Les gains d’efficience et de productivité des secteurs agricoles africains passent par des partenariats stratégiques, une intensification des investissements et le pouvoir des technologies numériques

Ouverture de la 33e session de la Conférence ministérielle régionale de la FAO pour l’Afrique

Les ministres se réunissent avec le Directeur général de la FAO, QU Dongyu, à la 33e session de la Conférence ministérielle régionale de la FAO pour l'Afrique.

©FAO/Eduardo Soteras

18/04/2024
Rabat/Rome - Les niveaux de faim en Afrique ont augmenté au cours des deux dernières années, sous les effets persistants de la pandémie de covid-19, des conflits en cours, de la crise climatique et des chocs économiques, mais les possibilités du continent sont vastes et l’optimisme est à l’ordre du jour au regard des perspectives qui se dessinent, a déclaré aujourd’hui le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, M. Qu Dongyu, aux délégués de la 33e session de la Conférence ministérielle régionale de la FAO pour l’Afrique (ARC33). 
 
«L’Afrique, qui abonde en ressources naturelles, est aussi le continent qui possède la plus grande superficie de terre arable», a-t-il ajouté. «Les jeunes d’Afrique offrent un potentiel extraordinaire.» 
 
La concrétisation de l’ambition de la région, incarnée par des engagements collectifs comme la Déclaration de Maputo et la Déclaration de Malabo, nécessitera de tracer une voie nouvelle, ensemble et dès à présent, qui consistera à transformer les systèmes agroalimentaires du continent, a déclaré M. Qu, appelant à «nouer des Partenariats stratégiques, à augmenter les investissements et à exploiter le pouvoir des technologies numériques pour impulser des gains d’efficience et de productivité dans les secteurs agricoles africains.» 
 
La proportion de la population africaine touchée par la faim a atteint 19,7 pour cent en 2022, soit le double du taux pour l’ensemble du monde, ce chiffre étant à comparer aux 17 pour cent enregistrés avant la pandémie et aux 14,8 pour cent estimés en 2012. En outre, 868 millions d’Africains, soit 61 pour cent de la population, n’avaient pas accès à une alimentation suffisante en 2022, et près de 146 millions de personnes dans 36 pays ont pu être confrontées à une insécurité alimentaire aiguë (IPC phase 3 et au-delà). Parallèlement, les taux de faim varient énormément sur le continent, en effet certains pays comme l’Algérie ou le Ghana présentent des taux faibles, et d’autres, comme Madagascar ou la République centrafricaine, sont touchés par la faim à des taux atteignant les 50 pour cent, voire les dépassant.  
 
«Il faut une agriculture et il faut une aide agricole», a déclaré le Premier Ministre du Maroc, M. Aziz Akhannouch dans son allocution d’ouverture, durant laquelle il a évoqué les importants investissements pluriannuels du Royaume dans l’amélioration de l’irrigation et de l’efficience hydrique ainsi que d’autres initiatives agroalimentaires venues améliorer les revenus ruraux. «Mettre les investissements au cœur de l’équation agricole», est un objectif lui aussi au centre du plan marocain «Génération verte», voulu par le roi Mohammed VI, a déclaré le Premier Ministre. 
 
L’ARC33 permet des consultations de haut niveau, permettant de définir les priorités essentielles de la Région qui doivent être prises en compte dans la préparation du Programme de travail et budget de la FAO pour la période biennale suivante.  
 
Les Quatre améliorations – amélioration de la production, de la nutrition, de l’environnement et des conditions de vie – sont les éléments cardinaux du Cadre stratégique de la FAO 2022-2031 et composent sa feuille de route vers des systèmes agroalimentaires plus efficients, plus inclusifs, plus résilients et plus durables. «Il ne s’agit pas seulement d’une ambition, mais d’un appel à l’action», a déclaré le Directeur général.  
 
Exploiter les perspectives offertes 
 
Les conflits prolongés sont certes un obstacle majeur aux progrès et imposent un lourd fardeau aux populations rurales, tout comme les impacts de la crise climatique, mais l’on trouve en Afrique certaines des économies nationales au taux de croissance parmi les plus élevés au monde, et l’avènement d’une zone de libre échange à l’échelle du continent promet un renforcement du potentiel africain et fait de l’Afrique une destination naturelle pour les investissements.  
 
36 pays d’Afrique subsaharienne ont à présent rejoint l’initiative Main dans la main de la FAO, et les plans d’investissement pour la région dépassent désormais les 12 milliards d’USD. Dix pays de la région participent aujourd’hui à l’Initiative 1000 Villages numériques de la FAO, 29 à l’initiative «Un pays, un produit prioritaire» et 16 ont déployé le Système de gestion d’informations sur l’agriculture. La FAO a aussi mobilisé plus de 91 millions d’USD du Fonds pour l’environnement mondial et du Fonds vert pour le climat, à destination de projets en Afrique. Ces chiffres illustrent la collaboration effective et à valeur stratégique que la FAO s’emploie à forger avec succès, mobilisant pour cela des ressources et des partenaires techniques dans les pays, afin de permettre un plus grand dynamisme et une meilleure souplesse d’action pour l’avenir.  
 
Le Directeur général a mis en exergue une série d’initiatives novatrices de la FAO dans la région, dont l’utilisation de drones dans la livraison de cellules germinales de qualité servant à la reproduction du bétail au Rwanda; l’utilisation de larves de simulies dans la transformation de déchets alimentaires en engrais organiques en Côte d’Ivoire; et le séquençage de l’ADN, qui sert à assurer l’intégrité de plants d’avocatiers en République-Unie de Tanzanie. On trouvera une présentation détaillée d’autres exemples de cet ordre I C I.  
 
M. Qu a prié les ministres de profiter de l’ARC33 pour échanger des connaissances et des pratiques exemplaires dans le but de permettre à chaque pays de prendre en main la transformation de son système agroalimentaire. La FAO se tient prête à continuer d’accompagner ces parcours, a-t-il ajouté.  
 
Plusieurs manifestations spéciales sont prévues à la Conférence régionale, dont des tables rondes ministérielles où seront explorées les technologies nouvelles, les stratégies de résilience face au climat, les dynamiques des marchés, les potentialités des produits alimentaires aquatiques, la mécanisation agricole, la numérisation, les politiques intégratrices d’autonomisation des femmes et des jeunes, les problématiques de la biodiversité, la désertification et les stratégies de développement de l’élevage.  
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