Il est possible de doubler la production mondiale de pommes de terre en 10 ans

Les semences, les rendements et la réduction de la pauvreté sont mis en avant par le Directeur général de la FAO, M. Qu Dongyu, dans son allocution liminaire au Congrès mondial de la pomme de terre en Irlande

© Finbarr O'Rourke

M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, s'adressant au onzième Congrès mondial de la pomme de terre à Dublin.

©Finbarr O'Rourke

30/05/2022

Dublin – La pomme de terre pourrait occuper une place encore plus grande dans l’histoire du monde et contribuer davantage à la sécurité alimentaire mondiale, et la production totale de cette denrée cultivée pourrait doubler au cours des dix prochaines années, a déclaré aujourd’hui M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans son allocution liminaire au onzième Congrès mondial de la pomme de terre (CMP) réuni à Dublin.

La pomme de terre, troisième plus importante denrée cultivée au monde, est consommée régulièrement par des milliards de personnes. Elle permet aussi à de petits producteurs de dégager des revenus, constitue une source de glucides sains, pauvre en graisse et riche en fibre, en antioxydants et en nutriments, et sa culture offre l’avantage d’émettre moins de gaz à effet de serre que celle d’autres denrées majeures, a déclaré M. Qu, expert reconnu de cette denrée cultivée. Au début de sa carrière, il a notamment collaboré à l’organisation du Congrès mondial de la pomme de terre en Chine en 2015 et a occupé les fonctions d’administrateur délégué du Centre international de la pomme de terre.

La pomme de terre, qui a eu pour berceau l’Amérique du Sud, est aujourd’hui cultivée dans 150 pays sur plus de 20 millions d’hectares, pour une production mondiale qui s’établissait en 2020 à 359 millions de tonnes. En s’appliquant à améliorer les rendements et à utiliser pleinement les zones où la pomme de terre est cultivée de longue date, la production mondiale peut être portée à 500 millions de tonnes en 2025 et à 750 millions de tonnes en 2030, a déclaré le Directeur général.

Selon M. Qu, «la culture de la pomme de terre est appelée à devenir l’un des atouts maîtres du système de sécurité alimentaire mondial, à un moment où l’on assiste à un plafonnement des rendements des cultures céréalières».

Sans omettre de saluer le génie des peuples du Pérou et de Bolivie qui ont domestiqué la pomme de terre, le Directeur général a rappelé que l’Asie et l’Afrique étaient aujourd’hui les régions où la production de pommes de terre connaît la croissance la plus rapide, alors qu’on assiste à un recul des volumes produits en Europe et en Amérique du Nord. À l’échelle mondiale, les volumes de production de la pomme de terre ont été en croissance alors même que les superficies consacrées à sa culture ont décru, ce qui fait ressortir l’importance de l’amélioration des rendements, a fait observer M. Qu.

La voie à suivre

Le Directeur général a invité des collaborateurs multiples à aider à «améliorer grandement» les systèmes agroalimentaires de la pomme de terre aux niveaux national, régional et mondial.

Mentionnant l’importance d’offrir des emplois ruraux décents et de proposer des aliments nutritifs, et soulignant la nécessaire inclusivité des politiques publiques, des plans et des mesures, il a appelé à renforcer l’aide à l’amélioration génétique de la pomme de terre et au raccourcissement des cycles de sélection des variétés, en rappelant la valeur potentielle des systèmes de semences de pommes de terre exemptes de virus.

La banque de gènes du Centre international de la pomme de terre à Lima conserve plus de 7 000 variétés autochtones de pomme de terre et d’espèces sauvages apparentées, qui présentent un large éventail de traits génétiques, y compris la capacité d’adaptation à différents milieux de production et celle de résister à divers nuisibles et maladies. M. Qu a souligné que les besoins relativement faibles en ressources naturelles de la pomme de terre en font une denrée cultivée importante pour la survie des populations en cas de famine et dans l’apport de secours en cas de catastrophe. En Chine, la pomme de terre est la culture privilégiée pour augmenter ses revenus et réduire la pauvreté, a-t-il déclaré, en mentionnant que la répartition spatiale de la plante dans ce pays recoupe d’assez près les secteurs géographiques anciennement pauvres, en particulier dans les zones de montagnes.

Le Ministre irlandais de l’agriculture, de l’alimentation et du milieu marin, M. Charlie McConalogue, a lui aussi participé à la séance d’ouverture du onzième Congrès mondial de la pomme de terre, dont une séance portait sur la reconstruction du secteur de la pomme de terre en Ukraine, pays qui occupe le quatrième rang mondial des producteurs de cette denrée.

Contacts

Christopher Emsden FAO Actualités et Médias (Rome) (+39) 06 570 53291 [email protected]

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]