À l’issue de la Conférence de la FAO, une augmentation du budget de l’Organisation et l’attente d’une action résolue dans le domaine de la gestion des ressources en eau

Réélu pour un second mandat, le Directeur général, M. Qu Dongyu, jouit d’un soutien politique ferme et unifié de la part des membres de la FAO.

Le Directeur général de la FAO, QU Dongyu, donne des calligraphies faites à la main aux délégués de la Conférence.

©FAO/Giulio Napolitano

07/07/2023

 Rome – Après avoir donné lieu à la réélection de M. Qu Dongyu, de Chine, pour un second mandat en tant que Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la 43e session de la Conférence de la FAO s’est achevée vendredi sur un succès: décision a été prise d’augmenter le budget ordinaire de l’Organisation pour le prochain exercice biennal (2024-2025) et de renforcer les interventions et les initiatives de la FAO en ce qui concerne la gestion intégrée des ressources en eau.  

Les décisions de la Conférence lancent «un signal politique fort à l’attention du monde entier», a déclaré M. Qu Dongyu lors de la cérémonie de clôture de la réunion biennale de l’organe directeur. «Nous continuerons de travailler avec acharnement pour produire des résultats plus nombreux et de meilleure qualité, et satisfaire ainsi vos attentes. Quant à moi, je ferai preuve, à la tête de l’Organisation, de neutralité, de professionnalisme et d’honnêteté.» 
 
Face à une situation mondiale complexe en raison de l’effet conjugué de crises économiques, politiques et climatiques, les 194 membres de la FAO ont su faire abstraction de certaines de leurs préoccupations au profit du consensus, guidés avec habileté par la Présidente, Mme Marie-Claude Bibeau, Ministre canadienne de l’agriculture et de l’agroalimentaire. 
 
Le meilleur exemple de cette unité a été l’approbation d’une augmentation de 5,6 pour cent des contributions ordinaires devant être versées à l’Organisation en vue de couvrir les hausses des coûts estimées; il s’agit là de la première hausse budgétaire en 12 ans, le budget étant resté inchangé en valeur nominale pendant toute cette période. 
 
«Vous avez démontré que tout n’est pas affaire d’argent, mais surtout vous avez donné à voir votre solidarité, votre humanité et votre passion à l’égard des personnes au service desquelles se place cette Organisation», a déclaré M. Qu. 
 
Les délégués ayant pris part à la session de la Conférence ont également approuvé le Plan à moyen terme 2022-2025 et le Programme de travail et budget 2024-2025 et les activités opérationnelles prévues au titre du Cadre stratégique de la FAO ainsi que le fil conducteur stratégique de ce dernier consistant à appuyer le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Le Directeur général a fait remarquer qu’il serait nécessaire à cette fin «de transformer les systèmes agroalimentaires pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables». 
 
La question de l’eau 

Le principal thème de la 43e session de la Conférence de la FAO était la gestion intégrée des ressources en eau. Les débats ont porté sur la façon de faire face aux difficultés qui se posent dans un monde où plus de 3 milliards de personnes vivent dans des zones agricoles fortement touchées par les pénuries d’eau ou la rareté de l’eau, et où l’on estime que plus de la moitié de la population souffrira de problèmes liés au manque d’eau durant au moins un mois par an d’ici à 2050. 
 
La question des moyens innovants de conserver l’eau et d’en fixer le prix était le sujet de la manifestation d’ouverture de la Conférence, à savoir la Conférence McDougall, dont le discours a été prononcé par M. Tharman Shanmugaratnam, Ministre «sénior» et Ministre coordonnateur de Singapour chargé des politiques sociales. 
 
Trois tables rondes de haut niveau consacrées à des sujets connexes – notamment les risques d’inondation et les infrastructures – ont été organisées, auxquelles le Directeur général a assisté personnellement. 
 
Dans son rapport final, la Conférence a reconnu que les problèmes liés à l’eau représentaient déjà un défi majeur dans de nombreux pays, et que le secteur agricole était le premier consommateur mondial d’eau et, à ce titre, représentait une part essentielle de la solution. Par conséquent, les membres ont souligné que la gestion des ressources en eau devait être intégrée à tous les niveaux, associer toutes les parties prenantes et être cohérente dans des domaines allant des forêts à l’énergie en passant par les sols et l’approche «Une seule santé», et ont souligné en outre qu’une meilleure gouvernance de l’eau s’imposait pour assurer une répartition et une utilisation efficaces, durables et équitables de l’eau. 
 
Les membres ont souligné la nécessité d’un soutien international à la mise en œuvre «d’initiatives courageuses et innovantes» en matière de gestion des eaux de surface et des eaux souterraines dans les systèmes agroalimentaires, afin d’appuyer l’ensemble des pays. Ils ont demandé en particulier à la FAO de continuer d’élaborer des initiatives programmatiques relatives à la gestion des risques d’inondation et de catastrophes et à l’utilisation de l’eau d’inondation et de mobiliser des ressources pour mettre en œuvre les activités programmatiques dans ces domaines, en s’appuyant notamment sur les institutions financières internationales, les partenaires fournisseurs de ressources et les contributions volontaires des membres de la FAO. 
 
Durant l’une des tables rondes sur les questions liées à l’eau, le Directeur général de la FAO a indiqué que, s’il n’y avait probablement pas de solutions simples à des problèmes complexes, il y avait des «choix avisés» à faire. Il a souligné la nécessité d’adopter une vision d’ensemble et d’aller dans le sens des processus naturels plutôt qu’à leur encontre, tout en mettant l’accent également sur l’importance qu’il y a à disposer d’infrastructures d’approvisionnement en eau fiables car c’est ce qui permet aux petits exploitants de diversifier leurs pratiques et les variétés de plantes cultivées et de renforcer leur résilience. 
 
Un nouveau mandat abordé avec une énergie nouvelle 
 
M. Qu Dongyu a déclaré qu’il abordait ce nouveau mandat avec un esprit neuf, une énergie nouvelle et un style de travail rafraîchi, porté par l’ambition de servir les agriculteurs du monde entier à tous les niveaux, et en particulier sur le terrain. Durant la semaine qu’a duré la Conférence, il a tenu 56 réunions bilatérales avec des ministres et des représentants de haut niveau. 
 
Ardent défenseur des quatre améliorations – qui consistent à améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie en ne laissant personne de côté –, M. Qu a esquissé sa vision pour la FAO en se fondant sur ce qu’il nomme les quatre «r»: «Nous devons assurer le redressement au lendemain de la pandémie et des conflits, réformer nos systèmes pour les adapter aux objectifs visés, reconstruire les réseaux et les capacités de la FAO et concrétiser la renaissance de la FAO pour un avenir meilleur», a-t-il déclaré. 

Contacts

Christopher Emsden FAO Actualités et Médias (Rome) (+39) 06 570 53291 [email protected]

FAO Newsroom (+39) 06 570 53625 [email protected]