu’il était possible de donner un grand coup d’accélérateur à ces secteurs en Côte d’Ivoire, au Guyana, aux Îles Marshall, au Sénégal et en Tanzanie, et de les rendre plus autosuffisants, de créer des emplois et de préserver les niveaux des stocks biologiques.

Ces pays sont les cinq premiers, sur un total de 12 États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, qui ont été analysés dans le cadre d’un programme mondial de développement de la chaîne de valeur du poisson, FISH4ACP. L’objectif de cette initiative de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, mise en œuvre par la FAO, est de rendre les chaînes de valeur de la pêche et de l’aquaculture plus productives et plus durables et, en particulier, d’aider les femmes, qui jouent un rôle crucial dans la chaîne de valeur du poisson, c’est-à-dire dans l’ensemble du processus consistant à ajouter de la valeur au produit.

«Cette initiative est une étape importante de la transformation bleue du secteur de la pêche et de l’aquaculture en Afrique, dans les Caraïbes et dans le Pacifique, qui non seulement bénéficie aux pêcheurs et à leurs communautés, mais permet également d’assurer une croissance qui va de pair avec la durabilité environnementale et l’inclusion sociale», affirme M. Gilles Van De Walle, Conseiller technique principal du programme FISH4ACP à la FAO.

«Nous sommes ravis de constater que le programme FISH4ACP se concrétise et que l’on commence à exploiter pleinement le potentiel de la pêche et de l’aquaculture dans les pays de la région. Il est urgent de donner un coup d’accélérateur à nos secteurs de la pêche et de l’aquaculture parce qu’ils apportent une énorme contribution en matière de croissance économique, d’emplois décents et de sécurité alimentaire et nutritionnelle», affirme Mme Cristelle Pratt, Secrétaire générale adjointe de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.

Le programme FISH4ACP est actuellement mis en œuvre grâce à un financement de 47 millions d’euros provenant de l’Union européenne et du Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement.

«En raison de l’accent mis sur les trois aspects de la durabilité – économique, environnementale et sociale – ce programme se démarque. Maintenant que le programme FISH4ACP entre dans une nouvelle phase, il sera possible de trouver un équilibre entre la production et la protection, de contribuer à une répartition juste des revenus et aux conditions de travail décentes et de favoriser la pêche et l’aquaculture durables en Afrique, dans les Caraïbes et dans le Pacifique», explique M. Leonard Mizzi, Chef d’Unité au sein de la Direction générale des partenariats internationaux de l’Union européenne.

«Nous sommes heureux de voir que tout est prêt pour mettre l’approche globale de la chaîne de valeur du programme FISH4ACP au service du développement de la pêche et de l’aquaculture. Il est essentiel de prendre en compte tous les acteurs, à toutes les étapes – du filet à l’assiette. L’approche novatrice de FISH4ACP renforcera la fourniture d’aliments d’origine aquatique, les retombées économiques et l’équité sociale et réduira les répercussions négatives sur l’environnement marin», indique M. Hendrik Denker, Chef adjoint de la Division de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, des politiques alimentaires mondiales et de la pêche au Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement.

La publication des cinq premiers rapports offre un point de référence pour aider les pays à renforcer leurs chaînes de valeur du poisson, à tendre vers l’autosuffisance dans le secteur de la production de poisson, à créer des emplois locaux et à maintenir les stocks de poisson à des niveaux durables.

Le rapport présente notamment les constatations suivantes:

• La Côte d’Ivoire pourrait devenir autosuffisante dans le secteur de la production de poisson en adoptant une stratégie décennale visant à intensifier la production de tilapias, qui passerait de 6 000-8 300 tonnes par an actuellement à 68 000 tonnes d’ici à 2031, sans entraîner de pression supplémentaire sur l’environnement.  À ce niveau, l’intégralité de la demande nationale serait satisfaite, grâce à une chaîne de valeur plus structurée, plus locale et plus durable qui créerait des emplois, respecterait les bonnes pratiques environnementales et améliorerait la résilience. [Lire l’article et le rapport]

