Aide de la FAO au Pakistan: de l’intervention immédiate au renforcement de la résilience

Genève – «L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) continuera de jouer un rôle de premier plan dans la transformation des systèmes agroalimentaires du Pakistan visant à rendre ceux-ci plus efficaces, plus inclusifs, plus durables et plus résilients, un défi devenu plus urgent du fait des récentes inondations qui ont dévasté le secteur agricole du pays», a déclaré le Directeur général, M. Qu Dongyu, lors d'une conférence des Nations Unies.

La Conférence internationale pour un Pakistan résilient face au climat, qui s’est tenue aujourd’hui à Genève sous les auspices du Gouvernement pakistanais et des Nations Unies, s’est déroulée à la suite des inondations survenues l’été dernier, lesquelles ont eu des incidences particulièrement destructrices pour les secteurs agricoles de ce pays asiatique et les petits exploitants qui tirent leurs moyens de subsistance de l’agriculture. Le Pakistan, qui avait déjà subi des inondations dévastatrices en 2010, est considéré comme l’un des 10 pays les plus touchés par la crise climatique au monde.

«La FAO va continuer à prêter son concours au Gouvernement du Pakistan, de l’intervention immédiate à la reprise à long terme et au renforcement de la résilience», a déclaré M. Qu à la conférence, à laquelle se sont exprimés de nombreux dirigeants mondiaux, notamment le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. Antonio Guterres, le Premier Ministre du Pakistan, M. Muhammad Shebaz Sharif, et le Président de la France, M. Emmanuel Macron.

On estime qu’environ 1,8 million d’hectares de terres agricoles, soit une surface pouvant accueillir des cultures suffisantes pour nourrir 14,6 millions de personnes, ont été endommagés et que plus de 800 000 animaux ont péri lors des dernières inondations. Au total, les pertes du secteur agricole se chiffrent à plus de 9 milliard d’USD. En outre, plus de 80 pour cent de ces pertes ont été absorbées par le sous-secteur des cultures, ce qui signifie que la production alimentaire va être menacée dans un futur immédiat en l’absence d’aide substantielle.

Participation de la FAO 

Le Directeur général de la FAO a appelé à la protection des ressources d’élevage, qui constituent les derniers biens de nombreuses familles touchées, ainsi qu’à un soutien de toute urgence aux agriculteurs pour assurer la saison des semis Rabi.

«Jusqu’à présent, la FAO a mobilisé plus de 25 millions d’USD et fourni des semences et des engrais à plus de 600 000 personnes touchées. En outre, les campagnes de vaccination des animaux d’élevage sont achevées dans la province du Baloutchistan et touchent à leur fin dans le Sindh, et la distribution d’aliments pour animaux commencera sous peu», a déclaré M. Qu.

La FAO a également dirigé la préparation des sections de l’Évaluation des besoins après une catastrophe consacrées à l’agriculture, aux pêches et à l’élevage, et contribué à l’élaboration de la composante des moyens de subsistance du Cadre de relèvement, de remise en état et de reconstruction résilients (Cadre des 4R) des Nations Unies.

Au titre du Cadre des 4R, il est nécessaire de réunir de toute urgence un montant d’au moins 4 milliards d’USD pour faciliter la reprise immédiate du secteur agricole et jeter les bases d’une résilience durable.

Parmi les autres activités que la FAO mène au Pakistan, on peut citer la fourniture d’une direction technique dans le cadre de l’initiative pour la transformation du bassin de l’Indus, financée par le Fonds vert pour le climat. Grâce à ce programme, dans les zones vulnérables du bassin versant de l’Indus, quelque 1,3 million de personnes verront leurs rendements s’améliorer et les bénéfices tirés de leur production augmenter de 30 à 80 pour cent. Au total, environ 16 millions de personnes bénéficieront, directement ou indirectement, du programme.

Plus récemment, la FAO a entrepris la mise en œuvre d’un programme financé par l’Union européenne pour redynamiser les ressources hydriques dans le Baloutchistan. Ce projet vise à tirer parti des ressources en eau limitées de la province et à assurer une utilisation plus rationnelle de celles-ci dans l’agriculture, ainsi qu’à améliorer la gestion des parcours pour l’élevage du bétail.

«Au Pakistan, il faudra réaliser des investissements importants et soutenus en faveur de l’adaptation au changement climatique et de la résilience face à celui-ci, en particulier dans les secteurs agroalimentaires», a affirmé M. Qu lors de la conférence.

«Il est essentiel de réaliser les “quatre améliorations”, à savoir l’amélioration de la production, de la nutrition, de l’environnement et des conditions de vie de tous, lesquelles sont au centre du Cadre stratégique de la FAO pour la prochaine décennie», a déclaré M. Qu.