Un coup de pouce venant à point nommé pour les efforts de sauvegarde de la biodiversité

Le Fonds récemment créé pour l’application du Cadre mondial de la biodiversité sera au service de l’utilisation durable des ressources naturelles

Depuis 2006, FAO et le FEM œuvrent en partenariat à des solutions aux problèmes les plus critiques qui recoupent les systèmes agroalimentaires et l’environnement.

©FAO/Raphy Favre

25/08/2023

Vancouver – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a salué le lancement du Fond pour l’application du Cadre mondial de la biodiversité lors de la 7e Assemblée du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) à Vancouver (Canada). 

Le fonds qui vient d’être créé permettra aux pays en développement – où la diversité biologique est souvent la plus riche – de financer l’accroissement de leur capacité d’assurer la protection et la restauration des ressources naturelles et de garantir la pérennité de leur utilisation, conformément aux dispositions du Cadre mondial de la biodiversité de Kumming-Montréal adopté par 196 parties à la Convention sur la diversité biologique lors de la 15e session de la Conférence des Parties (COP15) en décembre 2022. 

«Le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal installe les systèmes agroalimentaires en première ligne face à un énorme défi qui nécessitera d’importantes ressources financières, une coordination et un engagement à appliquer des solutions profitables tant aux populations qu’à la planète. Ce nouveau Fonds se veut également un élément essentiel de l’action pour le climat, et une avancée décisive appelée à donner corps à ces solutions», a déclaré la Directrice générale adjointe de la FAO, Mme Maria Helena Semedo. 

Le Fonds, qui a pour vocation exclusive d’accompagner l’application du Cadre et ses mesures destinées à enrayer et à inverser la perte de biodiversité d’ici 2030, et à mettre la nature sur la voie du rétablissement à l’horizon 2050, offre la possibilité de percevoir des financements de toutes provenances. Deux pays ont annoncé des contributions initiales qui lancent sa capitalisation: le Canada, qui a promis 200 millions de dollars canadiens, et le Royaume-Uni, qui a annoncé un apport de 10 millions de livres Sterling.  

La biodiversité et les systèmes agroalimentaires 

La biodiversité désigne la variété du vivant, présente à la fois sur le plan génétique et en termes d’espèces et d’écosystèmes. Elle est essentielle à l’alimentation et à l’agriculture et indispensable à la sécurité alimentaire et au développement durable. Elle englobe les systèmes de culture de végétaux, d’élevage d’animaux, d’exploitation de forêts, et d’aquaculture, mais aussi les essences forestières et les espèces aquatiques exploitées ou capturées dans la nature, les espèces fauniques et floristiques sauvages apparentées à des espèces domestiquées ou cultivées, et d’autres espèces sauvages prélevées à des fins alimentaires ou non alimentaires. 

Plus de la moitié des objectifs du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal concernent directement les secteurs agroalimentaires, et la FAO est l’organisme responsable de quatre des indicateurs phares que compte le Cadre: restauration des écosystèmes, stocks de poissons, superficies occupées par l’agriculture productive et durable, et gestion durable des forêts. 

La transformation des systèmes agroalimentaires pour les rendre plus durables peut dégager des solutions porteuses d’avantages multiples, parmi lesquelles la sauvegarde de la biodiversité qui peut aider à relever les défis posés par le caractère divers et changeant des conditions environnementales et des situations socio-économiques. 

Des actions telles que la diversification des systèmes de production, qui peut s’obtenir en multipliant les espèces, les races ou les variétés en exploitation, ou par l’utilisation intégrée de la biodiversité des cultures, des animaux d’élevage, des peuplements forestiers et des ressources aquatiques, ou en favorisant la diversité des habitats sur un même terroir ou dans un même espace marin, ont pour effet d’augmenter la résilience, et de pouvoir affronter la crise climatique, améliorer les moyens de subsistance et épauler la sécurité alimentaire et la nutrition. 

La FAO, qui est membre du Groupe spécial d’experts techniques sur les indicateurs du Cadre mondial de la biodiversité, est chef de file, aux côtés du programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, laquelle contribue activement au suivi des travaux et à l’établissement de rapports relatifs à la Cible 2 du Cadre mondial de la biodiversité, qui a trait à la restauration des zones dégradées. 

La FAO et le FEM 

Le FEM est un mécanisme financier au service de plusieurs conventions sur l’environnement, dont Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la Convention de Minamata sur le mercure et la Convention sur la diversité biologique (CDB), laquelle a adopté le Cadre mondial de la biodiversité. 

Depuis 2006, FAO et le FEM œuvrent en partenariat à des solutions aux problèmes qui recoupent les systèmes agroalimentaires et l’environnement, dont la portée est des plus critiques. La FAO dirige un éventail de programmes phares du FEM, dont le Programme d’évaluation des incidences de la gestion durable des forêts sur les paysages arides et trois programmes intégrés : le Programme intégré sur les systèmes alimentaires, le Programme intégré sur les biomes forestiers d’importance critique dans la zone indomalaise et le Programme intégré pour des océans propres et sains. Ces programmes tirent parti de la capacité de la FAO sur le terrain et de son expertise technique dans divers domaines pour honorer les engagements que renferment des accords sur l’environnement et les Objectifs de développement durable. 

Le FEM a récemment approuvé 26 projets dont la direction est confiée à la FAO, pour un montant total de 174,7 millions d’USD de financement par le FEM et de 1,2 milliards d’USD mobilisés en cofinancement. Ces projets visent à transformer les systèmes agroalimentaires pour en tirer des solutions aux problèmes de la perte de biodiversité, du changement climatique, de la dégradation des écosystèmes et de la pollution des sols, des eaux intérieures et des océans. 

La FAO à l’Assemblée du FEM 

Du 22 au 26 août, de hauts responsables de l’environnement de 185 pays se réunissent à Vancouver (Canada) pour la septième Assemblée du Fonds pour l’environnement mondial, une réunion de haut niveau qui se répète tous les quatre ans. 

Tirant parti des récentes avancées diplomatiques sur la perte de biodiversité, les produits chimiques toxiques et les zones hauturières, l’Assemblée du FEM entend dresser un bilan critique de l’avancée vers les cibles à l’horizon 2030 du Cadre de Kumming-Montréal, qui visent à mettre fin à la pollution et au recul des espaces naturels, à lutter contre le changement climatique et à impulser une conservation inclusive et d’initiative locale. 

La FAO participe à l’ensemble des rencontres de l’Assemblée du FEM, notamment à trois tables rondes de haut niveau ayant pour thèmes «Bâtir des villes pour les humains et la planète», «Transformation des systèmes alimentaires et gestion axée sur les résultats environnementaux» et «Le changement tranformationnel».        

L’Organisation dirige aussi sis manifestations marginales, et dispose de deux espaces d’exposition présentant des produits issus de projets FAO-FEM, dont  l’Initiative Pêches côtières et le Programme mondial pour la gestion durable des pêches et la conservation de la biodiversité dans les zones ne relevant pas de la juridiction nationale, et promeut une publication récente en faveur de la nutrition dans les investissements du FEM. 

Contacts

Laura Quinones [email protected]

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]