La FAO et l’ONUDI lancent le programme mondial Accélérateur de la transformation des systèmes agroalimentaires.

Doha – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) ont lancé ensemble l’Accélérateur de la transformation des systèmes agroalimentaires, un programme mondial qui encourage les partenariats et génère des investissements publics-privés pour aider les pays les moins avancés à rendre leurs systèmes agroalimentaires plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables. 

Le programme a été lancé dimanche, au cours d’une réunion bilatérale entre le Directeur général de la FAO, M. QU Dongyu, et son homologue de l’ONUDI, M. Gerd Mueller, tenue à Doha (Qatar) en marge de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés. 

Premier pilier d’une nouvelle collaboration entre la FAO et l’ONUDI, le programme Accélérateur de la transformation des systèmes agroalimentaires contribue à la mobilisation d’investissements dans les systèmes agroalimentaires de pays qui figurent parmi les plus pauvres du monde, notamment par le développement de chaînes de valeur, de systèmes de marché, de modèles commerciaux et de financements inclusifs, afin d’aider à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). 

«Il faut, pour prendre en main l’avenir des systèmes agroalimentaires, se placer d’un point de vue global et tenir compte de nombreux sujets – crise climatique, production agricole, efficience des chaînes de valeur, inclusion, nutrition, utilisation des terres et biodiversité, entre autres. Le programme propose un outil concret qui aidera les pays à atteindre l’objectif de transformation des systèmes agroalimentaires», a précisé M. QU. 

«L’Accélérateur de la transformation des systèmes agroalimentaires permet de recenser les possibilités d’investissement et de canaliser ces fonds vers les chaînes de valeur alimentaires. Dans cette perspective, la FAO et l’ONUDI sont des partenaires tout trouvés. Nos compétences spécialisées et nos activités se complètent mutuellement. Je tire une grande fierté de notre coopération avec la FAO», a déclaré M. Mueller. 

Des solutions concrètes 

Le lancement de l’Accélérateur de la transformation des systèmes agroalimentaires intervient à un moment où nos systèmes agroalimentaires subissent la pression de la crise climatique, des conflits et de la guerre qui sévissent actuellement, et des effets prolongés de la pandémie de covid19.  

Cette situation appelle une nouvelle approche et des solutions inédites.  

Le programme répond à ce besoin de quatre façons: en décloisonnant les activités grâce à des collaborations public-privé de vaste portée; en abandonnant l’appui vertical traditionnel et en mettant les bénéficiaires aux commandes; en donnant corps à l’approche «Unis dans l’action», au titre de laquelle différents organismes des Nations Unies conjuguent leurs forces pour venir en aide de manière plus synergique aux pays; et en cessant de cibler des indicateurs spécifiques des ODD. 

Cette évolution est particulièrement pertinente pour les pays les moins avancés, où des changements urgents sont souvent entravés par de multiples goulets d’étranglement, et où les solutions intégrées reposant sur des collaborations interministérielles et public-privé se révèlent essentielles. 

Point crucial, le programme aide les pays à passer des recommandations et stratégies générales à la mise en œuvre d’initiatives concrètes, qui produisent des résultats mesurables.  

L’approche de l’Accélérateur de la transformation des systèmes agroalimentaires est expérimentée sur le terrain depuis 2018 dans 15 pays qui se répartissent entre l’Afrique, l’Asie, les Caraïbes, le Pacifique et l’Amérique du Sud.  

Un exemple réussi d’utilisation du modèle de l’Accélérateur de la transformation des systèmes agroalimentaires est le Suriname, qui a réuni 2 millions d’USD de fonds publics afin de mobiliser 8 millions d’USD d’investissements privés pour la transformation de la filière de l’ananas. 

L’objectif est de générer au moins 300 millions d’USD d’investissements privés grâce au programme au cours des cinq prochaines années.