COP28: les systèmes agroalimentaires mondiaux sont la solution face au changement climatique, selon la déclaration faite par le Directeur général de la FAO devant des dirigeants mondiaux

Dubaï – «La sécurité alimentaire et le changement climatique sont interconnectés et les systèmes agroalimentaires mondiaux sont la solution face au changement climatique», a déclaré M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), devant les chefs d’État et de gouvernement réunis au Sommet mondial sur l’action climatique, à Dubaï (Émirats arabes unis).

Lors de la première manifestation des dirigeants spécialement consacrée à l’alimentation et l’agriculture organisée par la présidence de la COP28, M. Qu a exprimé le soutien de la FAO à la Déclaration des Émirats arabes unis sur l’agriculture durable, les systèmes alimentaires résilients et l’action climatique, nouvellement communiquée et déjà approuvée par 134 pays.

«La mise en œuvre de la Déclaration des Émirats arabes unis, guidée par la feuille de route mondiale de la FAO sur la réalisation de l’ODD 2 sans dépasser le seuil de 1,5 °C de réchauffement planétaire, est un moyen essentiel de réaliser les cibles des ODD au titre des quatre améliorations, en ne laissant personne de côté», a-t-il déclaré.

La feuille de route, qui sera présentée ultérieurement lors de la COP28, tient compte des contributions importantes que les pays peuvent apporter pour renforcer la résilience face au changement climatique, l’atténuation de ce dernier et l’adaptation à ses effets, ainsi que la sécurité alimentaire, grâce à des solutions que seul le secteur agroalimentaire peut offrir.

La crise climatique nuit à la capacité du monde entier à produire suffisamment de nourriture. Ses incidences diverses sur l’eau, les sols, la biodiversité et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes contribuent à accroître l’insécurité alimentaire en réduisant les rendements des cultures, la productivité animale et les possibilités qu’offre le secteur de la pêche et de l’aquaculture en matière de production d’aliments.

«Nous devons produire plus avec moins. Il faut transformer les systèmes agroalimentaires pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables, afin de contribuer efficacement à la disponibilité, à l’accessibilité et à l’abordabilité des aliments, et de réaliser tous les ODD», a souligné M. Qu.

Le Directeur général a fait remarquer que des solutions visant à aider les pays à renforcer la résilience face au changement climatique, l’atténuation de ce dernier et l’adaptation à ses effets, et à parvenir à la sécurité alimentaire existaient déjà.

«Mais nous avons besoin de politiques qui permettent de combler les lacunes en matière d’investissement pour garantir un financement accru de l’action climatique et faire en sorte que ce financement parvienne à ceux qui en ont le plus besoin, notamment les petits agriculteurs», a-t-il déclaré.

Si les flux financiers mondiaux en faveur de l’action climatique ont augmenté, le soutien apporté aux systèmes agroalimentaires est inférieur à celui dont bénéficient d’autres secteurs, représentant moins de 20 pour cent du financement du développement lié au changement climatique en 2021.

À ce sujet, M. Qu a souligné que les pays devaient veiller à ce que le Fonds pour les pertes et les préjudices, dont la mise en place le premier jour de la COP28 fera date, vienne en aide aux communautés agricoles qui sont en première ligne face à la crise climatique.

Aujourd’hui, la FAO a présenté un nouveau rapport mettant en relief la menace croissante que représentent pour le secteur agroalimentaire les pertes et les préjudices causés par le changement climatique.

Une nouvelle déclaration

La Déclaration des Émirats arabes unis, communiquée officiellement lors du Sommet mondial sur l’action climatique et soutenue par la FAO, souligne le rôle central des systèmes agricoles et alimentaires dans la lutte contre le changement climatique et l’action en faveur d’une prospérité partagée. Elle met en avant des objectifs tels que l’intensification des efforts en matière de résilience, la promotion de la sécurité alimentaire et l’appui aux travailleurs du secteur.

Elle met également en relief l’importance de l’intégration de l’action climatique dans les politiques agricoles et s’engage à une mobilisation inclusive d’ici à 2025. Les signataires promettent de revoir les politiques, d’accroître l’accès au financement, d’accélérer l’innovation et de renforcer le système commercial multilatéral. L’accent est mis sur la collaboration et l’examen des progrès en vue de la COP29, les engagements pris allant au-delà de 2025.

«Cette déclaration vise à mobiliser la volonté politique nécessaire de la part de pays du monde entier pour transformer nos systèmes alimentaires face au changement climatique. Nous célébrons aujourd’hui une étape importante dans l’histoire des systèmes alimentaires et de l’agriculture à la COP», a déclaré Mme Mariam Almheiri, Ministre du changement climatique et de l’environnement des Émirats arabes unis, après avoir annoncé que les pays qui avaient jusque-là approuvé la déclaration représentaient plus de 5,7 milliards de personnes et 70 % des systèmes alimentaires mondiaux.

L’action de la FAO

Au niveau national, la FAO intensifie actuellement ses efforts en faveur de l’intégration de solutions liées aux systèmes agroalimentaires dans les engagements que prennent les pays dans le domaine climatique, leurs plans sur la biodiversité et les feuilles de route nationales pour la transformation des systèmes alimentaires.

La FAO a déjà mis en place des solutions pour le climat dans le monde entier, comme des projets portant sur la diversité des cultures en Équateur, la remise en état des mangroves au Sénégal et des programmes d’agroforesterie en Indonésie, pilotés par les communautés.

Dans le même temps, pour remédier au manque actuel de financement des solutions axées sur les systèmes agroalimentaires, la FAO, conjointement avec la présidence égyptienne de la COP27, a appuyé la mise en place du partenariat Alimentation et agriculture pour une transformation durable (FAST – Food and Agriculture for Sustainable Transformation Partnership), qui vise à améliorer, qualitativement et quantitativement, le financement de l’action climatique dont bénéficient les systèmes agroalimentaires.

La FAO participe également au processus d’activités communes de Charm el‑Cheikh et à l’initiative du Programme commun d’appui, qui font tous deux l’objet de négociations officielles cette année, à la COP.

Au sujet de la COP28

«COP28» désigne officiellement la 28e réunion de la Conférence des Parties (COP) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

La réunion de la Conférence des Parties, qui a lieu chaque année, est la seule instance multilatérale de prise de décisions au monde consacrée au changement climatique dont sont membres presque tous les pays du monde. 

Le Sommet mondial sur l’action climatique rassemblera plus de 150 chefs d’État et de gouvernement les 1er et 2 décembre, quand se tiendra également la première partie du débat de haut niveau de la COP28. Le débat de haut niveau reprendra les 9 et 10 décembre. Le 10 décembre, la COP28 célébrera la Journée de l’alimentation, de l’agriculture et de l’eau, dans le cadre de son programme thématique.

Selon le secrétariat de la CCNUCC, le Sommet permet aux chefs d’État et de gouvernement de préparer le terrain pour la COP28, de s’appuyer sur les décisions des COP précédentes, de susciter des engagements dans le domaine climatique et de promouvoir une action coordonnée pour lutter contre le changement climatique.