Sécheresse en Afrique de l’Est: la FAO reçoit de l’Allemagne une contribution d’un montant de 25 millions d’euros, pour améliorer l’accès à la nourriture et renforcer les moyens d’existence en milieu rural en Éthiopie, au Kenya, en Somalie et au Soudan

Ces fonds visent à fournir rapidement une aide d’urgence ainsi qu’un soutien aux moyens d’existence afin de reconstituer l’autonomie des plus vulnérables et de les protéger des chocs.

© FAO/Michael Tewelde

Une mère de sept enfants marche à côté d’un cadavre à Gebias, village du woreda de Gode (région somali de l’Éthiopie) qui héberge le Centre pour les personnes déplacées en Éthiopie.

©FAO/Michael Tewelde

22/03/2023

Rome – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a reçu du Gouvernement allemand une contribution d’un montant de 25 millions d’euros, destinée aux communautés touchées par la sécheresse en Éthiopie, au Kenya, en Somalie et au Soudan, afin de donner à celles-ci accès à la nourriture et à d’autres biens et services de base, tout en protégeant et en reconstituant leurs moyens d’existence productifs. 

Une sécheresse prolongée depuis plusieurs saisons entraîne actuellement une forte insécurité alimentaire aiguë dans toute l’Afrique de l’Est. À la date de mars 2023, alors que les récoltes sont mauvaises, que les animaux meurent et que les populations sont déplacées à travers la région, plus de 22 millions de personnes, dans le sud de l’Éthiopie, au Kenya et en Somalie, ont besoin d’une aide alimentaire et humanitaire d’urgence (phase 3 ou supérieure du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire [IPC]). Parmi ces personnes, 2,6 millions au Kenya et en Somalie sont en situation d’urgence (phase 4 de l’IPC), et plus de 96 000 en Somalie sont en situation de catastrophe (phase 5 de l’IPC). 

Au Soudan, différents facteurs conjugués – les conflits et l’insécurité, des périodes de sécheresse ayant entraîné de mauvaises récoltes pendant la saison agricole 2021-2022, la flambée des prix des denrées alimentaires et des intrants agricoles, ainsi que les extrêmes climatiques – contribuent à la détérioration de la situation du pays en matière de sécurité alimentaire. On estime que jusqu’à 11,7 millions de personnes se trouvent en situation de crise (phase 3 de l’IPC ou supérieure), dont 3,1 millions en situation d’urgence (phase 4 de l’IPC). 

Les perspectives pour cette année restent sombres, d’autant que les prévisions concernant le niveau des précipitations dans la Corne de l’Afrique durant la saison des pluies, de mars à mai 2023, suscitent de plus en plus d’inquiétudes. Cependant, quelle que soit la pluviosité de la prochaine saison des pluies, il faudra des années pour se remettre d’une sécheresse d’une telle ampleur, et les besoins d’aide humanitaire devraient rester extrêmement élevés tout au long de 2023. La région, qui subit son troisième épisode de sécheresse grave dû au phénomène La Niña en une décennie, est au bord de la catastrophe si l’aide humanitaire n’est pas renforcée et maintenue de toute urgence. La sécheresse, conjuguée aux prix élevés des denrées alimentaires, ainsi qu’au manque d’accès à l’eau, à l’assainissement et aux services de santé, exacerbe la situation dans une région déjà en proie à des niveaux chroniquement élevés d’insécurité alimentaire. 

Ces nouveaux fonds contribueront de manière importante à atténuer les effets de la sécheresse sur la sécurité alimentaire et les moyens d’existence en augmentant l’accès immédiat des communautés rurales à la nourriture, en protégeant et reconstituant leurs moyens d’existence, et en leur permettant de parvenir rapidement l’autosuffisance. L’intervention vise à atteindre dans les zones rurales inaccessibles ou difficiles d’accès une population de près d’un million de personnes parmi les plus vulnérables, en jouant sur tous les moyens d’existence touchés. 

«Nous sommes reconnaissants au Gouvernement allemand pour cette généreuse contribution à l’action que mène la FAO face à la sécheresse en Afrique de l’Est à un moment aussi critique», a déclaré M. Rein Paulsen, Directeur du Bureau des urgences et de la résilience de la FAO. «La situation actuelle montre à quel point il est urgent de fournir une aide humanitaire suffisante et prolongée, afin de sortir les populations du bord de la famine, et de porter massivement les investissements et les politiques de réduction des risques de catastrophe et de renforcement de la résilience à plus vaste échelle, faisant ressortir le rôle essentiel que l’agriculture est appelée à jouer pour parvenir à un avenir durable pour les populations de la région.» 

Accroître l’aide d’urgence et le soutien aux moyens d’existence en milieu rural 

Dans le cadre du projet, la FAO fournira aux ménages des zones rurales en situation d’insécurité alimentaire des transferts de fonds inconditionnels par l’intermédiaire du programme Cash+, permettant aux familles de couvrir leurs dépenses de base en ce qui concerne l’alimentation, la santé, l’éducation, etc. La composante «plus» du programme Cash+ vise à préserver les moyens d’existence et à permettre l’autosuffisance en matière de production alimentaire et de nutrition en faisant bénéficier les agriculteurs de programmes d’assistance agricole comportant la fourniture de semences, d’outils, de services subventionnés et d’engrais, et les éleveurs d’aliments pour animaux et d’une aide au transport de l’eau.  

Sur ces fonds, l’Éthiopie recevra 7 millions d’euros, le Kenya 6,5 millions d’euros, la Somalie 7,5 millions d’euros et le Soudan 4 millions d’euros. 

Faire parvenir le plus rapidement possible une aide d’urgence prolongée aux populations rurales est essentiel pour sauver des vies, préserver les moyens d’existence et, au bout du compte, prévenir les déplacements massifs. Les moyens d’existence sont la meilleure défense des populations rurales contre la faim et la malnutrition, et les interventions d’urgence axées sur leur préservation sont rentables et efficaces. Il coûte trois à sept fois moins cher de préserver un moyen d’existence que de le reconstituer, une fois qu’il a été perdu. Il est par exemple 100 fois moins cher de sauver une chèvre en lui administrant un traitement vétérinaire (40 cents) que d’en acheter une (40 dollars). Chaque dollar dépensé pour protéger les moyens d’existence ruraux permet d’économiser environ 10 dollars d’aide alimentaire. 

La FAO aide les agriculteurs d’Afrique de l’Est non seulement à réagir face aux effets du changement climatique, mais aussi à s’adapter de manière anticipée aux effets de la crise climatique, et en particulier aux sécheresses fréquentes, en adoptant des pratiques agricoles intelligentes face au climat. 

Contacts

Irina Utkina FAO Actualités et Médias (Rome) +39657052542 [email protected]

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]