Les technologies numériques: accélérateur clé de la transformation des systèmes agroalimentaires et du développement rural

Bakou - L’agriculture numérique recèle un fort potentiel propice à la transformation des systèmes agroalimentaires et au développement rural, a souligné aujourd’hui M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), lors de la conférence internationale de haut niveau Vision pour l’avenir: transition vers l’agriculture numérique, qui se tient en Azerbaïdjan.

«Les données, le numérique et l’innovation sont des accélérateurs essentiels de cette transformation et on les trouve au cœur des interventions de la FAO dans tous nos domaines de travail, comme le veut notre mandat», a déclaré le Directeur général dans son allocution d’ouverture à cette manifestation.

La FAO aide plusieurs pays à élaborer des stratégies nationales en matière d’agriculture numérique, ce que M. Qu a qualifié de «première étape devant conduire à la fourniture de services et de données utiles aux populations rurales et à la promotion d’innovations partant de la base et portées par les technologies.»

La conférence a été organisée par le Gouvernement d’Azerbaïdjan avec le soutien de la FAO. L’Azerbaïdjan s’est affirmé comme pays chef de file dans ce domaine, ayant introduit un ambitieux système électronique d’information agricole (EKTIS) qui permet au Gouvernement d’accompagner le secteur agricole de manière plus transparente, ciblée et avec une plus grande rapidité d’intervention.

«L’Azerbaïdjan est en train de transformer son agriculture en une agriculture moderne et numérique», a déclaré M. Inam Karimov, Ministre de l’agriculture de la République d’Azerbaïdjan, dans son allocution d’ouverture.

Un nombre important de Ministres figurent sur la liste des participants à ce forum, conçu pour échanger des expériences, des visions, faire le point sur l’actualité mondiale dans le domaine de la transformation agricole et numérique, présenter le modèle azerbaïdjanais d’agriculture électronique et dégager des itinéraires durables et inclusifs propres à accélérer la transformation numérique des systèmes agroalimentaires.

Le développement du capital humain est indispensable à la réalisation du potentiel que recèle l’agriculture numérique, a déclaré M. Qu, évoquant à ce sujet les centres d’apprentissage en ligne de la FAO et les initiatives ciblées d’alphabétisation numérique, dont la vocation est de renforcer la capacité des agriculteurs et des autres acteurs à relever les défis. La FAO a aussi aidé ses Membres à mettre au point les outils de gouvernance électronique que sont les systèmes d’identification mis au service de la santé animale et les réseaux d’information comptable agricole, a-t-il ajouté. La Plateforme internationale pour l’alimentation et l’agriculture numériques sera bientôt pleinement opérationnelle, a-t-il mentionné. Les autres initiatives de la FAO qui consistent à fournir des biens publics numériques sont les suivantes: la Plateforme géospatiale Main dans la main, l’Initiative 1 000 villages numériques aujourd’hui en cours, le Guide stratégique de l’agriculture numérique et d’autres contributions au Plan d’action pour la coopération numérique du Secrétaire général de l’ONU.

«Les défis auxquels nos systèmes agroalimentaires sont confrontés exigent de notre part une action et une réponse collectives, efficientes, efficaces et cohérentes - nous devons faire plus, ensemble», a déclaré le Directeur général, qui effectuera également des descentes sur le terrain en Azerbaïdjan au cours de sa visite officielle.

Table ronde ministérielle

«Dans les zones rurales, les technologies numériques peuvent être mises à profit pour remédier aux multiples défaillances du marché et faciliter l’intégration des petits exploitants agricoles aux marchés», a déclaré M. Qu lors de la table ronde ministérielle qui a eu lieu après la séance d’ouverture.

L’objectif de la FAO, a-t-il ajouté, est de permettre aux masses de jouir des atouts du numérique sans faire de laisser pour compte, en encourageant l’utilisation et l’adoption de technologies numériques et en promouvant un programme de politiques publiques et des investissements dans le secteur public. «L’accélération des progrès du numérique en agriculture doit aussi préserver les droits humains fondamentaux en garantissant l’accessibilité des technologies numériques, l’alphabétisation numérique et le bien public numérique.»

Réuni par le Ministre, M. Karimov, l’ensemble des participants comprenait les Vice-Premiers Ministres du Kirghizistan et de la Pologne, les Ministres de Géorgie, de Moldavie et du Tadjikistan, ainsi que les chefs de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et du Centre mixte FAO/AIEA des techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture.

«L’innovation numérique peut débloquer des perspectives d’emploi, réduire les disparités entres zones rurales et zones urbaines et développer les facultés d’agir des jeunes et des femmes; elle peut aussi étayer les politiques publiques, leur planification et leur mise en œuvre en s’appuyant sur des données factuelles, et permettre de réduire leurs effets négatifs sur l’environnement», leur a déclaré le Directeur général de la FAO.

«La FAO est déterminée à mettre à profit le potentiel des technologies numériques pour accomplir les quatre améliorations – de la production, de la nutrition, de l’environnement et des conditions de vie –, en ne laissant personne de côté», a-t-il déclaré.