• Au Guyana, il faut s’attaquer au déclin des prises d’une variété de crevette, la crevette «seabob», tout en promouvant la pêche artisanale, en particulier en renforçant la position des femmes. Les principaux débouchés sont d’une part la forte demande de crevettes seabob de plus grande valeur sur les marchés des États-Unis d’Amérique et de l’Europe, à condition de régler les problèmes liés au stock biologique et de pouvoir capturer des crevettes plus grosses, et d’autre part la forte demande intérieure de crevettes seabob fraîches, qui peuvent être vendues aux restaurants et aux supermarchés.  [Lire l’article et le rapport]

• Les Îles Marshall pourraient créer davantage de valeur et d’emplois locaux grâce au commerce du thon, qui s’élève déjà à des millions de dollars des États-Unis et pourrait atteindre une valeur de 55 millions de dollars à l’horizon 2031 si l’on utilisait plus qu’un seul type de navire et si l’on renforçait la position du pays en tant que plaque tournante du thon en développant les transbordements et la conteneurisation et en incitant les entreprises basées aux Îles Marshall à se tourner vers de nouvelles machines de chargement plus efficaces pour remplir les conteneurs de thon, ce qui ferait baisser les coûts d’empotage et de transport du thon par conteneurs et permettrait de trier les poissons pour en obtenir un meilleur prix. [Lire l’article et le rapport]

• L’étude a montré que grâce au potentiel considérable de la production d’huîtres et à l’augmentation du nombre de parcs à huîtres au Sénégal, on pourrait répondre à la demande locale et soutenir le développement d’une ostréiculture moderne. L’objectif du pays est d’augmenter la production nationale de 30 pour cent pour la porter à 21 000 tonnes d’ici à 2031, afin de couvrir plus de 80 pour cent de la demande intérieure, ce qui ferait presque tripler la valeur ajoutée, qui atteindrait 12,6 millions de dollars des États-Unis, et ferait presque doubler le nombre d’emplois, qui passerait de 6 500 à 11 000. [Lire l’article et le rapport]

• Il est possible de de tirer parti de la hausse de la demande des consommateurs et des débouchés commerciaux en Tanzanie pour améliorer la durabilité de la pêche de la sardine, du sprat et de la perche dans le lac Tanganyika et réduire les inégalités entre les femmes et les hommes. L’utilisation de techniques plus performantes dans les secteurs de la transformation et de la chaîne du froid, l’amélioration des modèles d’activité associée à une plus grande participation des femmes et un meilleur respect de la législation sur la pêche pourraient faire croître la valeur ajoutée de 12 pour cent dans le secteur et faire augmenter les revenus des transformateurs de poisson de 42 pour cent en moyenne. [Lire l’article et le rapport]

Pour analyser la chaîne de valeur dans le cadre du programme FISH4ACP, une enquête auprès de 5 200 personnes a été menée et plus de 100 groupes de réflexion et 50 ateliers de parties prenantes ont été organisés pour valider les conclusions. Les cinq rapports d’évaluation de la chaîne de valeur qui ont été publiés (Côte d’Ivoire, Guyana, Îles Marshall, Sénégal, Tanzanie) ont permis de tester sur le terrain la méthode d’analyse de la chaîne de valeur de la FAO, qui sera publiée dans les mois à venir.

Les activités de la FAO dans le secteur des pêches et de l’aquaculture promeuvent la gestion efficace des ressources biologiques aquatiques et le renforcement des capacités dans l’optique de parvenir à des résultats qui bénéficient équitablement à tous. Leur objectif est de concrétiser une transformation bleue, une ambition de produire de la durabilité et de la résilience.

Une grande partie des activités réalisées dans le cadre du programme FISH4ACP portent sur les besoins des artisans pêcheurs, des aquaculteurs et des travailleurs du secteur de la pêche. La valeur de la pêche et de l’aquaculture artisanales pour nos systèmes alimentaires, nos moyens de subsistance et notre environnement a été célébrée dans le cadre de l’Année internationale de la pêche et de l’aquaculture artisanales (AIPAA), qui se conclura le 31 mars.
En savoir plus sur ce thème
Rapport et article sur la Côte d’Ivoire

Rapport et article sur le Guyana

Rapport et article sur les Îles Marshall

Rapport et article sur le Sénégal

Rapport et article sur la Tanzanie
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Francis Markus FAO Actualités et Médias (Rome) [email protected]