Alors que s’ouvre le Congrès forestier mondial, la FAO met en avant le rôle crucial des arbres et des forêts

Le Directeur général de la FAO lance officiellement l’édition 2022 du rapport intitulé La Situation des forêts du monde présentant les moyens qui permettraient aux forêts de contribuer à la relance de l’économie et de l’environnement

©FAO/Jongwon Choi

Le Congrès est le premier tenu dans la région Asie et Pacifique depuis celui organisé en Indonésie il y a 43 ans

©FAO/Jongwon Choi

02/05/2022

 Séoul/Rome - Les dirigeants mondiaux qui entament une série de réunions ayant une incidence sur l’avenir de la planète doivent entendre le message selon lequel les forêts et les arbres sont essentiels au redressement vert et à la mise en place d’économies et de sociétés plus résilientes, a affirmé aujourd’hui M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.

M. Qu s’est exprimé en ces termes à Séoul, à l’ouverture du XVe Congrès forestier mondial, lors d’une cérémonie à laquelle ont également pris la parole M. Moon Jae‑in, Président de la République de Corée; la Princesse Basma bint Ali de Jordanie, Ambassadrice de bonne volonté récemment nommée; M. Choi Byeong‑am, Ministre des services forestiers de la République de Corée; et Mme Magdalena Jovanovic, Présidente de l’Association internationale des étudiants forestiers. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est aussi exprimé via un message vidéo prononcé par la Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed.

Le Congrès, qui a pour thème «Construire un avenir vert, sain et résilient avec les forêts», est le premier tenu dans la région Asie et Pacifique depuis celui organisé en Indonésie il y a 43 ans. Il est aussi le premier à se tenir en mode hybride, ce qui permet à des milliers de personnes du monde entier de participer.

«Les forêts sont nos principaux partenaires dans la réalisation des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment la lutte contre la désertification, la concrétisation de la sécurité alimentaire et l’amélioration des moyens d’existence, ainsi que des objectifs mondiaux relatifs aux forêts et des objectifs de l’Accord de Paris, de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes et du Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020», a déclaré M. Qu, ajoutant que: «Ce message essentiel doit être transmis aux réunions mondiales importantes des Conventions de Rio et aux autres enceintes mondiales où seront prises des décisions concernant l’avenir de la planète et de sa population, pour garantir que les forêts font partie intégrante de la solution apportée aux défis actuels et à venir.»

Le Congrès se tient alors que l’humanité fait face à de multiples défis interconnectés, qui se chevauchent souvent, notamment la crise climatique, la perte de biodiversité, les conflits, la pandémie de covid-19 et la flambée des prix des denrées alimentaires, qui frappent surtout les plus pauvres, plus exposés à leurs effets négatifs. Aujourd’hui, plus de 800 millions de personnes souffrent encore de la faim, et 3 milliards de personnes ne peuvent se permettre une alimentaire saine. «Les forêts peuvent jouer un rôle important dans la remise en état des écosystèmes destinée à améliorer la vie de tous», a déclaré le Directeur général de la FAO.

Dans son allocation, M. Moon a souligné la nécessité pour la communauté internationale d’établir des plans détaillés et de les mettre en œuvre aux fins d’un avenir durable pour la prochaine génération. La Princesse Basma bint Ali a quant à elle insisté sur l’urgence de la prise de mesures en faveur de la restauration écologique, tout en soulignant l’importance de disposer de diverses méthodes pour réaliser cette tâche. Dans son message, M. Guterres a appelé à une meilleure prise de conscience de la valeur des forêts et recommandé vivement à toutes les parties prenantes de proposer des idées et des mesures à prendre.

Dans son allocution d’ouverture et lors d’un dialogue de haut niveau qui s’est tenu ultérieurement à l’occasion de la publication du rapport 2022 de la FAO sur La Situation des forêts du monde, le Directeur général de la FAO a présenté trois moyens interconnectés qui permettraient aux forêts et aux arbres de contribuer à la relance de l’économie et de l’environnement et qui sont:

  • la fin de la déforestation et la préservation des forêts;
  • la restauration des terres dégradées et le développement de l’agroforesterie; et
  • l’utilisation des forêts de manière durable et la mise en place de chaînes de valeur respectueuses de l’environnement.

M. Qu a souligné l’importance d’un modèle dans lequel les forêts et l’agriculture s’appuient mutuellement. «Ensemble, l’agriculture et la foresterie jouent un rôle fondamental dans le développement de nouvelles matières et de nouveaux produits renouvelables, ainsi que dans la mise en place d’approches innovantes des paysages et des chaînes de valeur bénéficiant tant à la populations qu’à la planète.»

Pour réaliser cette vision, il est nécessaire de définir les bonnes priorités stratégiques, d’adapter les incitations financières aux objectifs de durabilité et de stimuler l’investissement. Les petits et moyens producteurs, les communautés locales et les peuples autochtones ont un rôle majeur à jouer dans le déploiement à grande échelle des solutions forestières. Or, les petits producteurs reçoivent moins de deux pour cent du financement mondial de l’action climatique, a fait remarquer M. Qu.

Il faut au moins tripler les fonds alloués à ces trois moyens d’ici à 2030 si l’on veut réaliser les cibles en matière de climat, de biodiversité et de neutralité de la dégradation des terres. Cela requiert notamment de nouveaux investissements au titre du financement pour le climat et de programmes pour le relèvement vert, ainsi que du secteur privé.

M. Qu a également souligné qu’il importait de mettre fin aux cloisonnements et d’adopter une approche coordonnée, ajoutant que la FAO renforçait sa collaboration avec les gouvernements, le secteur privé, le monde universitaire, les communautés locales, les femmes et les jeunes. «Ensemble, nous pouvons exploiter pleinement le potentiel des forêts pour améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie de tous, en ne laissant personne de côté», a affirmé le Directeur général de la FAO lors du dialogue de haut niveau. 

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